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Faby Perier, elle chante encore

Faby Perier Photo Presse non créditée

Faby Perier Photo Presse non créditée

Dès l’intitulé du disque, Entre ciel et terre, à plus forte raison en chaque chanson, on cherchera, même à son insu, des indices, des mots qui prennent plus de force encore, des qui préparaient aux adieux. On croit en trouver, comme dans ce titre qui ouvre l’album : « Comme un oiseau lyre / Partir seul sur les cimes / Comme un oiseau libre / un dernier envol… ».

Voici le dernier opus de Faby Perier, dernier au sens d’ultime. L’album posthume d’une dame qui, au quotidien, menait une lutte sans repos ni répit contre le cancer, en sus de sa vie de tous les jours, en sus de son métier d’artiste. Le disque est là, qui montre qu’elle a au moins gagné ce combat artistique qui, on le comprend, lui tenait à cœur.

Il y a quelques mois, elle signait un livre autobiographique dévoilant sa vie, ses drames déjà pour partie révélés en de précédentes chansons. Elle y revient ici, dans Tout n’est pas magique : « La cruauté d’l’enfance / T’as fait grandir trop vite ». Les mots sont lourds, qui cachent en leur sein le souvenir jamais effacé des épreuves juvéniles : « Tu as toujours été / Une petite fille rêveuse / Tu as longtemps rêvé / D’un pays merveilleux / Mais les elfes et les fées / Ne sont pas tous amis ».

A NOTRE BONNE ETOILE Est-ce parce qu'elle a rencontré de nombreuses épreuves dans sa vie, et pas seulement ce cancer qui l'a mordue à plusieurs reprises, qu'elle avait un telle empathie ? Faby Périer n'était insensible à aucune cause qui lui paraissait juste, celle des filles et des femmes attaquées dans leur chair et dans leur dignité, l'autisme, la lutte contre l'homophobie et la xénophobie, dénonçant aussi bien  les vraies injustices, les fausses valeurs  que les  bien-pensances factices d'un monde qui marche sur la tête, avec une plume grave ou pétillante, concrète ou poétique.  Elle se battait comme une lionne contre la maladie depuis une quinzaine d'année, tant qu'on croyait qu'elle resterait gagnante, et contre tous les coups du sort depuis toujours. Chacun de ces huit titres sincères s'enregistraient pendant les courtes périodes de répit de son combat .  Sa lyre s'est envolée, mais il nous reste sa voix, son entêtement au bonheur, ces quelques vers qu'on voudrait lui retourner « Elle est la note fleurie / Du parfum qui s'entête / La petite mélodie / Que tu chantes à tue-tête ». Et ce souhait qu'il nous faut reprendre à notre compte, répéter comme un mantra, chanter dans les manifs : « Quand les masques tombent / Plus de chef de bande / Un seul monde / Celui qui rassemble / Il faudra qu'on s'en souvienne » Catherine Laugier

 À NOTRE BONNE ÉTOILE
Est-ce parce qu’elle a rencontré de nombreuses épreuves dans sa vie, et pas seulement ce cancer qui l’a mordue à plusieurs reprises, qu’elle avait un telle empathie ? Faby Perier n’était insensible à aucune cause qui lui paraissait juste, celle des filles et des femmes attaquées dans leur chair et dans leur dignité, l’autisme, la lutte contre l’homophobie et la xénophobie, dénonçant aussi bien les vraies injustices, les fausses valeurs que les bien-pensances factices d’un monde qui marche sur la tête, avec une plume grave ou pétillante, concrète ou poétique.
Elle se battait comme une lionne contre la maladie depuis une quinzaine d’années, tant qu’on croyait qu’elle resterait gagnante, et contre tous les coups du sort depuis toujours. Chacun de ces huit titres sincères s’enregistrait pendant les courtes périodes de répit de son combat.
Sa lyre s’est envolée, mais il nous reste sa voix, son entêtement au bonheur, ces quelques vers qu’on voudrait lui retourner « Elle est la note fleurie / Du parfum qui s’entête / La petite mélodie / Que tu chantes à tue-tête ». Et ce souhait qu’il nous faut reprendre à notre compte, répéter comme un mantra, chanter dans les manifs : « Quand les masques tombent / Plus de chef de bande / Un seul monde / Celui qui rassemble / Il faudra qu’on s’en souvienne »
Catherine LAUGIER

Cet album de seulement huit titres ne sait rien du récréatif, du futile. Il n’est pas là pour distraire mais pour témoigner par de vraies chansons, bien construites, agréables à l’écoute, qu’on aimera remettre sur la platine. L’autisme, un frère de douleurs du côté de Saïgon, une jeune Afghane vitriolée pour avoir voulu être libre…, rien n’est gaieté. Seule une chanson sur l’actuelle pandémie exhale l’espoir, au moins le grand mérite du personnel soignant : « Quand le masque tombe / L’homme se révèle / Il n’est pas un héros / Il est juste un homme ». C’était lors de la première vague : « Sur la planète / Les marchés fondent / Mais à nos fenêtres / Les mains se tendent ». Solidarité fragile, on n’applaudit déjà plus à vingt heures pétantes.

Thomas Cogny, son réalisateur, compositeur et arrangeur (avec Baptiste Braman, et Arnaud Dembo), aux guitares et clavier, Frantxoa Erreçarret (batterie et percussions) et Thomas Labarbe (basse) sont les présents complices de Faby Perier. Orchestrations sobres, parfois soutenues par une batterie efficace, qui toujours soulignent et servent au mieux le propos. Du beau travail.

Faby Perier est désormais Entre ciel et terre, quelque part en nos têtes. Ses chansons sont versées à notre patrimoine. Faites-leur belle et grande place.

Michel KEMPER

 

Faby Perier, Entre ciel et terre, 2020. Le site de Faby Perier, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs a déjà dit d’elle, c’est là.

Faby nous présente son album Image de prévisualisation YouTube

L’enfant-lune, animation Héloïse Ferlay Image de prévisualisation YouTube

 

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