Ouvrir le disque de Pandore
On le dit souvent : la scène lyonnaise est d’une richesse incroyable qui, chaque année, nous amène de nouvelles pépites. C’est encore le cas avec Pandore, de son vrai nom Guillaume Payet, dont l’album de sept titres, Enfant du vide, a de quoi nous scotcher. Tout y est beau, paroles musique et interprétation, bien en place, passionnant. « Je suis poème, je suis morose / Je suis l’élan qui s’entrepose… »
« Rien dans les poches, le cœur à vide / On marche vers rien mais on s’accroche / A chaque lueur que le destin / Fait pointer à la mort qui s’approche ». On peut souvent reprocher à des auteurs compositeurs et interprètes de n’être pas bien les trois, de souvent se contenter de piètres paroles qu’ils tiennent avec orgueil pour parfaites. Tout est y pesé, soupesé ; chaque mot, chaque note sont à leur juste place. Que Pandore a souvent dû remettre sa copie sur l’établi de sa création. Bien sûr, on sent des influences, des parentés (celles avec le québécois Moran est évidente) : cela n’enlève rien au travail, au talent.
Lauréat haut la main de la finale du tremplin de la salle lyonnaise A Thou bout d’Chant en juin 2017, le nom de Pandore sort de sa boîte et lentement s’instille, se distille dans les réseaux chanson de l’Hexagone, et pas que sur Rhône-Alpes. « Pandore, c’est tout d’abord une voix, sensible et forte, qui vous accroche immédiatement l’oreille et le cœur. Sur des mélodies rock entêtantes, il dévoile une poésie et des textes d’une force rare. Dans son écriture, on retrouve à certains endroits Bukowski mais aussi Brassens, Brel, Noir Désir… » lit-on sur sa bio qu’on valide sans mal. On lit aussi « Si Baudelaire faisait du rock et Nietzsche de la chanson française, alors – peut-être – à leur rencontre, aurait pu naître Pandore »… Il n’y a pas de fumée sans feu – ici c’est grand incendie – : tant de superlatifs doivent nous dire l’impression, les sensations que nous laisse l’écoute de Pandore. Et de ces vers lettrés, en pleins comme en déliés, qui nous consolent tant d’une chanson trop souvent légère.
« Faut bousculer le temps du plein / Faut rejeter les antirides / Sortir les gens de leurs écrins / Faut se lever, enfant du vide ! » On ne résumera pas ici ces chansons, parfois presque slam, d’une phrase, d’une formule : elles s’écoutent, se dégustent. Tout au plus aurions-nous la tentation de rimes mémorables, de phrases étonnantes qui prolongent d’autant les chansons qui les portent, qui explorent un peu plus de nous, de vous. Il vaut mieux avoir la sagesse de tout écouter.
Pandore, Enfant du vide, InouïeS distribution 2018. La page facebook de Pandore, c’est ici. Toutes ses dates de concert sur sa page facebook.
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