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Ben Mazué, bientôt en quarantaine, revient du Paradis

Ben Mazué ©Philippon

Ben Mazué ©Romain Philippon

Paradis serait bien l’album de la maturité assure d’emblée Ben Mazué. Après avoir exploré différents styles musicaux, Benjamin Mazuet, bientôt en quarantaine d’âge, confirme avec ce quatrième album son choix de la chanson française. Un authentique parcours concrétisé depuis ses débuts avec Case départ aux accents rap et un grand prix de la Sacem en 2019.

Quatrième album et nouvelle forme de mise à nu conjuguée avec un sens de l’écriture luxuriante. A l’image de la pochette de l’album qui affiche une jungle façon tableau du Douanier Rousseau et un visage au regard fixe. L’album précédent La femme idéale ne semblait pas annoncer un avis de tempête sentimentale. Et voilà que Paradis chronique une rupture amoureuse, après un départ et une installation avec femme et enfants dans l’île de la Réunion. Chaque chanson tient du scénario pour un amateur de films. De la chronique de l’intime à l’autoportrait de celui qui crée en marchant et en fredonnant. Entre le titre Divin exil et le suivant Nulle part ce voyage dans les grands virages de la vie mesure le temps qui a passé et les sentiments qui vont avec. Sans en tirer gloire. Dans une vidéo qui accompagne la sortie de l’album l’examen de conscience se précise : « Pas très original » confie pour se dire, le chanteur : « Je défendrai toujours la sécurité sociale / Le coup d’boule de Zidane / L’humain dans tout salaud qui sommeille que le monde éteint / J’aime quand on se dit merci, pardon, bravo /..J’adore l’espoir, ça me coute pas d’efforts d’être optimiste ». Comme dans les premiers mots du titre « Tu m’auras tellement plu » qui sonne comme un remords: « C’est foutu, c’est fini / On a perdu, j’ai compris / On se sera bien battu ».

ParadisL’écriture pour Ben Mazué se veut donc remède. « J’écris pour expliquer / Parce qu’en expliquant j’éteins / Un malaise qui veut pas me lâcher / Depuis le matin ». Ben Mazué nous parle beaucoup de lui mais aussi de nous. Centré sur soi sans tomber dans l’égoïsme. Avec toutes nos géographies intérieures de haut et de bas, de sommets et de failles. Et cette famille, ces amours, qui font désormais « le plein de conjugaison » (la chanson Parents écrit par le groupe MPL). On se laisse volontiers entraîner dans son fleuve de mots justes. Sur des musiques qui effacent les tristesses d’une voix tranquille. Treize titres qui sont autant de retours sur soi, sur eux pour celui qui a commencé sa carrière dans des bars après de longues études en médecine. Dans ce parcours, Ben Mazué, celui qui écrit aussi volontiers pour d’autres (Grand Corps Malade, Pomme, Patricia Kaas), a invité Poupie, Jérémy Frérot et Anaïde Rozam pour des duos bienvenus. Avis aux amateurs, « J’ai pas peur de la crise » assure encore celui qui se dit en phase avec celui qu’il était à vingt ans.

 

Ben Mazué, Paradis, Columbia/Sony/French Flair 2020. Le site de Ben Mazué, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs a déjà dit de lui, c’est là.

« Pas très original » Image de prévisualisation YouTube

« Nulle part » Image de prévisualisation YouTube

« Parents » : Image de prévisualisation YouTube

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