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Bertrand Burgalat, la journée rêvée d’un anticonformiste

Bertrand Burgalat ©Serge Leblon

Bertrand Burgalat ©Serge Leblon

L’image pourrait être trompeuse : Bertrand Burgalat saisi en costume cravate classique et petit sourire. Sur les photos l’artiste cacherait en quelque sorte son jeu. En fait Bertrand Burgalat n’est pas de ceux qui entrent dans des cases toutes faites. Depuis qu’il a créé en 1995, au départ par défaut, son propre label, Tricatel, une identité empruntée à un personnage principal de la comédie anti mal bouffe… « L’aile ou la cuisse », cet artisan des mots et des sons trace un chemin singulier : interprète, arrangeur, compositeur pour lui-même et pour le cinéma, promoteur de talents, président du Syndicat national de l’édition phonographie (Snep). Sans oublier un engagement public au service de la cause, dont la sienne propre, des diabétiques.

Mais l’heure n’est pas à détailler une carte de visite plurielle. Retour à la musique et à la chanson dont le rôle se résume pour Bertrand Burgalat à dire « Ce qu’on arrive pas à dire autrement », selon un récent entretien sur France Culture.

BURGALAT Bertrand 2021 Rêve capitalAvec un nouvel album Rêve capital  il brouille une fois encore les pistes à sa façon. Soucieux de surprendre et d’incarner une démarche artistique singulière. Enregistré dans l’ordre des chansons, l’album déroule une journée. De la nuit à la nuit. Entre ces deux pôles une comédie humaine se raconte avec l’objectif de raconter l’époque, « sans être prisonnier de la conjoncture, ni de son langage » précise l’amateur de littérature. L’ouverture parlée de Flash traduit un hommage à la radio, aux ondes qui bouleversent. D’hier à aujourd’hui. (paroles de Bertrand Burgalat et Blandine Rinkel). « Nous sommes ensemble quelques instants / Je veux vous parler / C’est maintenant ». La conversation se fait aérienne, presque délicate, pour évoquer des sujets parfois graves. Retrouvailles (paroles de Pierre Jouan) mesure la distance avec un proche disparu.  Spectacle du monde  ne fait pas de cadeaux à ces « religions vétilleuses qui ne croient plus en Dieu ». Dans  L’attente  (paroles de Blandine Rinkel) on n’oublie pas qu’il y a des feux en Amazonie. Tout en évoquant l’essentiel, ces attentes magnifiques. Du vaste monde à l’intime, le voyage ne manque pas de caractère. Quant à  L’homme idéal ( paroles de Laurent Chalumeau), le titre qui est annoncé dans la catégorie des tubes de l’été, peu familière à Bertrand Burgalat, il décline un portrait décalé sur des rythmes solaires. Encore un contraste cher à Burgalat.

Comme le souligne par ailleurs Stéphane Lerouge dans une présentation stimulante de Rêve capital  : « Chaque nouvel album de Bertrand Burgalat s’écoute comme une réponse à l’aphorisme qui clôt « Le Roi de cœur » , le film anti conformiste (sorti en 1966) de Philippe de Broca : « Les plus beaux voyages se font par la fenêtre ». Prenez vos billets pour voir défiler ces paysages.

*Snep : Créé en 1922, le SNEP, syndicat national de l’édition phonographique, est la principale organisation patronale regroupant les producteurs, éditeurs et distributeurs de musique enregistrée, partenaires des artistes de la musique en France.

Bertrand Burgalat, Rêve capital, Tricatel 2021. Le site de Bertrand Burgalat, c’est ici.

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