Marc Morgan, 1962-2020
Graphiste formé à l’Ecole supérieure des Arts de Liège, il avait aussi une autre passion, la musique. Autodidacte, le tout jeune Marc Wathieu créait en 1979 le groupe Objectif Lune avec son frère Etienne, puis en 1982 rejoignait le groupe Les révérends du Prince Albert, qui reprenait des succès de twist des années 1960. En 1988 il crée le groupe Les tricheurs, dont le titre Le jour J, toujours inspiré par l’esthétique des années 60, rencontre le succès en Belgique. Encouragé à l’époque par Marc Thonon, directeur artistique chez Virgin Music (actuellement à la tête du Bureau Export visant à développer les carrières artistiques françaises hors frontière), accompagné par Edith Fambuena – époque Les Valentins, il commence une carrière en solo à Paris en 1993. Avec sous le label Fnac Music ce joli album de pop fraîche et tendre, Un cygne sur l’Orénoque, à écouter sur les plateformes musicales.
Un titre, Notre mystère, nos retrouvailles, est un succès en France, qui lui permet de faire de nombreux concerts en pays francophones, en première partie des Innocents, ou de Jean-Louis Murat en 1996, pour l’album Les grands espaces dont on peut écouter Au train où vont les choses.
C’est donc à Cournon d’Auvergne qu’il enregistre en 2001 Les parallèles se rejoignent, resté inédit en France.
Avec Les obstacles, il enregistre à Berlin en 2011 son dernier album, Beaucoup vite loin, qui donne lieu à plusieurs concerts en Belgique notamment aux Francofolies de Spa, et dont on peut écouter la chanson titre enregistrée au Botanique à Bruxelles.
Marc Morgan a écrit des chansons pour Sylvie Vartan, Dick Rivers…, et pour les belges Miam Monster Miam ou Benjamin Schoos dont il était aussi le guitariste, et avec lesquels il s’est produit au sein du groupe Phantom. Ils ont fondé ensemble le label Freaksville Records puis la société de production Freaksville Publishing SPRL .
Il a également participé a des projets de recherche et de design sonore et co-fondé la radio web Radio-Rectangle qui lui rend hommage à la une.
Les témoignages rencontrés au hasard du net montrent qu’il était aussi fort apprécié comme professeur dans les différentes écoles d’Art où il enseignait à Bruxelles, Woluwe-Saint-Lambert ou Namur.
Sa pop légère, mélodique et bien écrite mérite d’être redécouverte au travers de cet album de 1993 que nous pouvons écouter en entier, j’y retrouve des parentés avec Les innocents, Hubert Mounier ou même parfois Jean-Louis Murat.
Mais il faut aussi retrouver son évolution depuis 1999 sur son Bandcamp, et écouter ce très bel album de 2011, beaucoup plus rock, avec ce Vide immense : « Je patine en dépit / Du bon sens / Je vous passe mes soucis / Sous silence / Je me sens tout petit / Dans l’ambulance / Qui m’emmène au paradis / Pour quelques jours de vacances »
Et puis à regarder, en écoutant ce discret message :
J’entre dans votre vie par une mélodie qu’on retient
Mais continuez faites comme si j’étais pas là, ne changez rien[...]
Je suis l’ange gardien, le nain dans le fond du jardin
Je connais vos secrets, je resterai muet, ne craignez rien […]
Une voix dans la nuit, quelqu’un dont vous ne savez rien
Une ombre qui vous suit, qui lit l’avenir dans vos mains
Un ami qui vous veut du bien
Un ami qui vous veut du bien, paroles et musique Marc Wathieu. Extrait de l’album « Un cygne sur l’Orénoque » (1993).
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