Lowell « Modérences »

Je voudrai t’écrire des mots
Mes mots silences mes mots d’absences
Mes mots d’enfances mes modérences
Accorde moi encore une danse
Pour toi pour moi
Faisons brillance faisons dépense
Retours vers moi autour de toi
Accorde moi encore une danse
Toi contre moi brisons l’absence

Lowell

Paroles et Musique Lowell Lapouge. Extrait de l’album « Romantique » (2018)

Chanson enregistré en 2012 au studio Audiolaine avec Yann Péchin au Dobro, images Laure Boyer.

Lowell Lapouge fait partie de la grande famille des chanteurs rockeurs à texte. Une musique folk, avec une guitare douce, accompagnée d’harmonica, « Hannah rêva / De partir tout là bas / Un soir disparue Hannah / En mer elle s’abîma » ou plus rock, avec les feulements électriques de l’instrument de Luc Bonnin. Sous une allure de playboy blasé, un chant écrit, tendance Romantique, noir, mélancolique, avec des zébrures de lumière, « Dis moi le ciel, dis moi le vent, dis moi ta vie / Que deviens-tu ? / Dis moi ce temps, dis moi les ailes de notre vie / L’as-tu revu ? ». Onze titres où il n’hésite pas à partager ses ressentis, ses doutes, ses exaltations, ses errances sur des « sentiers vertigineux et balisés », ses révoltes et ses espoirs. Dédiant son chant « à [s]es amis, [s]es enfants, aux personnes rencontrées sur la route (…), au bord des larmes et des rires », l’éternel jeune homme, Le Chevalier noir  exalte ses amours sur un mode sombre, sa Fêlure « Il nous faut l’accepter pour la faire s’échapper », sa Belle qu’il n’a pas su libérer « Elle m’a fait chevaucher des prairies endiablées / Sur les pierres de son passé mon épée s’est brisée / Avec ses idées noires, avec ses idées noires », ose la déclaration « Je me rêve de toi / Et tes yeux verts de bleus / M’écorchent d’émoi / Et je suis ta fleur bleue. »

Lowell n’est pas la dupe des sentiments, il sait aussi manier la [auto ?] dérision avec Numéro 1, sur un passé sans issue, « Des matins sans merveilles / A foirer tous mes envols » ou Démago : « Un chanteur de nulle part / Ailleurs et lunettes noires / Maudit blues et série noire. »

Tout semble venir de ce jeu, Modérences, qu’on peut écrire aussi mots ou maux d’errances, qu’il fait rimer avec danse, absence, mais aussi résistance, dissidence. Celles de ses chansons sociales, son emblématique Les ouvriers ou cette nouvelle chanson écrite en confinement, La caissière du super marché.

On peut écouter/commander l’album sur son bandcamp. 

Nous vous avions signalé ses nombreux rendez-vous pendant le confinement, à réécouter, avec cette lecture n°15 en forme de poème dans sa veine des plus romantiques.