Arman Méliès « La soif »

(…) Oh que voudras-tu
Que tu n’aies déjà
Mille fois j’ai prié
Mais Dieu ne croit pas en moi
Qui aideras-tu
Qui te sauvera
Cent fois j’ai chanté
Cent fois Dieu ne m’entend pas
Qui aimeras-tu
Qui t’écoutera
Mille fois j’ai prié
Non, Dieu ne croit pas en moi

Arman Méliès

©Yann Orhan

Paroles et Musique Arman Méliès. Extrait de l’album « Laurel canyon » 2021.

Réalisée par Andy Mestre, La soif évoque les croyances bibliques traditionnalistes du sud, celles des états de la Bible Belt.

Troisième volet, le seul chanté, d’un triptyque américain, sorti le 26 février, après Roden Crater (électro) et Basquiat’s black kingdom (post rock), parus en 2020. Roden Crater en mai 2020, reprend les effusions de Le volcan, (Vertigone, 2015), mais entièrement en instrumental, épuré, écoutez le Bruit du temps. Le royaume noir de Basquiat, en septembre, est également évoqué en instrumental, électronique avec des accents rock, parfois cinématographique comme dans L’héroïsme. 

Dans le dernier album, moins expérimental, le folk rock est équilibré, lyrique, les guitares frisent derrière la voix d’Arman, grave et articulée, avec des sanglots clairs puissants, comme dans ce Laurel Canyon, en Californie, « Un empire secret / Et en une année lumière / Un enchantement / Au cœur de l’instant », Avalon où flotte l’âme de Morrison ou de Jack London, et de ceux qui veulent la vie en mieux, ou ces Météores électriques et cuivrées en duo avec Hubert-Félix Thiéfaine. L’artiste qui n’a pas choisi son pseudo par hasard, Arman pour la peinture et Méliès pour le cinéma, nous emporte dans les grands espaces de son rêve américain plus sûrement qu’un long courrier.

Modesta tente de donner une ambition à la vie « Il escalade la vie à main nue / Nul n’imagine ce que c’est / De vivre à hauteur de ses rêves / Il escalade la nuit majuscule / Nul ne s’obstine comme lui / A danser au fond de l’abîme », et après le planant instrumental Amor Drive, Une Promesse et La mêlée libèrent l’ivresse et l’aventure jusqu’au rêves de sang. Jusqu’à l’amour qui vise le cœur.

Laurel Canyon, en concert au Cargo