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Tue-Loup : la bête est bien vivante !

Tue-Loup : Alexandre Berton, Thierry Plouze, Xavier Plumas, Eric Doboka. (photo Pascale Massard)

Tue-Loup : Alexandre Berton, Thierry Plouze, Xavier Plumas, Eric Doboka.
(photo Pascale Massard)

Douze albums en 25 ans de carrière. L’air de rien, sans avoir jamais vraiment touché le grand public mais connu et apprécié des amateurs de folk-rock, le groupe Tue-Loup peut être très fier de son parcours. Une discographie impeccable, une ligne de conduite excluant la facilité, une notoriété enviable, une place bien à eux dans le panel de la chanson française…, autant d’éléments qui nous font dire « chapeau bas ».

Pour fêter ce demi-jubilaire, voici donc leur nouvel opus. A l’appellation superbement poétique : La peau des arbres. Un disque hors-mode et intemporel, qui fait fi des diktats radiophoniques (chaque morceau, ou presque, frôle ou dépasse les 5 minutes). Un disque où, comme d’habitude, guitares et basse prédominent, mais où interviennent harmonieusement le saxophone, la harpe ou la voix d’acolytes venus renforcer le groupe le temps de cette aventure. Un disque avec – c’est une première pour la formation – trois chansons en anglais : deux morceaux originaux et une reprise à deux voix du Black is the color of my true love’s hair popularisé par Nina Simone. Un disque qui n’affolera pas les dance-floors, qui prend le temps de poser ses ambiances et son atmosphère, qui demande une écoute sereine. Un disque qui vous soulage de la frénésie quotidienne, qui vous fait voyager, qui sillonne les grands espaces intérieurs. Un disque zen.

Le décollage opère dès le titre d’ouverture, Sueur, à la mélodie aguichante, à la basse hypnotique, aux échappées de sax, et avec cette voix éraillée de Xavier Plumas, le chanteur-auteur-compositeur du groupe, au grain reconnaissable entre mille. Où l’on parle de sexe, comme souvent chez Tue-Loup, pour un programme qui laisse rêveur : Dormir de sueur / S’enduire de sueur.

La-peau-des-arbresLa suite ne dépareille pas. Des chansons folk paisibles et apaisantes, qui nous font réviser notre géographie (il sera question de Saint-Agrève – en Ardèche – , de Supramonte – chaîne de montagnes de Sardaigne – , ou de la Siagne – rivière du Var) en nous emmenant au loin. De la poésie terrienne, enracinée dans la nature, convoquant les éléments, usant de métaphores animalières. Des textes sensibles et sensuels, que l’on ressent davantage qu’on ne les comprend, qui évoquent les migrations (Ard almead), le renouveau (Les beaux jours), la disparition (Mayol)… Rien de neuf peut-être pour qui connaît la plume de Xavier Plumas, mais pourquoi se plaindre du meilleur ?

Avec La peau des arbres, Tue-Loup nous propose, si pas son meilleur album, à coup sûr l’un de ceux qui trônent dans le haut de son panier bien garni. Il constitue pour les novices une formidable entrée dans l’univers du groupe sarthois et pour leurs aficionados une brillante confirmation de leur excellente santé musicale. Tue-Loup a 25 ans et toutes ses dents, qu’on se le dise !

 

Tue-Loup, La peau des arbres, La Lézarde/L’Autre Distribution, 2021. Le site de Tue-loup, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs a déjà dit de ce groupe, c’est là.

« Mayol » : Image de prévisualisation YouTube

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