Frasiak en groupe, en ligue, en procession
11 janvier 2020, Venelles, MJC,
Depuis 2014 Eric Frasiak n’était plus passé à Venelles. Bien sûr nous avions pu l’admirer, en solo chez l’habitant pour quatre dates en 2016, ce fut ma première rencontre avec lui sur scène. Un concert intimiste où toutes les qualités de Frasiak Sous [son] chapeau étaient déjà réunies : sensibilité, émotion, poésie, engagement, énergie rock, et la capacité de vous faire remonter vos propres souvenirs. Ça s’appelle l’humanité et l’empathie.
Avec Frasiak, chapeau incontournable et gilet rouge brodé de fleurs, en groupe avec sa guitare acoustique et tous ses musiciens, Jean-Pierre Fara aux guitares électriques, pour la tonalité rock (ah les solos à la David Gilmour qui nous font revivre les plus belles heures du rock des années glorieuses), Raphaël Schuler, le plus jeune de l’équipe, et tout son dynamisme à la batterie, Sylvain Collet à la basse ou à la contrebasse pour le rythme et la profondeur, et Benoît Dangien au piano et claviers qui assure tout à la fois la douceur des mélodies et l’humour qui pimente les chansons (ses pitreries sur C’est beau Noël détendent l’atmosphère), le concert prend des allures de messe rock sans jamais nuire à la finesse des textes.
Le défi est de faire tenir une moitié des textes de Charleville, l’album tout nouvellement sorti, et les incontournables succès d’une décennie, dans les deux heures habituelles de concert. Ça ne tiendra pas : avec les anecdotes drôles ou émouvantes qui ponctuent le concert, avec les solos des musiciens, les échos du public, la prestation prend un tour higelinesque dont personne ne se plaint : c’est à un spectacle de trois heures époustouflantes que nous avons eu droit, sans jamais trouver le temps long. C’est là qu’on s’aperçoit de la quantité de chansons de Frasiak que le public a faites siennes, credo de révolte, humour ou émotion.
« Pas d’eau dans mon vin, pas vendu ma peau / De regrets, aucun, pas trahi les beaux / Les presque frangins : François et Léo », ces Aujourd’huis qui chantent sont lucides, fidèles, joyeux, tendres et nostalgiques, comme tout le concert.
Plus de vingt chansons, qui nous promènent dans ses souvenirs personnels, souvent les nôtres aussi, que ce soit sous des cieux nuageux ou ensoleillés : l’enfance dans un environnement laborieux mais solidaire – les industries disparues avec Monsieur Boulot parti bien loin, ne laissant que des rues tristes et vides, les Ardennes, l’enfance avec un papa polonais taiseux (Frasiak sans Z à [son] nom s’il vous plaît), à la tête d’un 44 tonnes qui l’emportait loin de sa famille – on pense à La chanson du camionneur, bien loin au-delà des océans, du québécois Pierre Rochette, qui conte la même histoire humaine.
Un papa amoureux de son jardin – LA chanson qui rappelle tant de souvenirs à vous mouiller les yeux, à vous serrer la gorge.
Des villes qui ne ressemblent pas à celles du midi, mais où l’on trouvait de la chaleur humaine. Les Simca 1100 à Charleville, les bars où entre copains carolomacériens (sic !) on parlait, écoutait du rock ou de la chanson…, de Rimbaud à Lou Reed. C’est là que Benoît Dangien nous régale de ses vocalises, quand Eric chante « Et les voyelles d’Arthur taillées pour la bagarre [...] Et au fond de cette cour d’où montait la musique / S’écrivaient pour toujours nos jeunesses électriques ». Et plus tard Bar-Le-Duc, avec l’appel au public à tricoter intensément, pour soutenir les Bergère de France !
