22H22 « Au clair de la lune »
(…) Au clair de la lune, talalilala
Au-dessus du sacré-cœur et de la tour Eiffel embrasés tu vois
Une flèche en plein cœur, perchée sur le toit, talalilala,
Si je prends l’élan, talalilala, de mon urbaine falaise
J’éviterai peut-être le commissariat
Pour un coin du Père Lachaise
22h22
Paroles Pierre Le Coz, Musique Pierre Le Coz, Fred Jacquemin et Philippe Avril. Extrait de l’album « Tout tremble et rien ne bouge » (2020)
Ecoutez la version acoustique à la guitare enregistrée pendant le confinement.
Pierre est commissaire de police, a participé avec la brigade antigang aux actions après les attentats de Charlie, géré les auditions des survivants du Bataclan. Le jour, il ne doit pas succomber à l’émotion, seules importent la loi, les règles et les codes. La nuit, il est chanteur, et toutes les émotions humaines vécues remontent à la surface. Son frère Yves est professeur d’éducation physique et sportive, mais aussi un passionné d’image. C’est lui qui mettra donc en scène ces souvenirs, cette émotion. Tous deux ont grandi à Paris, entre XIeme et XXeme arrondissement, ils y puisent une inspiration populaire et urbaine.
Rappelez-vous ce clip, il y a un an, ce suspense, cette agonie dans une ville, la nuit : « Je reste là, allongé / Au milieu de ma flaque / Aurai-je fini de rêver / Quand on me glissera dans le sac ». Le titre, Tout tremble et rien ne bouge, a été soufflé à Pierre par la réflexion, intense, entendue jadis d’un collègue, qui s’est gravée dans son esprit.
Une vidéo chorégraphiée, filmée en noir et blanc et en couleurs, une tragédie, un instantané de vie avec ses flashback, qui a eu un impact émotionnel très puissant.
Nous retrouvons cette atmosphère urbaine avec cette vidéo tournée cette fois-ci sur les toits, cet Au clair de la lune qui n’a de la ritournelle traditionnelle que le titre. Là encore, ces images de danse lumineuse sur une terrasse dominant Paris, les talalilala, cachent un drame : « Au diable le ciel ou l’enfer / Rien qu’un instant plus léger que l’air ». C’est le deuxième extrait de cet album paru un 22 février 2020, juste avant le confinement, ce qui lui donne un aspect prémonitoire avec cette vision de la ville vue du ciel, et jusqu’au titre de l’album.
Les quatre autres chansons de l’album balancent entre musique afroaméricaine et rock parfois mâtiné d’électro, arrangée et enregistrée par le batteur Fred Jacquemin (Lavilliers, Sanseverino…) au studio Ferber dans le XXeme et mixée par Philippe Avril, avec Laurian Daire au piano, Bruno Bongarçon aux guitares, Laurent Vernerey à la basse/contrebasse. Un studio qui a vu enregistrer les plus grands, de Souchon à Bashung, d’Anne Sylvestre à Juliette, d’Albin de la Simone à Jeanne Cherhal. Elles parlent de séparations, de royaumes et de rêves perdus. « Une p’tite poupée qui n’se sent pas, qui dit qu’mes rêves pèsent une tonne ». Avec toujours le fait divers tragique au coin de la chanson enlevée… « Jeudi mon ange tu m’abandonnes / J’peux pas t’laisser faire ça / J’laisse glisser mon Smith et Wesson… ». La voix du chanteur, légèrement voilée, achève de développer la mélancolie de la ballade finale « Comme les bras d’une mère / Je voudrais te couvrir de silence ».
Le disque est sorti en vinyle en avril 2020.
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