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Clémence Savelli : élégante et insoumise

Clémence Savelli (photo non créditée tirée de sa page facebook)

Clémence Savelli (photo non créditée tirée de sa page facebook)

D’une écoute distraite, on pourrait croire que ce nouvel opus n’est qu’un (savoureux) album de chansons d’amour. Tiens, nous aurait-on changé Clémence Savelli ? Aurait-on (enfin) dompté notre fougueuse ? Non, si on garde bien en tête la chanson-titre de ce nouvel album, Sauvage : « Sauvage / On ne m’a pas appris à vivre / En cage / Je perds pied, je m’enivre / Sauvage / Je suis l’enfant au cœur lourd / Qui soigne / Sa solitude dans l’amour ». C’est d’ailleurs en visage à deux têtes qu’elle apparaît en pochette du disque : mi femme, mi animal : « Je suis la douce et je suis le feu […] Je suis le pire et je suis le mieux / Je suis la femme coupée en deux ».

Mais chansons d’amour, oui. L’amour des autres, l’amour pour les autres, même quand se dressent des barrières : « La vie te freine et te retient / Au fond d’une cellule invisible / Tous ces savants qui n’savent rien / Veulent enterrer ton âme qui brille… »

Les chansons de la musicothérapeute Clémence Savelli font baume au cœur à qui elles sont destinées, à qui sait et peut les entendre. Comme une berceuse, une caresse, la part d’amour de celui qui en a plus besoin encore.

75312409_10156772888341680_5761184382559715328_oAmour, empathie aussi pour les indignés, dont Clémence fait partie, dans cette nouvelle couleur de la révolte, ce jaune qui, autre et nouveau canon de l’élégance, se porte fièrement en gilets, de rond-points en manifs : « Je suis la colère qui gronde jusque là-haut / Je suis la rue qui vous inonde d’un monde nouveau / Je suis la France, celle que vous avez méprisée / Femmes et hommes citoyens de l’humanité ».

De l’amour qui va se lover, se nicher dans les rides maternelles : « Dans les rides / Il y a mon enfance / Des tes rides / Il y a ton absence / Dans tes rides / Il y a ton enfance / Dans tes rides / Y’a du passé qui danse ». L’amour de son enfant : « Je t’aimais avant que tu sois / Je t’aime maint’nant que tu es là / Je t’aierai toujours / Garde en toi cet amour… »

De l’amour au quotidien. Parfois contrarié par ce quotidien. Les mots d’amour et de désir se nicheraient-ils dans le banal, dans cette misogynie auquel son humour fait barrage ? Comme elle le brandit encore, sans mâcher ses mots mais en respectant la rime, dans Mon p’tit gars, agressions verbales et sexistes tirées du quotidien : « Je lui répondis toute chose / Mon chéri je salue ta prose / Mais peux-tu passer ton chemin ? / Je préfère les alexandrins ».

Clémence écrit avec rare élégance, mais ce n’est pas nouveau. C’est simplement chaque fois plaisir de renouer avec de tels vers, de telles promesses : « En attendant de vous revoir / Je m’imagine à vos côtés / En attendant de vous revoir / J’apprends peu à peu à m’aimer ». Quand je vous dis que ça ne parle que d’amour…

Changement de direction musicale avec ce nouvel opus où Michael Geyre, avec qui elle travaille depuis plus de deux ans, assure les arrangements. Ce multi-instrumentiste, « touche à tout et curieux », habille cet album de son éclectisme. Pour surprenante qu’elle puisse être parfois, la parure est diablement belle.

Notons que les bénéfices des ventes de l’album seront reversés intégralement à l’Association Le cœur qui chante (qui œuvre pour le développement de projet de musicothérapie auprès de personnes en situation de handicap).

 

 

Clémence Savelli, Sauvage, autoproduit Le Cœur qui chante 2020. Le site de Clémence Savelli, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs a déjà dit d’elle, c’est là. Image de prévisualisation YouTube

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