Festival Chansons [sensualité] sous les étoiles : Isabelle Fraval
Vendredi 2 juillet 2021, esplanade du château de Bouc-Bel-Air, première partie
C’est le premier festival de l’été, petit par la taille mais de qualité, qui a retrouvé cette année sa date habituelle, glissée entre deux vagues épidémiques. Un pari qui se renouvelle depuis trois ans malgré tous les coups du sort.
L’an dernier retardé par la crise sanitaire, avec une chanteuse empêchée au dernier moment par un aléa touchant à l’essence même de son art, puisqu’elle avait eu un traumatisme auditif. Heureusement, Isabelle Fraval est revenue en pleine possession de ses moyens, même si quelque peu intimidée par tous ces contre-temps. Toujours annoncée poétiquement par Christian Duneau qui déploie son aisance scénique, avec ses mots lyriques rappelant le parrainage de Louis Chedid et encore plus le marrainage d’Andrée Chedid « Poésie tu nous mènes à l’essence des choses ».
« Vous attendez une fée, je vous offre Isabelle Fraval. » Pieds nus, vêtue de vert, crinière rousse au vent – heureusement moins dérangeant qu’un an plutôt – elle nous arrive à l’heure où les lumières dorent l’esplanade magique du château, ses vieilles pierres, le clocher de l’Église, la silhouette de la Sainte-victoire, et ce magnifique cyprès antique sculpté par les lumières de la scène (merci le technicien « fiat lux »). La lumière… c’est d’ailleurs le titre d’une des chansons qu’Isabelle nous interprétera, de sa voix ronde de velours « Alors désormais tu laisses totalement entrer dans tes yeux la lumière ? (..) Et de quoi ai-je l’air, dans tes yeux grands ouverts »… et la musique déraille par la magie de la console, accompagnant l’incompréhension qui surgit dans le couple… « Et qu’est-ce qu’en marge tu retiens du va-et-vient de nos vies… ».
Musicothérapeute de sa profession, jouant de la guitare ou du piano, Isabelle Fraval est venue tardivement à la scène, grâce au Festival de la chanson française d’Aix en 2017. Accompagnée par le contrebassiste Jean-Pierre Almy, musicien de jazz qui sait aussi créer des boucles à l’harmonica, c’est au piano, qu’elle nous chante cette femme qui lui ressemble, Ma chérie tango « Elle se cache derrière ses cheveux / Lorsqu’elle ne mâche pas ses mots (..) Ondulante quand elle se meut sans fard et sans âge ».
Le ton est donné, Isabelle Fraval fait rouler ses mots comme les hanches de ses héroïnes, fait rouler les vagues de la mer en flots qui vous emportent, Coralie « Ton ressac me laisse en vrac / Si tendrement me tue », qui l’enivrent « Les embruns glissent sur mon corps / Et lissent un instant mon cœur » ou encore « La mer est étale (…) Tu descends les voiles et moi je roule dedans ». Une écriture sensuelle, d’une grande féminité, un Yin qui rend ode à la paresse du koala « J’aime ne rien faire / A part te plaire de temps en temps », d’une grande humanité qui nous incite simplement à Vivre nos rêves.
Le rappel trinquera à nos histoires d’amour, dans cette chanson où, seule, elle se donne « Envie que tu me renverses (…) Que tu m’investisses », avant que Jean-Pierre Almy ne l’accompagne sur le Basta ! final « Je laisse derrière moi ce qui pèse / Ce qui me ploie (…) Je n’ai plus peur (…) JE ME CRÉE DU BEAU. »
A suivre Gainsbourg Confidentiel Trio, en deuxième partie
Le site d’Isabelle Fraval, c’est ici.
La lumière, en 2017 en trio
Coralie et ses récifs coraliens, audio
Basta, en 2017 en trio
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