Les mondes intérieurs et la poésie chantée de Piers Faccini
L’artiste italo-britannique vivant en France poursuit une tournée et prépare un nouvel album pour l’automne, inspiré par son regard de poète préoccupé, aux influences multiples.
A l’école des songs writers du folk, en écho aux musiques méditerranéennes et du chant traditionnel africain Piers Faccini offre un univers multiple. Une identité inscrite dans son parcours depuis sa naissance à Londres d’un père italo-irlandais- et d’une mère anglaise. Riche de ses voyages, sa voix chaude invite au mystère et à l’intériorité. Rien d’étonnant pour un auteur, compositeur qui puise notamment aux sources des poètes mystiques. Du soufi Rumi au catholique saint Jean de la Croix. Et qui reconnaît l’affinité avec Leonard Cohen. Pears Faccini, sensible à la zen attitude aime chanter à l’occasion dans les églises –comme cette semaine à Paris- et les temples où l’acoustique se déploie en d’autres accents. Sa découverte et la fréquentation des chapelles romanes cévenoles l’ont conduit sur cette voie. Les lieux de culte célèbrent aussi la beauté de la voix, de la poésie et deviennent le premier instrument d’un répertoire singulier. « Pour se trouver il faut se perdre, jusqu’au silence. Cette traversée permet alors au poète de regarder les étoiles » assure-t-il à ce propos.
Le ciel, il le scrute depuis son refuge, quelque part dans les Cévennes, étape durable découverte en 2003 sur la route de l’Espagne, où il a choisi de vivre avec sa famille. Au rythme de la nature. Entre l’intemporel et l’enraciné. De ses observations quotidiennes de marcheur Piers Faccini garde l’esprit en éveil sur l’air du temps. L’album, le septième, qu’il prépare pour l’automne, sonne comme un avertissement, un cri d’alarme écologique, « Formes de la chute », le titre, ne laisse aucun doute sur ce qui préoccupe sinon menace celui qui aime dessiner et peindre ses contemporains. « Je rencontre des agriculteurs qui ont dû polliniser à la main. Les chênes verts dans ma région sont touchés par des maladies » note encore le marcheur. La chute également, l’expulsion du jardin d’Eden, évoquée dans la Bible où l’humain et le divin sont en cause. En musique cela donne des concerts acoustiques avec cordes, violoncelle et violon, et climat apaisé.
Chaque concert, chaque album produit pour son propre label, incarne cette longue conversation que Piers Faccini, l’ancien étudiant aux Beaux- Arts de Paris, poursuit avec son monde intérieur et son environnement. Cet été on devrait aussi le retrouver à Lyon et à Arles. Avant un concert parisien en novembre 2020.
Piers Faccini, Hear my voice, EP, Beating Drum novembre 2019. Le site de Piers Faccini, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs a déjà dit de lui, c’est là. En tournée : les 23 et 24 janvier 2020 à Paris (église Saint-Jean de Montmartre) ; le 6 mars, le temple lanterne, Lyon ; le 24 mars, Mont-Saint-Aignan, maison de l’université (76) ; 27 mars, Jazz à toute heure, Les Molières (91) ; le 16 novembre, Paris (Le Trianon).
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