Barjac 2019. Aron’C, l’art et la manière de séduire Barjac
Sauvé dans Catherine Laugier, En scène, Festivals, L'Équipe
Tags: Aron'C, Barjac 2019, Nouvelles
1er août 2019, Chapiteau du Pradet, festival Barjac m’en chante,
« Alors pour planter le décor, voici deux hommes de trois fois rien / Chasseurs de rêves ou chercheurs d’or, pour qui la vie est un festin / Prêts à vous décrocher la lune, des cathédrales dans les mains / A vous faire croquer la fortune, avant de partir au matin… » Rien que dans cet extrait (de L’art et la manière), percent des influences, dans le texte comme dans les notes et la façon de les agencer. Nous sommes avec Aron’C, une chanson rock qui ne cache pas ses racines chanson, bien au contraire. Ils sont de Barjac même et Aron aime ici à le dire. Qu’importe d’ailleurs, il faut bien naître quelque part. Mais parce qu’ils sont d’ici-même, pour la première fois à ce festival on voit nombre d’ados et de gamins parmi le public. Réjouissant et prometteur !
Pour faire les beaux sur leur nouveau digipack (leur quatrième album, lire l’encadré), Aron Cohen et Thomas Cousin se sont vêtus de chic, presque de choc. Et ça me manque pas de classe. Ils portent ces mêmes costumes sur scène, pour faire raccord avec les photos. Mais c’est quasi canicule sous le chapiteau, sous les projos, qui plus est avec l’énergie qu’ils déploient. Ça sue. Mais la musique est bonne.
Aron’C est à lui seul un jeu de pistes, jeu de mémoire : on y trouvera des tas d’indices suggérant autant de titres célèbres, de noms d’artistes et plus encore. Comme un carrefour, un croisement, un melting-pot. Mais c’est d’abord et surtout une matière étonnement vivante qui, en prélevant sa dîme à des chansons, des artistes, des groupes (Louise Attaque, Noir Désir, Mano Solo et bien d’autres), aux genres, dans un folk-rock métissé (parfois très rock, parfois moins), fait paradoxalement œuvre originale. Et franchement désirable. Les textes sont bien bâtis, les mélodies jolies : ça ne peut que séduire en ce lieu si particulier, si exigeant…
Et ça fonctionne, le public est acquis. On s’étonne juste que ces deux-là, devant nous, puissent tout faire ou presque. Il est vrai qu’Aron est simultanément guitariste et batteur. Et que Thomas semble pouvoir tirer tous les sons et plus encore de sa telecaster…
Concert de fait exceptionnel, car à Barjac, qui donc leur ouvre grande la porte. Qui plus est avec des invités : en fait des intermittents. Précisément sur le titre L’intermittent, ça tombe bien, une chanson rien que pour remettre les pendules à l’heure, « c’est tellement plus facile de taper sur l’intermittent… ». Sur scène donc, avec nos deux amis : Garance, Liz Van Deuq et… Franck Halimi, ce dernier que nos lecteurs connaissent pour être une des plumes de ce site, moins peut-être comme intermittent du spectacle qu’il est l’essentiel de son temps et plus encore.
Tout a d’l'allure ici, et c’est fête. Le public est dedans, dans cette chanson-là. Le ticket Barjac s’est avéré gagnant : c’est beau d’être maillot jaune à domicile !
MICHEL KEMPER
Le site d’Aron’C, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs a déjà dit d’eux, c’est là.
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