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Les chansons et les heures inspirées de Philippe Forcioli

Philippe Forcioli (photo Michel Ingrand)

Philippe Forcioli (photo Michel Ingrand)

Le pari est osé, aujourd’hui comme hier : partager le credo de son âme et en conscience. En dehors de toute chapelle. A la manière d’une cathédrale, construite pierre par pierre au fil des expériences et des rencontres. Le pari est relevé : à la façon d’un ouvrier d’excellence, d’un artisan de haut vol, offrant son chef-d’œuvre longuement mûri à qui voudra bien l’entendre.

Avec ce titre « On n’est jamais trop près du ciel » emprunté à René Guy Cadou, l’ami Philippe Forcioli laisse voir le sommet d’une route. Sa route. « Je suis laïc, républicain, pour la paix des ménages et vogue la bergeronnette » confesse le chanteur. Le fond de l’air est bien celui d’une foi chrétienne reçue dans l’enfance et traduite à l’âge adulte, en chansons. Dix-huit exactement (complétés par un instrumental) dans un dix-septième album qui a pris son temps pour voir le jour.

forcioli 1 - CopieNul prosélytisme dans ces mots approchant le ciel depuis notre bonne vieille terre. Philippe Forcioli est en effet un marcheur, un passant, un arpenteur. Pas à pas, chansons après chansons, il déploie dans cet album un art du vitrail où passe la lumière pour des jours meilleurs. Les saisons de la foi ont leur calendrier qui se déroule au fil des titres. De la chanson Noël (un inédit), naissance au monde, au dimanche de Pâques. Le Golgotha du vendredi saint laisse venir le temps du renouveau. Comme dans le titre « Resurexit » (un autre inédit). Grâce à deux livrets soignés, inclus dans le CD, l’auditeur n’ignore rien de l’alpha et de l’oméga de chaque chanson. Cette feuille de route d’un chanteur inspiré par le spirituel court des jeunes années de scoutisme (avec la reprise des Laudes scoutes de Brice Léon Robert) à l’année 2019. « Nous devons apprendre à vivre ensemble » fait écho à un discours de Martin Luther King et à la récente encyclique du Pape François « Fratelli tutti ». Philippe Forcioli rend encore hommage au Père Duval, cité par Brassens en son temps, ainsi qu’au religieux capucin Pierre Domergue qui fut son ami. La version revisitée d’un titre connu de Forcioli « Des ailes par pitié » ouvre cet album de chants profonds qui creusent jusqu’à la source. Autre atout, et pas des moindres, de ces dix-huit chansons, les couleurs musicales confiées à l’arrangeur Philippe Soulié. Aucun doute, Philippe Forcioli laisse la trace de son expérience spirituelle, inscrite en poésie dans la Parole de Dieu.

ROBERT MIGLIORINI

 

Philippe Forcioli, le côté lumineux de la force

« La musique, ça m’empêche d’être totalement incroyant » disait Ferré.

Qui connaît la chanson sait l’immense poésie de Philippe Forcioli, ne peut que l’apprécier. Ce nouvel album est cette part de lui la plus intime : ses chansons « à caractère mystique ou spirituel ». Non, à cette annonce ne fuyez pas. Surtout pas.

Tout est beau en cet album, les vers comme les notes, le choix des instruments, les superbes arrangements (tout musicien en sera béat). Et cette recherche en lui, dans l’Homme comme dans l’inexpliqué, cette humilité à chaque mot, cet amour, tout. « Tu es étranger je le suis de même / Mais plus que les pays / C’est toi que j’aime ».

Moi le bouffeur de curé, qui n’ai cure de la Curie, j’avoue sans mal mon amour de l’art, de tout l’art, fusse une cathédrale, plus encore même. L’art de Forcioli est certes bien plus modeste… parlons comme lui d’une chapelle, la « petite chapelle de mon cœur ». Faite de splendeurs, de chefs d’œuvre minuscules. Je parle d’architecture de pierre, sans doute cause à quatre ou cinq titres qui me semblent être sinon chants d’églises du moins en approcher plus que d’autres…

Moi l’athée ne vois en cet album que beauté, harmonie et respect. On ne peut être que confondu devant de tels propos, ici pour partie compilés (ce disque est le trésor de toute une vie, de quarante ans de chanson), d’autres sinon tout neufs, au moins inédits.

A votre insu, ces musiques et mots chantonneront en vous, libres, joyeux. Qu’il y ait ou non un bon dieu au dessus de nos têtes, ces chansons sont comme mélisse ou lavande aux vertus apaisantes. « Il faut marcher il faut marcher / En dépit de l’inéluctable / Il faut marcher il faut marcher / Pour espérer trouver / La vie aimable ». Bravo !

MICHEL KEMPER

 

Philippe Forcioli, On n’est jamais trop près du ciel, autoproduit 2021. Le site de Philippe Forcioli, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs a déjà dit de lui, c’est là.

« Des ailes par pitié » : Image de prévisualisation YouTube

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