Chevalrex, lui face au monde et ses lueurs
Chevalrex ou de son vrai nom Rémy Poncet. Graphiste de profession le natif de la Drôme a opté ensuite pour la chanson. Sans abandonner son art de dessiner des pochettes d’albums et construire d’autres images. Comme sur la pochette de son nouvel album, le saisissant sur une plage exotique. En France, à la Guadeloupe (Ile de la Désirade) précisément, tout en étant loin de l’hexagone. Un lieu refuge où Chevalrex a séjourné à plusieurs occasions et où il a écrit l’essentiel des textes. Sous le signe de la profusion avec 23 titres parmi lesquels choisir.
Installé désormais en région parisienne Chevalrex présente son quatrième album. Bouclé avant le premier confinement il invite au voyage, au dépaysement. Intime et géographique. A 39 ans l’artiste offre comme un résumé de ses thèmes favoris : le détachement et la nécessaire reconstruction, pour se réinventer. Le tout richement orchestré. Avec cet album Chevalrex aime à préciser qu’il clôt un cycle polyphonique. Nouvelle étape d’une discographie initiée en 2013.
Ambiance estivale donc pour ces titres où s’affichent une mélancolie et des sentiments contrastés. Dernier titre écrit pour boucler un album nomade, « Providence » décline ce souci de lumières pour éclairer le sombre du moment : « Pourquoi forcer face à des portes closes ? / Il y a des voix qui indiquent autre chose ». Cet autre horizon où on parle de métamorphoses. Providence ou comme le définit le dictionnaire, « cette personne ou évènement qui arrive à point nommé ». Du crépuscule à la tombée du jour (titre Désirade), ces chansons seraient « Comme un hamac qui balancerait au bord d’une falaise ». D’une voix tranquille il vogue « De la peur au courage », de l’enfance à l’âge mûr jusqu’à La tombe de Jim (le titre souvent écouté ces temps-ci).
Depuis son île il s’inquiète de ce qui se profile à l’horizon. Une rose est une rose offre un duo avec Stéphane Milochewitch (alias Thousand), aux accents énigmatiques, « Rien n’est plus beau parfois que l’indicible ». Sous un ciel d’Azur que de péripéties. Sous les plages, les pavés. Comme il le suggère dans Tant de fois ; « Je traque mes contradictions / Les guette toutes comme un maton / Creuse à mains nues mes obsessions ». En exergue sur la pochette voilà encore une clé, avec cet extrait de poème du Russe Ossip Mandelstam : « Il est temps que vous le sachiez : je suis un contemporain, comme vous ».
Volontiers familier des univers à la Étienne Daho, Beck et du label pionnier de Lithium (Dominique A, Diabologum, Françoise Breuz, Bertrand Betsch, etc.,), Chevalrex a lancé son propre label, en parallèle, Objet Disque.
Robert MIGLIORINI
Chevalrex, Providence, label Vietnam/Because, 2021. Le site de Chevalrex, c’est ici. Vous pourrez y trouver ses dates de concert en mai, et en septembre au Café de la Danse (Paris)
Providence
La tombe de Jim
Tant de fois
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