La tournée des p’tits bals où à la fin, en 2003 il chantait Béranger : l’occasion de reprendre en solo son François Béranger puis l’archétypale Tranche de vie, avec la guitare de JP Fara qui miaule à l’envi. S’il nous lance au milieu « C’est pas fini », c’est qu’il fallait retourner le 45 tours pour écouter la fin de cette longue chanson. Une époque qu’Eric peut situer à son fils : « T’étais pas né ». Mais le temps passe et même cette chanson devient obsolète, ce qui lui permettra de nous rajouter quelques couplets actualisés d’Uber ou d’Instagram, et où Follower sur Twitter rime avec Flower Power. Idem pour Cuisine politique, parce que depuis 2016, nous avons eu un abbé dans son manoir et un banquier du milieu… Ça marche !
Peu de chansons d’amours, mais quelles chansons ! Celle où les gestes prennent le relais des mots, Je t’écris « Pour qu’entre tes bras parenthèses / Tu me gardes comme hypothèse ». Ou d’amour et d’amitié, La poésie, finie en apothéose rock. Moment intense d’émotion aussi avec ce Comme un éclair dédié à Barbara Weldens.
Contre la bêtise humaine, Frasiak sait décliner comme Brassens le mot con, de toute une espèce, « Ça colonise et ça djihad / A coups d’missiles, à coups d’roquettes / Ca va faire péter la planète / L’humanité disparaîtra / Bon débarras !!! », jusqu’à l’ancien copain de toutes les bêtises en classe, devenu, mais on aurait pu s’en douter, Un gros con.
Et quand il est las de se révolter, contre les pollueurs, les vendeurs d’armes, les politiques et les racistes, il s’adresse à son chat. Ben oui, parce qu’il n’y a que deux races sur terre, ceux qui aiment les chiens, tiens, comme Alexis HK, et ceux qui préfèrent nos greffiers. Au chien qui sert à rien répond le charlatan, gros fainéant, et le résultat est le même : « Quand chat s’endort sur mes genoux / Chat m’fait comme du bonheur partout ».
Et quand il n’y en a plus, il y en a encore : Mon anarchie annoncera le cadeau final, Tous ces mots terribles de Béranger, chanté par tout le groupe en acoustique sans micro, au pied de la scène, avec des solos de melodica, de contrebasse, ou même de grelots…
Le site d’Eric Frasiak, c’est ici. Ce que NosEnchanteurs en a déjà dit, là.
En concert le 31 janvier à Viarmes (95) en groupe, puis le 7 février en duo piano au Forum Léo-Ferré à Ivry. Autres dates sur son site.
Rétrolien Article et vidéo Concert Venelles | Eric Frasiak, le site officiel
Le programmeur de Radio Mosaïque de Ste Maxime a fait passer une de vos chansons sur facebook et voilà, j’ai écouté d’autres chansons, comme t’était pas né, ou Mr Boulot…et maintenant je n’ai qu’une hâte, vous entendre tout un concert. Peut-être que je serai à Correns le 22 février prochain. J’ai une proposition à vous faire. J’habite à Callas près de Draguignan et j’ai aménagé une petite salle de spectacle qui s’appelle « le Microsillon » J’y accueille régulièrement des Auteurs-Compositeurs-Interprètes de chansons française, depuis bientôt 2 ans. Comme ça j’ai eu le plaisir d’avoir, des musiciens que vous connaissez peut-être : Alain Filipi, Patrick Boyon, Christian Vives, Jean-Sébastien Bressy, Elise Rivière, et bientôt Nathalie Vetrano, Marie d’Epizon, Leone Paz, Mattieu Piro, et encore d’autres…Dans ma salle je ne peux accueillir que 40 personnes. Je leur demande une participation de 10 € par personne, pour l’ariste, et j’offre un super apéro après le concert. C’est toujours le Dimanche et toujours à 18 h. J’ai une belle chambre à mettre à votre disposition, donc vous arrivez et repartez quand vous voulez. Bon, le mieux, si ma proposition a une chance de vous motiver à venir un de ces jours, je vous invite à me téléphoner. Comme je connais quelqu’un d’autre qui organise ce genre d’évènement à Saint Maximin, elle, le samedi, on pourrait se mettre d’accord pour que vous puissiez être le samedi à, Saint Maximin et le Dimanche à Callas. Mon téléphone 06 83 82 14 24 Mon nom d’artiste « Nadith » A bientôt Eric.