El gato negro, des hommes et des ponts
« Nous sommes des milliers qui arrivons sur le sable / Au loin les voix de ceux qui ne partagent pas leur table / Toi l’auvergnat qui fut un jour si aimable / Ouvre la porte je t’en supplie, on a vécu tous les supplices / On veut juste sortir de la merde, on a voyagé dans la pisse / Donne-moi le vert de ton herbe, pas le bleu de la police »
L’allusion à l’auvergnat de Brassens est une belle trouvaille dans cette supplique qui nous invite à ouvrir nos cœurs.
Le clip dont les très belles images magnifient la chanson a été réalisé en partenariat avec Amnesty International, La Cimade et France Info par Cédric Gleyal – Uriprod.
Comme ils se présentent, le quintet El gato negro avec Axel Matrod à sa tête fait «une musique de joie, de partage et de générosité, mais aussi une musique consciente et responsable». Leur récent album, sorti le 19 avril, issu d’un financement participatif, est un voyage entre l’Afrique et Amérique latine, en espagnol et en français. De Ouagadougou à Bogota en passant par Toulouse, la guitare d’Etienne Choquet, co-compositeur, le Balafon du Burkina Faso (écouter en acoustique Ensemble ), y rencontrent les flûtes, les chœurs et les percussions afro-colombiennes - T’aimes pas, qui s’avère, entre observation pleine d’humour des incompatibilités entre les sexes, une superbe déclaration d’amour, entre Cumbia et Reggaeton, cuivres et claviers électro (merci Alex Gopher). Avec la voix de Kandy Guira (Bal de l’Afrique enchantée). Une fusion sans douleur et pour notre plus grand bonheur.
On y trouve aussi bien la légèreté de Donnez-moi la main «Jolie Madame, ce soir je vous invite danser», toujours lucide « La vie est belle, c’est l’homme qui la rend amère » que l’engagement, ou la mélancolie de cette superbe ballade bilingue Ensemble. «Je vois bien qu’il y a un truc qui cloche dans les rues de Paris / Tout ce monde malade qui court dans ma ville / Maladie de l’homme blanc, maladie du siècle».
«Je fais de la guitare de plage / Et toi du ukulele de forêt» est une sorte de rap humoristique très jazzy même s’il « pisse dans les violons du jazz», qui fait en quelque sorte l’inventaire de tous leurs savoir-faire musicaux.
Encore un album qui cache sous l’apparente facilité des trésors de créativité et d’humanité. S’il ne l’était pas déjà, on couronnerait bien ce chat noir d’une couronne de plumes multicolores.
A noter qu’en les écoutant j’ai l’impression de parler espagnol couramment… et voilà bien un remède indispensable à la mélancolie !
El gato negro, Ouvre la porte, auto produit 2019, CD, Vinyle.
Le site d’El gato negro, c’est ici.
Actuellement en tournée de concerts, ne les ratez pas , vous le regretteriez ! Prochain concert le 10 mai à la Seyne sur mer, après leur passage à la Bellevilloise à Paris.
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