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Fantine, un nouvel album signé Leprest

Fantine (photo Akwa Bétoté, tirée de sa page facebook)

Fantine (photo Akwa Bétoté, tirée de sa page facebook)

Pour juger avec honnêteté ce disque tout beau tout neuf, il faudrait oublier. Oublier de qui elle tient, cesser de présupposer que les chats ne font pas des chiens, ni les hamsters des colibris. De son papa, de cet incontestable phare, Fantine ne retient que La Cigarette, qui se consume en dernière plage : « Peut-être demain j’arrête / De fabriquer des nuages / De cracher la fumée d’mes rêves / D’enfumer le matin qui se lève… » Les onze titres précédents, c’est elle, paroles et musiques. Elle qui chante depuis une décennie mais dont c’est le premier album. Sa patience et la nôtre sont ici récompensées.

« Quand on cause avec les nuages / On rencontre aussi des oiseaux / Qui militent contre les cages / Où qui tendent l’aile aux manchots… » Il ne faut pas chercher l’ADN sous les mots, gratter sous l’ongle, fouiller l’empreinte sur le doigt, même si… On trouverait. Mais entrer sans préconçu ni entrave dans ce disque-là, découvrir ces chansons, ce disque, comme au premier jour : c’est justement la date d’aujourd’hui. C’est une écriture élégante, la sienne, qui de l’académisme s’affranchit pour sonder les sentiments, pour faire transpirer le trouble « si peu que ses lèvres soient roses / et qu’il borde mes draps ». Onze titres, onze instantanés qui souvent flânent près d’un lit, parfois s’y abîment. Ça sent la vie, les odeurs et les regards qui s’échangent, la séduction.

66421079_10217258137103721_4663693055860146176_nPas de lourdes orchestrations mais l’élégance et l’efficacité de Sébastien Bernett, guitariste et arrangeur : seulement ce qu’il faut pour souligner la voix, transmettre au plus près la mélodie.

C’est juste avant La Cigarette que Fantine évoque son père : « J’étais enveloppée par tes chansons Papa / J’étais en mélopée tu esquissais ma voix ». Et, nous prenant à témoin, s’adresse à lui : « Dors longtemps mais pas trop / Use pas tes défauts / Mise pas sur le vent / Fait tout bien comme il faut / Rassure-moi ». Nous le sommes : non seulement des quintaux de chansons de l’Allain peuplent nos têtes et pour longtemps, mais une autre Leprest poursuit l’aventure de la chanson, avec une façon de le dire pas si éloignée que ça, de mêmes alambics pour y distiller l’émotion, comme une fabrique familiale dont elle aurait pris la direction : « Et j’accepte ton nez dit je l’ai pas volé ». Il vous faut l’écouter.

 

Fantine, La p’tite pisseuse, autoproduit 2019. Le facebook de Fantine, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs a déjà dit d’elle, c’est là. Pour commander ce disque : fantine.atiek@gmail.com

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