Christian Vives « On voulait seulement »
On voulait seulement
Un monde libre, un monde ailleurs
Un monde à part
Tant qu’il n’est pas trop tard
Sans vos prières, votre pouvoir
Sans dieu ni maître
Sans peur ni désespoir
Christian Vives
Paroles et Musique Christian Vives et Philippe Romanelli. Extrait de l’album « La dérive des continents » (2020)
Clip réalisé par Julien Ciancaleoni et Christian Vives en Provence (Venelles et Cabriès). Avec Philippe Romanelli aux guitares électriques et arrangements musicaux, Serge Champetier à la basse, Cedric Millard au piano et Fred Diego Alfonsi à la batterie.
Après un album très personnel, Errances, (2016), Christian Vives continue à se pencher sur les humains (Le reflet de nous-mêmes) et le monde, et les réflexions qu’il lui inspire.
Un mélange original de rock, parfois pop, parfois folk, avec de belles orchestrations mais aussi une profondeur dans les textes assez peu souvent réunies dans la même démarche. Une voix grave et puissante, nuancée aussi, rappelant celle de Johnny Hallyday, et ce n’est pas un hasard. Son idole de jeunesse a veillé virtuellement sur sa carrière, puisqu’elle lui a donné l’Envie. De vivre de sa passion, la chanson, depuis 1992. Si son répertoire reprend souvent des titres de Johnny Hallyday, de Francis Lalanne ou de Bernard Lavilliers, les sept chansons du nouvel album, écrites et composées à quatre mains avec son guitariste Philippe Romanelli, sont bien des créations.
On y retrouve des thèmes éternels, l’amour avec Garde-moi, l’amitié empathique qui incite l’autre à s’ouvrir au monde « Il y aura du soleil dans tes nuits noires / Un désir qui s’éveille, quelqu’un quelque part ».
« Tous ces destins, toutes ces histoires que l’on jette / En oubliant de les aimer peut-être / Changer le décor, changer les apparences » évoque gravement, sur la batterie qui bat comme un cœur, la guitare qui pleure, les destinées sacrifiées de femmes laissées pour compte, à qui on dénie jusqu’au droit à l’existence. La dérive des continents, beau texte de Philippe Romanelli « On a touché le fond / Dans les remous salés / On apprend la leçon /Quand s’éteignent les balises / Que le rideau descend / Entends-tu les banquises / Chanter avec le vent / Corps à corps on chavire / dans les contre-courants » est inquiète ballade où la voix chaude de Vives, les notes de piano et les envolées des cordes font merveille.
Point culminant de l’album, Un simple jeudi est scénario de film, lent travelling au piano, et la voix s’emporte sur les discrètes notes de guitare, avant que le rock n’explose dans cette lancinante chanson où monte la tension peu à peu. Evoquer tout un passé, une vie, un dernier soupir, « Dans ses souvenirs / Il lui chantait des chansons ».
Pendant le confinement, Christian Vives a surmonté ses craintes du face-au-vide de la caméra pour donner deux concerts autour du répertoire de Johnny Hallyday, et enregistré une belle reprise de Daran, Une sorte d’église, ainsi que la superbe Gant de velours, cheval de fer écrite par Mathieu Pirro. Son truc à Christian Vives, c’est le spectacle vivant. On l’attend.
Relire l’article sur son concert au Festival de la Chanson du Pays d’Aix en 2018.
Bon anniversaire à Christian Vives avec « Un simple jeudi », de cet album La dérive des continents, 2020, caractéristique de son style : rock, humain, mélancolique.
https://www.youtube.com/watch?v=bgKB-huzETA