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Greg Houben, la douceur de vivre

Greg Houben, au premier plan (photos Pol de Groeve)

Greg Houben, au premier plan (photos Pol de Groeve)

 Liège, Le Sauvenière, 16 août 2019,

 

Il y a des concerts qui vous rendent heureux. Qui vous gonflent le cœur d’une plénitude bienveillante. Qui vous font rêver et vous emmènent au loin, pour vous déposer délicatement sur un tapis de pétales de rose une fois les lumières rallumées (comment ça, j’exagère ?). Le liégeois d’adoption Greg Houben est un de ces dealers de sensations. Il faut dire que le style musical dans lequel il évolue est par excellence une clé pour l’évasion. Un indice ? Son album s’intitule Un Belge à Rio. Alors bye bye Liège et son déprimant crachin, en route pour la plage de Copacabana et son soleil outrageusement brillant !

Secondé de Cédric Raymond aux claviers et percussions et de Lorenzo Di Maio aux guitares, Greg Houben offre la particularité – rarissime pour un chanteur – d’être trompettiste dans une autre vie musicale, pointure réputée dans le monde du jazz belge. N’étant a priori nullement doué en ventriloquie, il alterne donc le chant et l’usage de son instrument. Dans les deux cas, les sonorités sont de velours, les notes feutrées de sa trompette renvoyant à la douceur de sa voix, façon Mathieu Boogaerts ou Gilbert Laffaille.

Il semblerait aux dernières nouvelles que le mot cool ait été inventé pour notre vedette. Il débute ainsi sa prestation à la bonne franquette, s’inquiétant de savoir si on a pu se garer facilement, nous prévenant d’ores et déjà qu’il aura bien le temps de trinquer avec nous après le concert puisqu’il n’habite pas loin… Avant de se lancer dans une version instrumentale de la chanson de Gilberto Gil popularisée par Nougaro sous le titre Brésilien. Le charme joue instantanément, nous voilà happés par ces notes ensoleillées, nous n’atterrirons plus de la soirée.

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Abordant l’amour-haine que l’on peut vouer à la cigarette (Quand tu m’allumes je suffoque / Je suis perdu si t’arrêtes), chantant ses deux villes de prédilection (Rio/Liège) ou le plaisir de vivre dans un pays au climat changeant (Tu as de la chance / Tu peux voir la mer en hiver), évoquant Chet Baker rendant visite à Jacques Pelzer, son ami saxophoniste liégeois (J’arrive aujourd’hui) ou nous offrant un hommage coloré à son fils Nino (Tu chantes pour l’air et tu danses pour l’eau / Comment est la terre quand on la voit d’en haut ?), Greg Houben parcourt son album sans jamais se départir de son sourire contagieux. Il est sur ses terres et sa nonchalance naturelle trouve écho dans la bonne humeur du public. Entre deux titres, il va même jusqu’à accomplir l’exploit de se lever quelques instants, lui pourtant résolu à ne pas quitter sa chaise (ce qui est contraire à toutes les règles du show-biz !) ? Et ce morceau qui nous est si familier, arrangé à la sauce brésilienne, n’est-ce pas le célébrissime Pourvu qu’elles soient douces de Mylène Farmer, que l’on savoure avec gourmandise ?

Après un Você Abusou interprété dans sa version originale portugaise – la chanson est plus connue par son adaptation française : Fais comme l’oiseau - , le final sera l’occasion pour le public de siffler la mélodie de Si belle si toi, palliant ainsi l’incompétence de l’artiste en ce domaine (qui nous rassurera : pour le disque, il a engagé un siffleur professionnel !). Une belle conclusion, toute en simplicité et en connivence avec un chanteur sympathique en diable et confit de tendresse, à l’image de ses chansons. Ce n’est donc certes pas un hasard si, en ultime rappel, Greg Houben nous a offert une version amusante des Papous (Deux papous gentils comme tout / Pour se donner du mouvement / Dansent, dansent dans le vent), adorable chanson naïve de Bourvil. Quel beau cousinage.

 

Le site de Greg Houben, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs a déjà dit de lui, c’est là. Image de prévisualisation YouTube

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