Jo Ziako, enchanter nos rêves

Jo Ziako photo Presse

Johann Brard, vice champion de France de boxe anglaise en 1989-1990, a depuis troqué les gants contre la guitare. Pas plus doux et souriant que Ziako, qui en joue depuis ses douze ans, et suit son chemin d’artiste, d’abord en groupe avec Zodiane, puis depuis une dizaine d’année en solo avec le soutien du Pôle Régional Chanson / Les Bains – Douches ( Région Centre – Val de Loire). Voyageur, généreux, Jo Ziako dont le nom de scène malgache invite au partage, n’a jamais abandonné sa ligne de conduite : une musique du monde métissée Centre France-Méditerranée-Afrique-Asie, des textes qui expriment le souci de l’autre, d’où qu’il soit. Et le désir d’améliorer notre monde imparfait en agissant sur les petites choses du quotidien, celles qui peuvent tout changer en nous donnant un regard souriant, généreux et bienveillant. Son nouvel album est baptisé Le 7eme continent en référence aux déchets de plastique qui encombrent nos mers.

Côté tendresse et goût de la fête, l’album mêle chansons d’amour, l’histoire d’un couple désassorti en âge, vivant dans l’instant comme Deux enfants, sous la plume affûtée de Christophe Renault : « Elle a les cheveux d’or  /  Les siens sont en argent  /  Elle a le diable au corps  /  Il a usé Satan », ou quête d’aventure sous une Belle étoile : « Il y a comme des envies légères  /  Au rendez-vous des oubliés  /  Un chemin dessiné là  /  Juste une allée  /  Comme un papillon dans l’air » ; et invites à vivre pleinement sa vie. 
Qui pourrait résister à cette incitation au bonheur « Fais briller tes yeux de mille feux  /  Brûle tes rêves » et son refrain en créole sur fond de fanfare dansante et cuivrée :  « Ou sa oussa va comment il est  / Ou sa oussa va na  a’rtouver  / Ou sa oussa  va komment il est ? /  Ou sa oussa va on se retrouvera ». Jo fait lalalala en hissant les voiles, pour raconter La même histoire au son des ukulele et de l’accordéon,  chante la liberté avec La bohème, au son des guitares ensoleillées et parfois de l’accordéon.
La langue verte de Bernard Dimey va bien aussi à Jo, mise en musique, avec Alexandre Nivet, sur un air entraînant de jazz manouche qui met en valeur le message positif : « L’école, j’ai pas connu, j’ai connu tout le reste  /  La façon d’être heureux, de se faire des amis  /  De jamais retourner ses poches ni sa veste  /  Et de toujours tenir le peu qu’on a promis ».
L’introduction, reprise en refrain, nous prévient « Je chante pour vous un Maloya je chante pour zot un Maloya d’Amour ») : Jo a transformé la mélancolique J’aimerais tant savoir en chant d’espoir, dans la tradition de ce chant réunionnais qui exorcise le mal-être. 

Plus engagées sont Un baiser sur la ruche, où le refrain entêtant sur fond de ukulele s’encolère pour défendre les abeilles menacées : « Homme entends-tu, entends-tu la colère /  Il y a du chagrin dans l’air, entends-tu, entends-tu », et Le 7eme continent visant à éveiller les consciences contre cette envahissante pollution du plastique. Relire notre précédent article sur l’action solidaire menée avec l’Inde, avec les enfants d’un orphelinat, pour la sensibilisation à l’environnement. 

Jo Ziako s’apprécie d’abord en concert, où sa voix vibrante, son enthousiasme, sa sincérité et son capital de sympathie font merveille. L’Inde a réservé bon accueil à notre enchanteur de rêves, on n’attend qu’une chose, le revoir bientôt sur scène faire chanter et danser la vie.

 Catherine LAUGIER

Jo Ziako, Le 7ème continent, 2020. Le site de Jo Ziako, c’est ici.  Ce que NosEnchanteurs en a déjà dit, là. Pour se procurer l’album, envoyer un mp sur la page facebook.
La grosse tournée prévue pour lancer l’album a malheureusement dû être remplacée par des rendez-vous sur la toile ou des captations sans public. Le 6 mars prochain le concert de Ziako sera capté en direct sur Déols sur les réseaux sociaux (gratuit). 

La bohème (Jo Ziako /Julien Lacou) en concert en Inde, avec les musiciens indiens Saju Sreenivas (chanteur), Praveen Muraleedharan (percussionniste) et Anandu (basse) 
Le septième continent, clip