La part de Daguerre

Olivier Daguerre (photo Mifra)

La discographie de l’ancien « Veilleur[s] de nuit » que fut Olivier Daguerre, en solo et sous son nom depuis 2005, prend singulièrement une toute autre tournure depuis sa rencontre avec les éditions Lamao : il vient d’y sortir son troisième livre-disque consécutif, après La nuit traversée en 2017 puis 107218 km/h deux ans plus tard. Forcément, ça ne peut qu’agir sur sa création, sa production : on n’envisage pas forcément les choses, la narration, donc les chansons, de la même manière. D’autant que, cette fois-ci, il s’agit non d’une écriture à trois mais de trois écritures. D’abord les dix titres qui composent Miramar, le nouvel opus de Daguerre, que le chanteur confie à l’auteure et dialoguiste Louise Quillet : « à toi de raconter ! ». Ça nous donne La part humaine, une nouvelle de 44 pages, trois chapitres. L’autre regard est celui de l’illustrateur Sorane Mathis, qui en tirera dix dessins pleine page.

« Allez viens mon amour / Je t’emmène faire un tour / Là où on peut perdre pied / Là où on peut se brûler / Un endroit où le jour ne se lève jamais / Où les désirs sont toujours / Des plaisirs célébrés… »

(pour commander ce livre-cd, cliquez sur le visuel)

Ce livre-disque fourmille d’anecdotes, forcément d’émotions, enregistré qu’il fut à Garazi, la maison d’enfance du chanteur (« …où il a voulu retrouver la quiétude de sa maison d’enfance ; une maison où il s’est construit, où les souvenirs sont simples et beaux »), au pays basque, chaque titre dans une pièce différente de la Villa Mercedes, guitare acoustique et guitalele par Daguerre, basse et violoncelle pour Michel Moussel, le complice de toujours. Le lieu est inspirant, le résultat épatant, toujours dans le style chanson-folk/rock qui caractérise Daguerre.

Ne rien dire de cette nouvelle, des chansons qui en sont la source, ne pas bêtement divulgâcher. Laisser le lecteur-auditeur que vous êtes entrer dans les narrations de ces trois auteurs. Vous dire simplement que les chansons sont encore d’une grande finesse tant d’écriture que d’interprétation, marque de fabrique s’il en est de Daguerre. Que c’est un disque assez incontournable… « Il faudrait qu’on se dise la musique ne vaut rien / Qu’on n’en a rien à foutre qu’elle s’invite au festin / Rien à foutre des chansons qui apaisent les âmes un instant / A qui ça ressemble, à quoi ça ressemble / Quand on ne ressent plus rien… »

Olivier Daguerre, Louise Quillet et Sorane Mathis, Miramar – La part humaine, livre-disque Lamao éditions 2021. Le site de Daguerre c’est ici ; ce que NosEnchanteurs a déjà dit de lui, c’est là.

Teaser :