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Louise O’sman, la suggestion des sentiments

Louise O'sman (photo Jérémie Schacre)

Louise O’sman (photo Jérémie Schacre)

« Joyeuse ville, folie du vent / Démence tranquille des insolents… ». Il y a ce timbre qui ne ressemble à aucun autre dans l’actuelle chanson où défile nombre d’autres jeunes femmes. Une voix ferme, comme dans la chanson des années cinquante, ici contrariée par un léger accent et une diction qui dans sa précipitation abrège la narration, suggère l’élégante et judicieuse frustration. Etrange voix, vraiment. Elle, c’est Caroline Guibeaud : elle nous vient de Marseille où elle connut ses premières scènes il y a plus de six ans, au sein des groupes Misère & Cordes, Porte d’Aix, Musett’All Stars et Jarava. Vous la connaissez peut-être, sans doute, sous le nom de No Man’s Louise (duo entre elle, au chant-accordéon, et la violoncelliste Dilan Roche), association de compositions musicales et d’ouvrage poétique, sous lequel elle a glané ici et là des sélections à des tremplins et, déjà, de flatteuses salles. Au Chien qui fume d’Avignon, elle s’adjuge le prix studio du tremplin des Amoureux de la scène. Avignon qui l’a fait revenir tout un mois en juillet de cette année au Théâtre de la Croisée des chemins, cette fois-ci sous un nouveau nom (et nouvelle formation) : celui de Louise O’sman. Que voici, par un premier et séduisant album qui force l’écoute. Avec toujours cette voix saccadée, incisive et imposante à la fois.

(Cliquez sur la pochette pour commander ce CD)

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Longue conversation entre Louise, avec ou sans son fidèle compagnon d’accordéon, et un violon alto qui, parfois, cède sa place aux bugle, trompette, guitare, contrebasse et discrètes percussions. La voix est devant, volontaire, décidée… Orchestration superbe, équilibrée, inventive, qui emprunte et grappille ici et là tant au classique, au jazz, à la pop, qu’on doit aux arrangeurs Pierre Slincks et Gwenaël Mario Grisi.

« Dans la maison du temps / Les jupes tournent, tournent et meurent / Attisant la douce tiédeur des indolents… » Louis O’sman chante l’amour, plutôt l’empreinte de l’amour, son présent comme son souvenir. Avec tendre et gourmande mélancolie. C’est une belle écriture, qui suggère et explore les émotions comme si elle décrivait les paysages, du printemps à l’hiver : « Veilleur des oubliés des ponts / Sous tes lampions / Flâneur de saisons en saisons / Compagnon ». Suggère mais ne dévoile jamais tout à fait, tant qu’à chaque écoute l’oreille découvre plus encore le champ des possibles qui nous est proposé, ce qui peut se cacher derrière l’apparence des mots.

 

Louise O’sman, Joyeuse ville, Homerecords 2019. La page Louise O’sman chez Néômme, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs a déjà dit d’elle, c’est là.

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