Mick Micheyl, 1922-2019
Le temps d’une décennie, guère plus, la Lyonnaise Paulette Michey caracole au fronton de la chanson sous le nom de Mick Micheyl, à la faveur d’un concours qu’elle gagne en 1949, à l’ABC de Paris. Puis par les émissions télévisées de Jean Nohain où elle gagne un nouveau titre de gloire, le Prix de la chanson de charme, en interprétant Le marchand de poésie, une chanson dont elle était aussi l’auteure et la compositeure. Voici qu’elle chante à présent dans de nombreux cabarets. Rive gauche, rive droite. Et parfois écrit pour d’autres, comme ce Ma maman, qu’elle offre à la vedette Lisette Jambel, mais qu’elle enregistre elle-même peu après, succès qui lui ouvre grandes les portes du succès : théâtre Fontaine, Olympia, Alhambra, Bobino, radios et télé, même le prix Charles-Cros qu’elle s’adjuge en 1953 pour Ni toi ni moi. Son plus grand succès est sans conteste Un gamin de Paris, en 1951. C’est sans doute sa seule chanson qu’on fredonne encore. Elle quitte la scène à la fin de cette décennie pour y revenir en coulisses, d’abord au Casino de Paris où elle succède à Line Renaud comme meneuse de revue, puis à la télévision, comme productrice.
On ne sait plus forcément ce que Mick Micheyl chanta : c’était il y a plus de cinquante ans, de l’eau est passée depuis sous les ponts et bien d’autres chansons ont été créées, condamnant souvent les précédentes à l’oubli, leurs créateurs aussi. Ce qu’on ne saurait oublier, c’est le timbre si particulier, si grave de la Micheyl. Ni la façon désinvolte de se présenter.
Depuis longtemps elle avait quitté le milieu du spectacle, travaillant dans son atelier de sculpture l’acier, toujours en recherche, comme insatisfaite. C’est plus une sculptrice de renommée internationale qu’une chanteuse qui est aujourd’hui décédée.
Merci pour cet hommage.
Mick Micheyl était la doyenne des chanteuses françaises (Suzy Delair était plus âgée mais était avant tout actrice). Fred Mella est le doyen des hommes.