Jérémie Kiefer « Manifeste »
Allez, manifeste-toi
lève-donc les poings
boxe pour ton bien
au plus près de moi
à l’arrache, d’une seule droite
tel Marvin Hagler, mène la danse, que tout le tapis tremble
Jérémie Kiefer
Paroles et Musique Jérémie Kiefer. Extrait de l’album du même nom (2017, sortie physique en 2018)
Clip de Thomas Guerigen. Avec la participation de Kader Boukhanef et de Rémi Martin les héros du film « Le Thé au Harem d’Archimède » de Mehdi Charef qui, reflet de son adolescence, fut le départ du projet Manifeste. Il ne s’agit nullement d’un message politique, mais d’une incitation à vivre pleinement sa vie, avec amour et pugnacité à l’image du grand boxeur Marvin Hangler, sur une nappe électro envoûtante qui enveloppe les instruments acoustiques.
Après vingt ans de musique entre rock, rap et grunge avec son groupe Nature X Press à la fin du XXeme siècle, c’est en 2013 que Jérémie Kiefer se lance en solo puis édite un premier quatre titres séduisant, Rose (2014). A cette époque il participe aussi à l’hommage à Renaud Tatatssin avec une poignante Chanson du Loubard.
A la quarantaine il publie le premier album d’un triptyque, Manifeste, dont Exode et Racines seront les prochains volets.
Conçu, nous dit-il, comme une trousse de secours, il nous y fait part de ses doutes face à la vie : « Ombre jusqu’au bout / tu ne traverses pas dans la boue / tu ne t’élances pas sans souffle / pour la fortune / pour la une » où les violons et les chœurs rejoignent les délicates notes de guitares frottées. De ses interrogations sur l’amitié : Sucrée Bullée, où la voix enfantine de Lou Dessens accompagne la douceur extrême de la voix de Kiefer, Eaux futures : « Tout nous porte / vers ce vieux rire de haine / mais on n’en rajoute pas / dit-on détruire à nos amis / doit-on mentir à nos amis ».
Chaque chanson a sa propre ambiance musicale, où sampleurs, claviers, guitares, cordes, chœurs et batterie se font souffle de vie, souffle de l’âme, sous la lune ou dans des corps sans ailes – Décor sans elle d’adolescents enragés. Comme une aile de papillon, de libellule, ou un train lointain, l’extraordinaire composition de Morphine et sundae de Bertrand Besch nous envoie « tous les jours (…) mourir après l’amour / tomber du lit, à la renverse / à jamais rester sourd / s’en aller vers la paresse ». Et Conversation, avec Pauline Drand, est une déclaration d’amour inhabituelle. Le duo dans le clip est joué par Gervaise et Jean-Baptiste Loubet.
Un superbe album, réalisé par Nicolas Dufournet, où l’écriture singulière et la mélodie folk aux arrangements inspirés créent une œuvre poétique terriblement attachante.
Jérémie Kiefer et Samuel Cajal (qui l’accompagne généralement sur scène à la guitare et à la basse, tandis que Mathieu Le Sénéchal est aux claviers) seront les invités de K ! Karina Duhamel vendredi 15 mars 2019 à L’Auguste Théâtre à Paris. Le site de Jérémie c’est ici.
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