Les p’tits bonheurs de Marie Baraton
Sauvé dans En scène, L'Équipe, Robert Migliorini
Tags: Marie Baraton, Nouvelles
Envie de décliner les saisons de l’amour dans le temps long ? Écoutez les chansons de Marie Baraton. Avec son fidèle co-parolier et musicien, Pierre-André Athané, Marie Baraton interprète de Piaf (chantée dans les rues), et de tant d’autres titres issus du répertoire, offre un troisième album de ses compositions, tout en sentiments. De la légèreté à l’humeur des jours en chroniques riches en souvenirs. Elle sait esquisser des tableaux aux couleurs d’éphémère. Hors du temps ? Pas vraiment. Sinon de ce temps pressé par des urgences de circonstances. Une voie toute tracée depuis que celle qui a fait ses classes chansons à Paris (à l’ACP La Manufacture) est dédiée à ce registre indémodable. Il y a eu du chemin depuis les premiers essais aux côtés de sa mère, fervente accordéoniste diatonique, par une participation à une chorale de chants traditionnels, du côté de Vichy.
Voilà donc Marie Baraton en trio, un bouquet de neuf titres doux amers ou un brin mélancoliques, riches de l’aventure du couple, qui se décline en ces décennies d’incertitudes. La voix de Marie Baraton s’impose comme à son habitude. Les couleurs musicales avec Pierre-André Athané et Michel Haumont aux guitares sont au service de romances où domine l’émotion. Comme sur scène devant un public sensible à cet univers aux teintes délicates. Ainsi au Sunside, à Paris, récemment, qui affichait complet. Des spectacles où l’humour est de la fête. Avec ses compositions, Marie Baraton offre aussi ses coups de cœur, chansons des autres. Convoquant dans son récital Alphonse de Lynda Lemay et Les embouteillages saisis sous le regard de Sanseverino.
« Ah, la vie à deux, chante Marie Baraton en dialogue avec Pierre-André Athané, Où il se dit tant de choses ! » : « C’est merveilleux / Mais quand on se chamaille / Le train déraille / Chacun ses torts / On est d’accord / Est-ce que tu m’aimes encore ? / La rouge ou la grise ? / Les deux te vont bien / Je suis si indécise / Comme tous les matins ! Ramènes la voiture ! / On est en retard / Je n’trouves plus mes chaussures / Fermes ce placard ! / Ah ! la vie à deux / Comme c’est curieux / D’avoir ces p’tits problèmes / Alors qu’on s’aime ». Avec des retours en arrière dans le monde de l’enfance et de la jeunesse. Comme ces garçons, ces frères : « Elles ne sont pas loin ces années quand on y pense / Çà fait seul’ment dix ou quinze ans c’est pas immense / Remonter le temps j’en rêve mes petits frères / Je donn’rais cher / Pour revenir en arrière ». Certaines chansons de la trentenaire Marie Baraton comme Je suis une elle, Nos regrets et Ne me dis pas la rapprochent de la famille musicale des Maxime Le Forestier et autres orfèvres de la chanson. Mélancolie réparatrice, comme dans la saudade d’un fado hexagonal.
Dix ans après ses débuts, Marie Baraton conjugue les centres d’intérêt. Elle travaille désormais comme éducatrice spécialisée dans un centre d’activité de jour parisien, au service des personnes adultes handicapés. « J’ai estimé que cette nouvelle activité, en complément de celle d’artiste, pouvait me rendre un peu moins aigrie vis-à-vis de l’évolution du métier d’artiste » assure Marie Baraton. Bien décidée à enregistrer un jour en chœur avec la chorale qu’elle a créée à Ménilmontant un de ces titres : Les étoiles te disent bonne nuit. Tout un programme.
Marie Baraton, Marie Baraton en trio, Absilone/La musique agence 2020. Le site de Marie Baraton, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs a déjà dit d’elle, c’est là.
Sauf erreur ou omission, pas de vidéo correspondant à ce nouvel album. On se console d’un ancien titre :
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