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Stavelot 2020. Antoine Hénaut, la bonne humeur contagieuse

Antoine Hénaut (photos Benjamin Georges)

Antoine Hénaut (photos Benjamin Georges)

Stavelot, festival « Une chanson peut en cacher une autre », 23 octobre 2020,

 

Victoire ! C’est le mot qui vient spontanément à l’esprit lorsque l’on débarque à Stavelot, aux confins (ah ah !) des Ardennes, pour assister à la première des quatre soirées de la 19ème édition du festival Une chanson peut en cacher une autre. Ils y sont arrivés, coûte que coûte, contre vents et marées. Dans une configuration réduite, avec la convivialité un peu en berne, dans un horaire difficile (soirée avancée à 19 heures le vendredi et même à 18 heures le jour suivant), mais l’équipe a tenu bon, alors qu’il aurait été tellement plus facile de lâcher l’éponge il y a quelques mois déjà. Reconnaissante et heureuse de retrouver cette magnifique salle dans les caves voûtées de l’abbaye, l’assemblée applaudit chaleureusement Jean Lemaire, pivot de l’organisation, venu rappeler une ultime fois les consignes sanitaires pour une soirée réussie.

ET AUSSI . SOPHIE LE CAM MOUILLE SON MAILLOT . En deuxième partie de soirée, voici la parisienne Sophie Le Cam. Autre ambiance, autre humour. Nulle improvisation ici, mais un spectacle rôdé, sur les rails. Un concert mêlant minimalisme musical, chorégraphie et changements de tenues, espièglerie loufoque et portrait social. Pas tout à fait du stand-up, pas non plus un simple récital, par une artiste qui a dû dans sa jeunesse beaucoup écouter Renaud et Philippe Katerine (qu’elle reprend d’ailleurs au final). J’aurais voulu adorer, je reste sur ma faim. Un côté déjà-vu (sa litanie des chanteurs Michel a quand même déjà été évoquée il y a dix ans par Bénabar), une impression de dispersion, une sensation de provocation gratuite (sa chanson sur Alain Manoukian)… Décalé, mais un peu vain.

ET AUSSI
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SOPHIE LE CAM MOUILLE SON MAILLOT
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En deuxième partie de soirée, voici la parisienne Sophie Le Cam. Autre ambiance, autre humour. Nulle improvisation ici, mais un spectacle rôdé, sur les rails. Un concert mêlant minimalisme musical, chorégraphie et changements de tenues, espièglerie loufoque et portrait social. Pas tout à fait du stand-up, pas non plus un simple récital, par une artiste qui a dû dans sa jeunesse beaucoup écouter Renaud et Philippe Katerine (qu’elle reprend d’ailleurs au final). J’aurais voulu adorer, je reste sur ma faim. Un côté déjà-vu (sa litanie des chanteurs Michel a quand même déjà été évoquée il y a dix ans par Bénabar), une impression de dispersion, une sensation de provocation gratuite (sa chanson sur Alain Manoukian)… Décalé, mais un peu vain.

Cette fichue bestiole a d’ailleurs encore fait des siennes. C’est en effet un Antoine Hénaut un peu penaud et gêné aux entournures qui se présente à nous. En solo forcé. Cause à une vilaine toux persistante, son guitariste et complice Jérôme Hiernaux a dû déclarer forfait. Le voilà donc obligé de nous livrer une prestation improvisée, seul à la guitare (dont il avoue ne pas être un maître), avec un répertoire remanié dare-dare, ne pouvant interpréter sur le pouce toutes les chansons prévues de son tour de chant actuel.

Et en guise de démonstration, de se lancer en ouverture dans une version a capella de Menteur à gages, issue de son excellent nouvel album Par défaut, avec long blanc entre les couplets, là où aurait dû se caser le pont musical joué par son comparse. Le ton de la soirée était donné : autodérision, humour, improvisation et écriture fine.

Le résultat ? Un bien beau début de soirée. Ce serait certes mentir que de prétendre que tout fut parfait. L’artiste a en effet multiplié les pains, tel un Jésus du XXIème siècle, et tomba plus d’une fois dans un trou de mémoire. Mais comment lui en vouloir, lui si sympathique, si désarmant de gentillesse et de spontanéité. Qui nous la joue provoc, en débarquant sur scène armé d’un bac de bière, devant ce public assoiffé et dépité de l’absence de bar. Qui, pour se dédouaner d’un énième couac, nous demande combien on a payé l’entrée et, devant la modicité du ticket, nous assène « Pour ce prix-là, vous espériez quoi ??? ». Qui s’amuse, comme pour relativiser son talent de compositeur, à nous montrer les similitudes entre ses chansons et d’autres plus célèbres bâties sur les mêmes accords. Qui se permet aussi de nous interpréter la Tribu de Dana, immortel tube de Manau, sur l’air du Gorille de Brassens. Autant de moments légers et drôles, qui poussent à la clémence et au pardon.

Résolu à nous offrir une heure de détente, le chanteur a écarté les titres plus sombres de son dernier opus, pour nous régaler de ses histoires d’amoureux transparent (Le copain), de filles rêvant de mauvais garçons (Les filles sages), de mecs cools glandeur nature (Dis), de timide trouvant du courage dans l’alcool (Tu sais)… Ajoutons-y quelques chansons d’amours déçues, jamais tristes pourtant (Pain bénit ou Mis à mort), et même une joyeuseté égrillarde (J’ai pas la trouille), jouant sur la rime attendue mais qui ne vient pas (Mais non, ne parle pas trop vite / Je sais bien qu’elle finira bien / Par te manquer, ma voiture)… Des chansons dont on aura pu apprécier la richesse, nonobstant leur interprétation parfois approximative.

Pas pointilleux pour deux sous, sourire constant sous le masque, le public a apprécié comme il se doit ce gala de retrouvailles avec leur festival favori. Un concert imparfait, mais ô combien vivant. Par les temps que nous traversons, c’est bien là l’essentiel !

 

Le site d’Antoine Hénaut, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs à déjà dit de lui, c’est là.

Le site de Sophie Le Cam, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs à déjà dit d’elle, c’est là.

Antoine Hénaut « Le copain » : Image de prévisualisation YouTube

Sophie Le Cam « La louze » : Image de prévisualisation YouTube

 

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