Les p’tites ouvreuses « La nouvelle fille du métro »
Dans le cliquetis métallique
D’un’ram de métro parisien
Je relisais les Bucoliques
En rêvant comme un collégien
Elle a débouché du couloir
Quand la sonn’rie retentissait
Moi en voyant ses longs cils noirs
J’ai coincé la porte du pied
Les p’tites ouvreuses
Paroles Julien Olidon, Musique Cédric Gonnet et Sébastien Bouland. Extrait de l’album « Huit pieds sur terre » (2019)
Voici ce que j’ai écrit en recevant l’album…et que je maintiens :
La poste apportant diligemment les biens de première nécessité que sont les CD de qualité et réconfortants, j’ai reçu il y a deux jours « Huit pieds SUR terre » des P’tites ouvreuses. Plusieurs avantages à cet album en période de confinement.
- Se réchauffer le cœur.
- Danser dans son salon/sa chambre sur un air de samba ou de java (je ne vous garantis pas les genres musicaux, mais tout ce que je peux dire c’est que vous devriez danser, même sur place, et que c’est un exercice salutaire par temps de confinement.). Ça c’est pour Terpsichore.
- Ecouter les guitares, claviers, percussions, chœurs et l’accordéon. Ça c’est pour Euterpe.
- Se bercer de la poésie lumineuse de Cédric sous les fleurs d’amandier ou de la tendresse sensuelle de Julien.
- Admirer la chaleureuse pochette accompagnée de son livret illustré de photos ad hoc.
Cette chanson parle des occasions manquées, des passions inassouvies, répond avec verve « A la compagne de voyage / Dont les yeux, charmant paysage / Font paraître court le chemin » dédiée par Antoine Pol « Aux cœurs qui doivent vous attendre / Aux yeux qu’on n’a jamais revus ». Là où soudain le long trajet en métro « Que c’est long, que c’est long » , « C’est trop court c’est trop court / C’est trop court » !
Ecouter la version de l’album.
Cette chanson a donné lieu à une série d’ateliers d’Éducation Artistique et Culturelle à travers un atelier chorégraphique.
Relire l’article de Michel Kemper sur l’album.
Article mis à jour le 11 mai 2020.
Commentaire Cédric Gonnet P’tites ouvreuses La nouvelle fille du métro
Merci Catherine Laugier. Est-ce un hasard? Nous évoquions cette semaine La nouvelle fille du Métro pour une série d’atelier d’Éducation Artistique et Culturelle à organiser la saison prochaine à Monaco. Laissez moi vous racontez quelque chose : pour composer une chanson, je chorégraphie. Par exemple, pour ces paroles de Julien Dolidon j’ai choisi le temps concret, la seconde, tempo 60. C’est une façon un peu simple qui permet de suggérer un récit réaliste. La valse qui offre la sensation des univers séparés. Un couple de valseur se sépare du monde et voit l’environnement de façon morcelée, une fois sur deux. La rame, le quai, les rails, les passagers, la fille du Métro et le narrateur, sont des univers séparés. La valse aussi pour la sensation d’être transporté, emporté, voir brinquebalé. Voilà pour le temps et l’espace. Côté danse, geste, mouvement, j’ai joué avec la tension du désir et l’impossibilité du contact, avec la difficulté d’agir dans un environnement instable, avec la confusion, dans ma chorégraphie les mains sont déconnectées du regard ce qui est un signe de folie. Je reviens aux ateliers, l’Éducation Artistique et Culturelle est parfois complexe à saisir. Dans les faits règlementaires, ce dispositif permet à un artiste professionnel d’exercer en dehors de la scène (merci Aurélie Filippetti!). Dans le contenu, il s’agit de la rencontre entre un artiste ou créateur professionnel et un public en général à l’écart du spectacle vivant. Le contenu éducatif est donc dans cette rencontre et non dans la pratique. Hors pour des artistes de moindre renom, c’est un peu difficile sur le terrain et malgré le professionnalisme, de pratiquer ainsi l’Éducation Artistique et Culturelle. Voilà que l’œuvre qui possède une matière didactique prend tous son sens, car elle est bonne à partager. Ma chorégraphie est didactique, elle est une étude et une éducation comportementale, une mise en action de la poésie, un jeu de rôle dans un environnement. Je l’ai même créée en atelier au contact de lycéens décrocheurs, pour jouer le mécanisme du racrochage (https://www.youtube.com/watch?v=7DA3cEw0zOQ&list=PLb5c_NiOfPG5ipWzw89svvrlUfxKq46lK ). Depuis j’ai créé un atelier chorégraphique. Pour demain cet atelier est une aubaine : il permet de jouer la distanciation et de cultiver la confiance avec le toucher, avec le contact, avec le groupe, avec la société. (Voici un extrait de l’atelier : https://www.youtube.com/watch?v=WqlAD7UVx4o ) (voici la chorégraphie : https://www.youtube.com/watch?v=qKgaYo1824s ).
Gracias.