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L’étrangleuse « Ville en flamme »

L'ETRANGLEUSE 2019 Dans le lieu du non-oùVille en flamme, brûlent les âmes, brûlent les âmes
Ville en flamme, brûlent les formes, brûlent les charmes
Ville en flamme , brûlent les hommes , brûlent les femmes
Mais la ville était déjà cendre dans le cœur des hommes
Mais la flamme est une femme qui détient le sésame
Dans la ville et dans les campagnes se tissaient les trames
Dans la ville et dans les campagnes fleurissaient les armes
Dans la ville et dans les campagnes se nouait le drame

L’étrangleuse

Paroles Maël Salètes, Musique L’étrangleuse. Extrait de l’album « Dans le lieu du non-où », La Curieuse / L’Autre Distribution, 2019

Nous entrons dans le secret de fabrication de cette musique magique avec cet enregistrement au Petit Théâtre du bât de l’âne en juillet 2020, à Saint-Jean-de-Trésy en Bourgogne, pendant la parenthèse presque enchantée de cet été. Entre l’enregistrement de l’album, en 2018, et ce concert, le duo Mélanie Virot (harpe), et Maël Salètes (guitare électrique, djékli n’goni [la guitare du griot], percussions) est devenu un trio, avec Léo Dumont à la batterie.

On peut admirer le jeu de l’archet sur la harpe qui crée ce son légèrement dissonant, allié aux  percussions et à la batterie, à la guitare instrument archétypal du rock. Les jeux vocaux du trio, l’effet de bourdon  font de cette musique un son inclassable fusionnant tradition et modernité, musique folklorique régionale et tout autant du monde,  et création totalement contemporaine.

Ecouter également la version de l’album dans cette très jolie animation, et les versions de concert de Coïncidences et de Vertige et vérité.

Depuis dix ans le duo L’étrangleuse réinvente la musique, d’abord avec deux albums anglophones, en 2012 et en 2015, avec Memories to come, réalisé par John Parish (PJ Harvey, Tracy Chapman, Arno…), puis en 2019 ils enregistrent Dans le lieu du non-où entièrement en français. Un hymne envoûtant à la nature et ses éléments, où se mêlent conscience critique du monde, incantations à l’eau, au feu, aux herbes folles, aux flammes d’où renaîtra la vie, au Lieu du Non-Où, d’où tout part et où tout aboutit, enfer ou paradis, nirvana peut-être, « Qui réussit échoue / Les plus valeureux d’entre nous / Ou les plus fous ».

Une danse qui vous prend l’âme et le corps, vous transporte hors du temps ou dans une éternité, in et hors langue tant la poésie du texte (de Maël Salètes) dépasse les mots et le sens, se fait rythme et son « De toute éternité / C’est l’immobilité (…) Dans notre hilarité / Nous l’avons oublié (..) Plus de moralité / Vertige et vérité ».  La musique transgresse les frontières, convoque les steppes enneigées, les déserts arides, les prés verdoyants ou les clairières autour d’un feu. L’album est un trésor pictural avec les magnifiques peintures aquatiques de Pauline Souchaud sur fond noir qui mettent en valeur les lettres d’or. Les titres s’enchaînent d’intermèdes musicaux, la pensée se délie : « Par fin qu’est-ce qu’on entend / Est-ce qu’on entend bien ? / Ou est-ce qu’on entend / Rien ? ». Enchâsse la pensée de Claude Lévi-Strauss in « Tristes Tropiques » psalmodiée gaiement  sur un riff de guitare et des vocalises ethniques : « Par sa génèse et par sa forme, la ville relève simultanément de la procréation biologique, de l’évolution organique, et de la création esthétique ».

Captivant. Pour en (sa)voir plus, leur site c’est là

 

 

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