Barjac 2021 : Cali et un public en liesse
Sauvé dans Anne-Marie Panigada, En scène, Festivals
Tags: Barjac 2021, Cali, Nouvelles
5 août 2021, festival Barjac m’en chante,
Certes, c’est extrait de Je m’en vais, mais il nous arrive sur scène et ça fonctionne pareil : « Je me frotte les mains en pensant à tout ça / Ça va être que du plaisir ». Ça va l’être…
Il nous arrive amoché, en béquilles que, d’un geste aussi majestueux que violent, il jette à l’arrière de la scène. Entrée tonitruante, en chanson, enchanté d’être là. A nous deux, Barjac ! Un titre de Ferré, comme un cadeau, un gage, preuve de bonne foi à un public qui, on peut l’imaginer, majoritairement ne le connaît pas, ou peu, s’en méfie. Montre en main, il ne faudra pas plus de cinq minutes au natif de Perpignan pour le retourner, pour fraterniser, s’en faire copain-copain. Et faire de cet espace Jean-Ferrat un lieu de fête, même si c’est avec des chansons de rupture, des « Je crois que je ne t’aime plus / Elle m’a dit ça hier / Ça a claqué dans l’air / Comme un coup de revolver », des « C’est le grand jour, tu t’en vas / Alors ça y est, c’est la bonne cette fois / Je regarde tes fesses qui m’échappent et elles sont pas mal ma foi »…
C’est aussi ça, Bruno Caliciuri, notre Cali : des mots blessés, des vers qui saignent abondamment, de longues plaintes dont il fait de déchirantes ballades. Et paradoxalement la joie, de quoi parfois reconsidérer nos querelles de couples, revisiter nos divorces antérieurs, nos ruptures intérieures.
Bête de scène le Cali ? je ne sais pas : plutôt lutin lutinant les belles, farfadet en suspension tout en haut des gradins, étonnant et gracile acteur de ses chansons. Et rockeur tant dans l’âme que dans le geste : son art est chanson de geste autant que dramaturgie. Son cri, ses élans du cœur ont gagné toute la cour du château, dont les vieux murs faisaient écho. « Vas-y, va braquer, va traquer la chanson / Il faut la suivre la nuit / Dans la nuit tout au fond / C’est avec un couteau qu’on fait une chanson… »
Vite debout, une large partie du public (et, je vous jure, pas que les plus jeunes) a fait fête à ce visiteur généreux, incandescent. C’était facile avec lui de lâcher prise, de rajeunir de vingt ans et de reprendre, ad libitum, C’est quand le bonheur ? Un tel spectacle, à ce point, était inédit à Barjac. Par lui l’improbable est devenu probant. Merci m’sieur Cali, on ne vous remerciera jamais assez !
Le facebook de Cali, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs a déjà dit de lui, c’est là.
J’étais parti le matin même… avec le sentiment d’avoir ma dose de bonheur chansonnier !
Et puis voilà Kemper qui met sa touche de lumière sur l’artiste que l’on aurait cru égaré à Barjac !
J’ai compris : le vaccin Cali a pris !
Regrets !