Monsieur Poli tutoie la Philharmonie
C’est un chanteur à éclipses, à mystères aussi. « Grâce à une écriture fine et ciselée où l’humour côtoie la gravité, Monsieur Poli obtient une reconnaissance dans le milieu de la chanson » dit avec raison sa bio. On le connaît de lointains concerts, parfois par des enviables premières parties de Francis Cabrel, des Têtes Raides ou d’Allain Leprest, Leprest qu’il conviera sur son deuxième album, Des pépins et des pommes, pour un fameux duo sur C’est peut-être. La dernière fois où il s’est produit sur des scènes « chanson », c’était avec Sève, une harpiste, pour un récital étonnant, improbable sur papier, magnifique dans sa concrétisation : «un duo de charme entre la voix et l’instrument, mais aussi un duo de choc, un bras de fer entre le rauque et le baroque, entre une voix bouleversante et la poésie du cristallin, entre des textes magnifiques un instrument tout aussi rebelle» en avions-nous dit, visiblement sous le charme. Un ep 4 titres témoigne, en 2015, de ce projet. Pour qui voulait suivre Monsieur Poli, il fallait ensuite se rendre à Nice, microclimat où régulièrement il intervient. Ou en Corse où, sous le nom de Venzo, il développe depuis l’an passé un spectacle de conteur chanteur humoriste : la Corse s’y raconte à travers d’anecdotes illustrées de chansons traditionnelles. On le sait aussi aux côtés d’autres artistes, tels que le grenoblois Alain Klingler, chanteur et metteur en scène et, depuis dix ans, pour les niçois Les Squatters.
On le croit ici, et c’est ailleurs qu’on le retrouve, en d’autres agréables compagnie. La nouvelle aventure de Gérard Poli, le Monsieur Poli de la chanson, est ce samedi 8 juin 2019, à la Philarmonie de Paris, grande salle Pierre-Boulez, pour une représentation unique de « Zerballodu », une fable dont le livret (écrit en 207) est de Gérard Poli et la musique d’Alexandre Lévy : « Comment préserver la nature et surtout les arbres sont-ils des êtres sensibles ? Cette étonnante fable écologique, portée par l’Orchestre national d’Ile-de-France, réunit un chœur de 350 collégiens et lycéens ainsi que 80 musiciens. S’affrontent sur scène ceux qui veulent détruire les arbres et ceux qui veulent les protéger. L’homme n’est-il pas capable de plus d’intimité avec l’arbre ? Nous avons d’ailleurs oublié combien nous étions proches : « Les branches sont nos bras, les feuilles sont nos cheveux, les tiges sont nos doigts et les fruits sont nos œufs », disent les enfants, sous l’œil attentif du chamane… La musique imaginée par le pianiste et compositeur français Alexandre Lévy pour ce spectacle se pare de sons électroacoustiques et adopte les contours d’une comédie musicale ».
Distribution : Monsieur Poli (livret) ; Alexandre Lévy (musique) ; Léo Warynski (chef d’orchestre) ; Raquel Camarinha (soprano) ; Julien Clément (baryto ; Edouard Signolet (proposition scénique) ; Sophie Boucheron (cheffe de chœur) ; Chœur de collégiens et lycéens Étudiants des conservatoires d’Île-de-France.
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