Barjac 2019. Sanseverino, le blues de Béranger
Sauvé dans En scène, Festivals, Francis Panigada, L'Équipe
Tags: Barjac 2019, François Béranger, Nouvelles, Sanseverino
Festivaliers de Barjac, gagnez votre disque « Trévidy chante Béranger » (lire plus bas)
Peut-on s’arranger avec Béranger ? Peut-on chanter Béranger sans déranger ? La réponse fut apportée ce soir sans contestation possible par Sanseverino. Pour que résonnent les mots rebelles d’un Béranger, il faut un artiste sans concession, un esprit libertaire, un brin de provocation certes, mais surtout un amour, une tendresse pour les couplets de ce chanteur libre et protestataire.
Et c’est bien dans cette tradition du « protest-song » que s’inscrit ce spectacle, telle cette adaptation de Woody Guthrie (« Le blues parlé du syndicat »), une tradition qui nous ramène aux racines du blues, voix populaire, chant du labeur et de la misère, de l’ivresse et de l’amour mais aussi de l’héritage du folk-song. Rappelez-vous les mots gravés sur la guitare de Guthrie : « This machine kills fascists ».
Et des guitares, il y en eut, sonnantes, violentes, éructantes, parfois caressantes pour une musique qui vient des tripes, du plus profond de l’âme populaire accompagnant les mots d’amour et de révolte de Béranger.
Et des mots il y en eut, de ces « mots terribles » scandés avec force, fougue, véhémence et humour par un Sanseverino survolté, déjanté et provocateur, mais si respectueux des chansons du « maître ».
Nul besoin de présenter ces titres, cela serait faire offense à beaucoup d’entre vous. Ces couplets prenaient ici, en dépit de quelques références historiques, une actualité criante. Béranger c’est bien évidemment le désir de changer le monde (« Manifeste »), la critique d’une démocratie confisquée (« Magouille blues »), le regard plein d’humanité sur la mémoire ouvrière et la condition féminine (« Pour ma grand-mère »), la solitude affective des paysans (« Département 26 »), le sort fait à la vieillesse (« Le vieux ») et l’amour qui prenait ici la couleur de la rébellion (« Les filles que j’aime », « Le tango de l’ennui »). Et puis point d’hommage à Béranger sans l’emblématique « Tranche de vie » qui aura en son temps bouleversé tous les tabous et les codes de la chanson normalisée et radiodiffusée.
Moment fraternel enfin, l’invitation sur scène de Frasiak, lui aussi grand amoureux et interprète, entre autres, de Béranger pour une complicité partagée autour de ces « mots terribles ». Concert tonique, vivifiant, certes décoiffant mais qui nous aura permis de savourer, de retrouver le gout acidulé de ces refrains ou peut-être, pour d’autres, de découvrir l’ami François, de s’en imprégner, de s’en inspirer pour aimer et changer la vie.
De la jubilation avant toute chose !
François Béranger : ces précédents disques de reprises qu’il ne faut pas oublier. A gagner 20 CD d’Olivier Trévidy « Si on chantait Béranger »
Béranger nous a quitté en octobre 2003 sans même avoir le temps de nous présenter par lui-même son nouvel album consacré à Félix Leclerc, album de reprises dont il rêvait depuis longtemps.
A son tour, Béranger fut repris. Et plutôt bien. Comme par cet hommage collectif, Tous ces mots terribles, paru en 2008, avec ce prestigieux générique fait de Tryo, Hubert-Félix Thiéfaine, Loïc Lantoine, Marcel et son orchestre, Michel Bühler, Raoul Petite, La Rue Kétanou, Sanseverino, Tony Truant, Yves Jamait, Les Blaireaux, Jeanne Cherhal, Gérard Blanchard, Mell, Edgard Ravahatra et Emmanuelle Béranger. L’autre Distribution, 2008. Avec déjà Sanseverino, donc, qui n’a jamais hésité, en concert, à en chanter une ou deux de Béranger, tant qu’on a vu en lui l’héritier naturel du chanteur de Tranches de vie.
Deux autres artistes que lui ont consacré chacun tout un album à François Béranger. Olivier Trévidy et Eric Frasiak viennent du milieu ouvrier, tout comme Béranger. Leur jeunesse, leur révolte furent bercées par les chansons entre autres de Béranger. Béranger n’est pas pour rien dans le fait qu’ils soient, à leur tour, devenus chanteurs. Et ces deux-là le lui rendent bien. L’un par un CD paru en 2007 (Si on chantait Béranger – Olivier Trévidy, Laure Prod/Avel Ouest), l’autre par un CD paru en 2014 ( Mon Béranger – Eric Frasiak, Crocodile Production) : deux disques qu’il vous faut avoir si vous aimez Béranger, deux hommages sincères et touchants à l’adresse d’un vieux compagnon de route et d’engagements.
NosEnchanteurs vous offre le disque d’Olivier Trévidy Si on chantait Béranger. Il vous suffit d’être un des vingt premiers festivaliers de Barjac m’enchante à poster un commentaire à cet article (avec votre nom et la mention « CD Trévidy chante Béranger ». Publication du nom des gagnants en commentaire de cet article jeudi 1er août vers 15 heures. Disques à récupérer au stand disques-livres du festival de Barjac le même jour).
Olivier Trévidy chante François Béranger :
Bonjour Michel,
Je ne suis pas à Barjac , mais puisque l’on parle d’ Olivier…
« Nos chansons d’Renaud » et « Compilation d’un mec de gauche »:
ce n’est pas mal non plus…
Et je n’ai pas besoin de vous convaincre !
Moi je n’ai pas apprécié la prestation de SANSEVERINO. Je l’ai trouvé grossier et méprisant. J’aurais préféré que Barjac programme intégralement Frasiak et ses musiciens sur la scène mythique de Barjac, pour un hommage à Béranger.
Merci Francis pour cette belle chronique… La belle folie de Sansev’ sous les étoiles de Barjac, un chouette moment…
J’aime François Béranger par Frasiak.
Je n’ai pas été touchée par Sanseverino.
Grossier. Irrespectueux de l’auteur et du public.
NOS LECTEURS (festivaliers à Barjac) QUI ONT DEPOSE UN COMMENTAIRE SUR CET ARTICLE SE VERRONT OFFRIR LE CD de TREVIDY CHANTE BERANGER cet après-midi et ce soir au stand de vente CD et livres au château de Barjac
Surprise par les commentaires négatifs. Sanseverino était tout-à–fait dans l’esprit de Beranger – je pense qu’il aurait apprécié. Même si j’adore l’original,, j’ai trouvé l’interprétation de Natacha sublime. Soirée exceptionnelle.!
Je n’imagine pas Béranger roter à la g. de son public, ni se planter dans ses textes en n’en ayant rien à f./…rebelle, et tout ce qu’on veut d’échevelé, ou de non conformiste, n’implique pas de se dégénérer…C’est malheureusement la confusion que beaucoup qui se veulent « hors des sentiers battus », font….
Ca n’arrive pas à la cheville, de l’émotion suscitée par C. Camerlynck chantant Vigneault,.. qui allie la non-norme et l’extrême élégance !
Je n’étais pas à Barjac, donc je ne peux évoquer le concert par lui-même … j’ai seulement entendu les chansons du disque ! c’est très personnalisé … cela peut dérouter ! doit on attendre une copie conforme dans la voix, l’interprétation scénique identique ?
Je dois confier que jusqu’à présent, j’aime les différents ressentis des artistes ! Tant que BERANGER est partagé, transmis, c’est peut-être l’essentiel ! un tel répertoire ne peut passer à l’as !