Suzy Delair, 1917-2020
« Mais elle avait pour elle / Un’ chose exceptionnelle / Que les autres n’avaient pas / Avec son tra-la-la / Son petit tra-la-la / Ell’ faisait tourner toutes les têtes / D’un coup de tra-la-la / Ell’ faisait tra-la-la / Et chacun rêvait d’êtr’ dans ses bras ». Vous connaissez cette chanson. Non que vous l’ayez entendue chanter par Suzy Delair en scène, à l’A.B.C. dans les années cinquante. Mais au cinéma ou à la télé, en 1947 ou plus tard, dans le fameux Quai des orfèvres d’Henri-Georges Clozot, où, dans le Paris de l’après-guerre, elle tenait le rôle de Jenny Lamour, jeune chanteuse qui use de ses charmes pour se faire une place dans le milieu du music-hall. Elle fut aussi, en plumes et en strass, la Lady Paname, rôle-titre du film d’Henri Jeanson en 1949.
Née Suzanne Pierrette Delaire, l’actrice et chanteuse vient de s’éteindre, ce 15 mars, dans sa 103e année. Elle s’était illustrée dans l’opérette, notamment dans La Vie parisienne montée par Jean-Louis Barrault, où elle était la seule chanteuse au milieu d’une troupe de comédiens.
Admirant enfant, dit-on, la grande Sarah Bernhardt au point de l’imiter, le jeune couturière qu’elle est dans son atelier maternel, trouve à se faire embaucher dans des revues, en tournées. UN cinéaste la remarque, puis deux, puis trois (Abel Gance, tout de même…). Mais c’est de retour au music-hall qu’un quatrième entre dans sa loge et dans sa vie : Henri-Georges Clouzot, avec qui elle vivra toute une décennie. Vous souvenez-vous de la petite amis de Pierre Fresnay dans L’assassin habite au 21 ? C’était elle.
Après trois mois de suspension professionnelle par le Comité d’épuration à la Libération, elle retrouvera quelques rôles avec Jean Grémillon, Christian-Jaque, René Clément. Claude Autant-Lara, Luchino Visconti, Marcel Carné. Avec pour dernier tout de piste Les Aventures de Rabbi Jacob, de Gérard Oury.
Chanteuse mémorable, inoubliable disent même certains (c’était avant qu’elle tombe dans l’oubli comme nombre d’artistes de cette époque), elle a interprété nombre de succès des années 40/50 : Avec son tralala, C’est si bon, Moi je coûte cher ou Danse avec moi… C’était au temps où il était courant qu’un artiste le soit tant sur une scène de music-hall que sur la grand écran. Comme Fernandel, avec qui elle tourna Tailleur pour dames, ou Bourvil avec qui elle tourna Le fil a la patte.
Michel, qui est donc, désormais, la doyenne des chanteuses ?
« (c’était avant qu’elle tombe dans l’oubli comme nombre d’artistes de cette époque) »
Tellement dans l’oubli que je n’ai jamais entendu cette information sur les nombreuses chaines d’infos continues, ni même à la radio.
Je l’ai appris par la rubrique nécrologique du Figaro de vendredi dernier !
Je comprends bien que les journalistes soient accaparés par d’autres priorités, dans la période exceptionnelle que nous traversons, mais quand même ! Et combien d’entre eux connaissent seulement son nom ?
Triste !
Zizi Jeanmaire devient la doyenne. Elle devance Juliette Gréco de 2 ou 3 ans
Merci André Robert !