Printival de Pézenas : pas en vain les 20 ans !
Sauvé dans Bruno Hildesheim, En scène, Festivals, L'Équipe, Sylvie Hildesheim
Tags: Les Ogres de Barback, Nouvelles, Printival 2019
Il fait soleil, un petit vent marin frais caresse les visages. Nous sommes à Pézenas pour le 20ème anniversaire du Printival Boby-Lapointe. Nous allons vers la place Gambetta en foulant les pavés du centre de cette petite ville historique. Elles sont belles ces pierres polies par le temps. Les bâtiments égayent nos yeux. Il y a un sentiment fort que la vie et le temps sont imprégnés en ces lieux. On y sent l’ombre de Molière, de Boby et l’ambiance qui va avec…
Pézenas est un endroit agréable, à taille humaine. Il est facile d’aller d’un lieu de concert à l’autre. Il y a des restaurants pour tous les goûts. Pour les professionnels, les artistes et les bénévoles, il y a LA cantine avec son chef charismatique et hyper-créatif Manu, qui compose ses menus suivant les chansons des artistes du jour.
Pour les festivaliers la journée commence à onze heures sur la place Gambetta avec les print’ huitres, Michel et Yvette présentent leur spectacle accompagné d’une dégustation d’huitres et de vins locaux. La convivialité est de mise.
Le Printival est un festival multi facettes. La centaine de professionnels se retrouvent dans des rencontres spécifiques animées par Occitanie en scène. Il y a des visites guidées artistiques un brin « décalées » du centre ancien par Michel Pichon (alias Gérald Rigaud), des expositions, une émission de radio journalière en public au bar le QG par Radio Pays d’Hérault, il y a les printiguettes : découvertes d’artistes offertes par l’a-musée Boby-Lapointe sous la houlette de Ticha la fille de Boby. On retrouve aussi chaque j
our la gazette du festival : l’Hélicon avec sa bande de joyeux drilles qui l’illustrent. Cette année, le festival reçoit la remise des coups de cœurs de l’Académie du disque Charles-Cros : ces amoureux de la chanson sont toujours là pour soutenir des jeunes artistes.
Le festival se lance dans une journée Canada-Québec, l’occasion de voir des artistes d’outre-manche et de découvrir une autre culture.
Beaucoup d’animations et quelques concerts sont gratuits. Les spectacles en salle sont à des prix très abordables. Dany Lapointe et son équipe donne un ton résolument humain, chaleureux et plein d’humour à l’ensemble de la manifestation.
Ce soir, c’est un spectacle spécial pour les 20 ans du festival, en l’honneur de Charles Trenet, Georges Brassens et Boby Lapointe, les grands de la région qui ont marqué l’histoire de la chanson. Pour ce faire, Dany Lapointe a convié Anne Sylvestre, Kosh, Evelyne Gallet, Barbara Hammadi, Loïc Lantoine, Mouss et Hakim, Bertille, Imbert Imbert, Hervé Lapalud, Jonathan Mathis, Sam Burguière et Jean-Luc Amestoy. Tous sous la houlette de Sam Burguière, des Ogres de Barback (voire l’interview ci-contre). Sacré mélange que voilà ! Trois personnages en ombre chinoise ont aussi offert des tableaux visuels tout au long de la soirée, comme si l’âme des trois grands regardaient ce qui se passait sur scène. Et ces trois-là, même s’ils ont pu être étonnés quelques fois, devaient jubiler de voir leurs chansons revisitées dans tous les sens. Kosh, l’human beat box, lance le bal comme on dégoupille une grenade. Les artistes vont ensuite s’entrecroiser, s’accompagner, jouer les duos, les trios, les quatuors… Avec des titres plus ou moins connus et, surtout, un rajeunissement musical surprenant et bienfaisant, ils nous offrent des interprétations très personnelles comme celle de L’hélicon par Evelyne Gallet avec un accompagnement digne de Georges Aperghis ou Les philistins de Georges Brassens par Imbert Imbert. Le chanteur y met une intensité tribale, avec sa contrebasse prête à tous les défis, comme un joyau sorti de la terre. On se souviendra de Douce France par Mouss et Hakim, dans la version de Rachid Taha, qui a emporté la salle d’enthousiasme. Elle fut reprise par l’assistance et l’ensemble des chanteurs comme un nouvel hymne national. Une ode à la fraternité sublimée par ces deux chanteurs, enfants issus de l’immigration. Il y a eu aussi ce moment magique et d’une rare intensité avec Anne Sylvestre, la doyenne des interprètes. Puis, Hervé Lapalud et Jonathan Mathias, assis au bord de la scène, ont déposés, avec une délicatesse extrême au creux de nos oreilles, Ta Katie t’a quitté de Boby Lapointe s’accompagnant de leurs balafons.
La joie, la sincérité, l’émotion des artistes débordaient de la scène pour faire de cette soirée un moment rare et enthousiasment. Il Trenet de nombreuses mélodies dans Lapointe des oreilles des auditeurs qui avaient dans leurs Brassincèrement de l’amour. C’était un anniversaire Lapointement réussi !
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