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Davy Kilembé et Samir Mouhoubi : Je viens d’où tu vas

Davy & Samir (photos Michel TRihoreau)

Davy & Samir (photos Michel Trihoreau)

Cet après-midi là je me suis retrouvé — qui sait pourquoi ? —  au milieu d’une foule étrange : deux ou trois cents bambins, mioches, gamins, drôles, petits anges ou diablotins  surplombés par une douzaine de têtes adultes, tous bien assis dans les fauteuils d’un théâtre sans charme d’un village méditerranéen privé de ses touristes. Le charme est venu d’ailleurs.

Dès que la salle s’obscurcit, la scène prend une dimension formidable sous les lumières magiques d’Alice Videau et par la présence des artistes, musiciens, chanteurs, conteurs, comédiens, enchanteurs. Pourtant ils ne sont que deux : l’un au teint bronzé, au crâne lisse sous son chapeau et l’autre, escogriffe plus pâle, touffu avec de fines lunettes. Les bambins sont intrigués.

L’aventure nous mène sous les rayons d’un même soleil dans un monde ou la dureté du réel s’émousse avec la musique et les chants colorés qui rejoignent les rêves des enfants. Davy, né en France d’une mère espagnole et d’un père zaïrois s’en va vers l’Afrique retrouver ses racines. Samir, le Kabyle qui fuit la folie humaine, de guerre en naufrage, prend le chemin inverse. Deux destins bien différents qui les font se croiser, se reconnaître dans leur même humanité et s’apprécier. La scène enveloppe d’un éclairage féerique un vécu bien réel. Les mioches sont perplexes.

Davy & Samir 2Les deux amis partagent leur histoire personnelle : deux grands enfants au cœur pur, plongés dans un monde cruel. En ombre chinoise, l’enfant-avion découvre l’espace, puis un énorme loup-renard menace. Le petit Davy fabrique son ballon avec de vieux sacs en plastique et des ficelles, sans savoir que son bonheur prend sa source dans la pauvreté. Le petit Samir tapait dans les mêmes ballons et parlait dans le téléphone à fil. Tous deux jouent, cachant derrière quelques pitreries les cicatrices laissées par le destin. La musique enveloppe les souvenirs : guitare et flûte traversière rencontrent les calebasses, qraqueb d’Algérie et mbira du Congo. Les gamins sont fascinés ; on n’entend pas un souffle d’instit.

Points communs et différences se complètent. On entend dans les bouches adultes les mots cosmopolite, universel, humanité ; ils se dissolvent dans le regard émerveillé des enfants. Pauvreté, violence, immigration, racisme n’apparaissent jamais dans le vocabulaire. Les adultes les sentent tapis dans l’ombre, les enfants les appréhendent indirectement dans leurs questions après le spectacle : « C’est ton histoire en vrai ? », « Vous êtes vraiment amis aussi dans la vie ? » Davy Kilembé et Samir Mouhoubi confirment. Leur histoire les a dépassés pour devenir un vrai spectacle pour le jeune public, guigné par le moins jeune. Petits anges ou futurs démons repartent tout joyeux avec des questions plein la tête et une envie folle de traverser la mer…

 

Le facebook de Davy Kilembé, c’est ici ; celui de Samir Mouhoubi (Samy Mou), c’est là. Ce que NosEnchanteurs a déjà dit de Davy Kilembé, c’est là.

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Une réponse à Davy Kilembé et Samir Mouhoubi : Je viens d’où tu vas

  1. Nat Hampa 12 février 2019 à 18 h 21 min

    Bravo, je me suis régalée et mes élèves ont adoré.
     »C’était trop bien, je voudrais le voir encore » Paloma, 4 ans.

    Répondre

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