Pourchères 2019. La chanson cousine de Cousineau

Marion Cousineau sur la scène de Pourchères (photo Marie Olivier)

6 juillet 2019, 9e Chansonnade de Pourchères,

Un public averti en vaut deux. C’est vrai que nous étions prévenus : depuis deux, trois saisons déjà, la rumeur ne cesse d’enfler quant à cette jeune franco-québécoise. Tant qu’elle est, plus particulièrement cet été, l’artiste chérie de nos programmations, de nos déambulations : elle est passée par ici, elle repassera par là. On ne s’en plaindra pas. La rumeur disait vrai : Marion Cousineau est simplement épatante. Quand je dis simplement, c’est juste pour dire l’exemplaire simplicité de Marion. Pas d’artifice, pas d’enfumage, rien. Pas de tenue de scène, c’est pieds nus qu’elle nous arrive, nature. C’est facile d’entrer dans l’univers de Cousineau : la porte est toute ouverte et l’hôtesse est accueillante. Pas de chichis entre nous. Pieds nus, c’est comme si elle s’en venait de patauger dans l’eau, de folâtrer dans l’herbe. La voix est douce qui, avant même l’accomplissement de son premier vers, est déjà poésie. Même le son de sa guitare électrique fait dans la douceur, la retenue, juste pour saluer les mots, accoucher les rimes, accompagner les émotions, toujoirs en quête du bonheur : « Pas la bonne adresse, jamais la bonne heure / Je confonds l’ivresse avec le bonheur ». Elle fait galerie de portraits et d’émotions avec chaque fois les mots pour le dire, l’empathie, la tendresse, l’amour. « Les coeurs c’est comme les roses / Ouvert, c’est fragile… » Ses chansons sont limpides, aux mots d’une grande précision, avec des formules imagées qu’on tiendra pour évidences, comme ce « prendre à parti le ciel n’en attendre rien »…

De sa consœur artiste Marie-Claire Seguin, elle a retenu les conseils, tant qu’elle en a fait le refrain d’une chanson, que le public reprend ; « Vas-y doucement / Desserre juste un peu les dents / Un pas à la fois, c’est ça / Regarde pas en bas ». Repris par tout un parterre, ça a d’l'allure, vraiment.

Deux reprises, classiques qui n’en sont pas moins casse-gueule. De la main gauche de Danièle Messia. Et Sarment écrit pour Francesca Solleville par Allain Leprest. Là, les larmes peuvent couler, même du ciel qui se s’en prive pas. Les applaudissements plus nourris encore. C’est dire le frustration aux premières attaques du ciel, primes gouttes qui n’en finissent pas de gagner en force.

Trois heures de répit, de repos, avant pour Marion de reprendre le cours de son récital, d’en faire la finition, cette fois-ci sur une scène bien plus étroite, dans la bergerie. Trois, quatre chansons, parmi lesquelles une tirée de derrière les fagots d’Anne Sylvestre qui fixe Le cap au nord. Avant d’entamer Je pars, pour cette fois-ci laisser la place à Marie d’Epizon. Mais ça, c’est encore une autre histoire, d’autres émotions.

Le site de Marion Cousineau, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs a déjà dit d’elle, c’est là.

Les photos que nous publions de ce festival sont signées de Marie Olivier, « témoin de la rue, des espaces publics, de la diversité des regards… » Nous vous recommandons son site, c’est ici.