Brins de Zinc trio, bien et gien commun
Le premier titre est trompeur : Bon vent (« Mettre les voiles et bon vent ») qu’avec une production plus soignée on pourrait attribuer à Soldat Louis. Mais ces trois-là ne sont pas plus bretons que vous et moi (pour ma part et vu mon blase, ça se discute) : les deux d’origine (avant qu’il ne s’adjoignent le mot « trio ») sont de Gien. Un morceau de leur troisième album nécessitant des percussions, Hervé et Freddy les trouvèrent en la personne et l’art d’Eric, d’Orléans. Le percussionniste s’avéra vite indispensable tant sur les autres titres que sur la marche du duo, devenant ainsi trio.
Donc Hervé Lahousse (guitare), Freddy Pothèque (basse) et Eric L’Heudé (percussions), tout trois au chant ainsi qu’à l’écriture et à la composition. On ne les connaît vraiment que dans le Centre-Val de Loire et à la ronde : juré qu’ils sont tout aussi enchanteurs que bien d’autres. C’est une chanson un peu rock, parfois folk, un rien (mais de plus en plus) afro (c’est l’influence d’Eric) et de plus en plus exotique (« T’as des envies d’îles, Maurice… »).
A lire le pedigree de chacun des trois, on reconstitue la gamme de toutes les musiques ou presque. Ex-contrebassiste, Freddy a débuté en jouant Mozart et Bach dans un duo. Ancien boulanger, forcément dans le pétrin, Hervé écuma longtemps les bars de Gien et d’ailleurs avec son blues mâtiné de rock. Après plusieurs formations qui de jazz, d’afro-jazz ou de tango, Eric participe à des spectacles de musique médiévale et de la Renaissance… « Mais dites, dans la vraie vie / Vous faites quoi, vous faites quoi ? / Juste pincer des cordes / On peut vivre de ça ! ».
Tout est artisanal en ce trio, tout le monde fait tout, de la compo au site internet, de la réalisation des pochettes de disques au booking. Parfois ça se ressent, mais ce qu’il nous donne à entendre, comme un « enregistrement live », est probant, intéressant, sympa. Une chanson qui appelle aux gestes, à,la danse, qui nous dit par avance ce qu’elle doit être sur scène : joyeuse, franche, dynamique. Où tout n’est pas que cirque, contrairement à ce que laisse entendre la jolie chanson-titre de ce cinquième opus : un circus pris de panique où tout va de mal en pis, où tout part en couille : « Demain j’arrête mon cirque ! ». Une chanson propre aux scènes pas forcément très grandes, aux bars aussi : ne s’appelle pas Brins de Zinc qui veut ! Une chanson qui en conséquence fleure parfois bon le jus de la treille ou du houblon. C’est enivrant.
Brins de Zinc trio, Panic Circus, Zingophonia 2020. Le site de Brins de Zinc trio, c’est ici.
Pas de vidéo récente de ce trio, correspondant à ce nouvel album. Par défaut, en voici une plus ancienne.
Commentaires récents