Patrick Verbeke, 1949-2021
« Un homme très attachant, courageux, enthousiaste ». A l’heure où l’on apprend le décès de Patrick Verbeke, à 72 ans, c’est le retour sur un passionné, un transmetteur, une sorte d’apôtre du blues que soulignent quelques-uns des autres amateurs de blues qui témoignent pour cet artiste., sa carrière et sa postérité.
Patrick Verbeke est de ces pionniers qui ont ouvert la voie à un blues en langue française. Aux côtés de Benoît Blue Boy, Bill Deraime et Paul Personne. Un des rares avec ceux-ci à avoir su trouver les mots pour ce genre musical fondateur des musiques actuelles, né outre Atlantique au sortir de l’esclavage et de la ségrégation. Dans un album original, Bluesographie (label Magic Blues-Dixiefrog), Verbeke, le natif de Caen (Calvados) aussi appelé Mister Blues, racontait sa découverte d’une musique à laquelle il a consacré sa carrière, sa vie. Le jeune garçon écoute alors en concert le célèbre Memphis Slim. Un musicien qu’il retrouvera plus tard sur scène. Guitariste, musicien de studio, promoteur d’école musicale, compositeur, chanteur, homme de radio, vulgarisateur, producteur, Patrick Verbeke n’a pas ménagé sa peine pour faire apprécier le blues. D’hier et d’aujourd’hui.
Après des débuts dans divers groupes (dont L’indescriptible Chaos Rampant en 1967) et en accompagnant de nombreux artistes américains et français (dont Johnny Hallyday), Patrick Verbeke se lance en solo en 1981 avec l’album Blues in my soul (label Underdog/Carrère). Il se produit également à l’étranger, notamment régulièrement en Louisiane et au Canada, soucieux de faire connaître aussi le blues francophone hors Hexagone. A partir de 2001 il a participé au collectif « Autour du blues », avec entre autres Francis Cabrel, Denys Lable ou Claude Engel. Pour être complet il nous faut mentionner ses actions auprès du jeune public auquel il consacre expositions et spectacles. Il a notamment composé et sort en 1998 le conte musical Willie et Louise. Son dernier album, La P’tite Ceinture, en duo avec son fils Steve, lui aussi musicien, date de 2010.
Autre facette de ses talents, l’homme de radio qu’il fut. Avec, le samedi soir sur Europe 1, de 1993 à 1998, une émission culte sur le blues « De quoi j’vais m’ plaindre » (le nom d’une de ses chansons). Une initiative qui connaîtra une suite sur la webradio W3 Blues Radio.
Traduisant le « feeling blues » francophone de sa voix grave et de son jeu de guitare exigeant, Patrick Verbeke expliquait en 2005 dans un entretien dans l’émission « Le Blues Café » (sur Couleurs FM) combien cette musique est faite pour guérir, se sortir de mauvais pas. « C’est une façon de vivre, une philosophie, un état d’esprit », partageait-il à Cédric Vernet et Francis Rateau. Il a su explorer toutes les formes modernes aptes à faire connaître le blues. Resté fidèle à ses amours musicaux de jeunesse il a su tracer sa route. De Memphis à Paris et autres lieux.
« Millionnaire » (avec Pascal Bako Mikaelian) :
Rétrolien Août 2021, autres – Augustus 2021 others. – DÉCÈS DES CÉLÉBRITÉS
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