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Mariuus, grand parc du souvenir

Mariuus

Mariuus

Au rythme électro-chatoyant fort proche des canopées de Polo & Pan, Mariuus vogue sur des rythmes tendance. Avec un tout premier EP sorti dans les incertitudes automnales dernières, le musicien de la capitale engrisaillée nous donne cela dit plus à entendre qu’un écho de ce qui existe déjà.

« La neige qui au début nous apaise / Puis devient grise et nous assiège ».

La pochette, aquarelle, annonce sans aucun doute la couleur : une dissolution des sentiments qui se conte sur des airs doux-mélancoliques – « un peu comme/un filtre gris / qu’on ajoute sur / son téléphone » – des émotions délavées par le temps, des humeurs qui flottent comme nuages gris un jour de feuilles mortes. Ces aquatintes en demi-teintes, regards brumeux sur le réel ne font finalement que traduire ce que nos souvenirs sont à notre mémoire.

« Disparaître quelque temps dans les histoires d’avant ».

Car la douce mélancolie qui s’échappe au saxophone de ses chansons puise en effet directement au vécu du musicien, à la source de ses propres souvenirs. « Pourquoi j’y reviens sans arrêt ? Je n’en sais rien, et puis après ? » N’avez-vous jamais regardé une photo d’il y a deux ou trois ans et tenté de retrouver ce que vous y faisiez ? « Ce monde qui s’étire/[avec s] es lumières qui s’éteignent » sont comme une exploration, dans ces trois chansons et un instrumental, de ce qui fait notre mémoire.

« J’ai oublié c’que tu m’as dit quand t’es entré en scène ».

image002Il y a tout de même parfois cette sensation de laissé-sur-sa-faim lorsqu’on s’accroche goutte à goutte aux mots : comparer grisaille du temps à grisaille des sentiments (dans Manteau noir) n’a en effet rien de bien neuf dans l’image, et certaines impressions demeurent – bien que souvenirs – trop vagues pour qu’on puisse s’y embarquer de bon cœur (La saison nouvelle).

« Je voulais la revoir/la vie en blanc et noir ».

Quentin Pestre, alias Mariuus nous livre ici néanmoins un EP comme un grand parc : de l’agréable décor que le joggeur regarde sans y faire attention, on se surprend, à la volée, à attraper quelques mots de conversations quotidiennes pour s’apercevoir enfin que ces triviales conversations, sans image saisissante, nous parlent, comme ces chansons parlent de lui, de nous.

 

Mariuus, Grand Parc, EP 2020. La page Facebook de Mariuus, c’est ici.

« Manteau noir », clip réalisé par Clara Merian et Antoine Wibaux (Allumette) : Image de prévisualisation YouTube

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