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Thierry Séchan. « Les mots de La Crim’ pour La Sèch’ »

Thierry Séchan et Jean-Louis Crimon (photo DR)

Thierry Séchan et Jean-Louis Crimon (photo DR)

Ecrivain, pamphlétaire, parolier pour Julien Clerc, Romane Serda et grand frère de Renaud, Thierry Séchan nous a quitté à 69 ans. A la fin des années 80, Fred Hidalgo lui avait proposé une chronique dans les colonnes du mensuel Paroles et Musique. De sa plume au vitriol, Thierry ne s’est pas fait que des amis chez les chanteurs mais nous, nous adorions le ton et la malice de cet homme de lettres amoureux de la chanson.

La fratrie Séchan perd son grand frère, et si au sein d’une fratrie la vie n’est pas un long fleuve tranquille les liens d’affection, d’amour et d’estime mutuelle sont indéfectibles. C’est avec beaucoup d’émotion que NosEnchanteurs s’est joint à ses frères, sa famille et tous ses amis pour l’accompagner au cimetière du Montparnasse. Entre les chansons de Léonard Cohen qu’il aimait tant, David (le jumeau de Renaud), Stéphane Loisy (ami et avocat de la famille) et Jean-Louis Crimon ont  rendu des hommages très émouvants  à Thierry.  

Jean-Louis Crimon, écrivain, longtemps journaliste à Radio France, et Thierry, partageaient cet amour des lettres et de la chanson. Complices, ils s’appelaient mutuellement La Sèch’ et La Crim’. Jean Louis nous offre ses mots à son ami :

« Je suis entré très tôt dans la famille Séchan. Sans le savoir vraiment. À 11 ans. Pour mon anniversaire, en 1960, ma mère m’avait offert La Cachette au fond des bois. Auteur : Olivier Séchan. Un beau jour, j’ai réalisé que l’auteur de mon premier livre était le père de Renaud. Quand je lui ai dit à Renaud, que c’était son père qui m’avait donné le goût des mots et des histoires qu’on peut inventer avec, il m’a dit : « Si c’est mon père qui t’a donné envie d’écrire, on est frères. » C’était au milieu des années 70.

Dans l’histoire, j’avais gagné deux autres frères, David, le jumeau de Renaud, et Thierry, le frère aîné. Thierry Séchan, né en 1949, comme moi. En septembre. Moi, en août. On a fêté pendant un temps nos anniv’ ensemble. Pas ces dernières années. Notre dernière rencontre, c’était à Paris, avenue Reille, dans son petit appartement. Avant d’aller, le soir, au Zénith de Pantin écouter et applaudir le frangin. Thierry et moi, on était complices comme de vieux camarades qui partagent le même vice de l’écriture et la même admiration pour ces êtres incroyables qu’on appelle des chanteurs.

Crimon et Renaud (photo DR)

Jean-Louis Crimon et Renaud (photo DR)

Ensemble, on a publié, à L’Archipel, chez Jean-Daniel Belfond, une biographie kaléidoscopique, Renaud raconté par sa tribu, une biographie écrite à quatre mains, pour mieux restituer toutes les voix qui entourent Renaud. Un temps, Thierry Séchan s’est perdu dans ce destin cruel d’être « frère de ». Ce qui n’avait rien d’évident à vivre. J’ai été témoin plusieurs fois, assis tous les deux en terrasse d’un bistrot parisien, des sollicitations incessantes des passants : « Renaud, on t’a reconnu, signe-nous un autographe ! » Et Thierry de dire : eh non, je ne suis pas Renaud, je ne suis que son frère. Mais les fans n’en croyaient rien et ne s’effaçaient qu’une fois l’autographe obtenu. Thierry me disait : si tu savais, tous les « faux Renaud » qui circulent… Heureusement circulent tout autant les vraies nouvelles et les vrais romans du frère aîné Séchan. Lui aussi, un vrai grand talent.

Ce soir, Thierry, je pense à toi et je te relis. Le meilleur hommage à rendre à un écrivain, à un romancier, c’est de le lire. De le faire lire. On peut sans doute vivre sans écrire, vivre une vie réussie sans écrire, mais nous sommes quand même un sacré paquet d’êtres humains à ne pas pouvoir vivre sans écrire, non pas pour entrer dans l’Histoire de la littérature, mais juste pour gagner un peu d’éternité temporelle. Un peu de cette éphémère éternité que les Dieux concèdent aux mortels que nous sommes. Thierry Séchan, je te le jure, tu mérites un peu, beaucoup, de cette éternité d’écriture. »

Jean-Louis Crimon

 

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2 Réponses à Thierry Séchan. « Les mots de La Crim’ pour La Sèch’ »

  1. Odile Fasy 19 janvier 2019 à 13 h 28 min

    Pas de CD de Thierry dans ma discothèque, c’est pourquoi j’apprécie beaucoup cette très belle chanson.
    Par contre je viens de retrouver trois livres dont il est l’auteur : « Renaud bouquin d’enfer », « Nos amis les chanteurs » et « Georges Brassens histoire d’une vie » écrit avec Marc Robine c’était mon premier livre que je lisais sur Brassens, et je l’ai beaucoup aimé.
    Merci pour cet hommage.

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  2. Cristine Hudin 3 avril 2019 à 10 h 16 min

    Hum, comme un gros malaise à vous lire, Jean-Louis, vous ne parlez pas de Séchan, chroniqueur du « journal » Minute ? Ni de sa façon de rebaptiser Patrick Bruel dans ses fameux bouquins « polémiques » ? Désolée, pour moi, ça ne peut pas passer. On peut aimer les mots, la chanson et avoir la tête (et le coeur) bourrés de conneries plus que moches… (je m’efforce de ne pas insulter…). On peut admettre votre attachement à l’homme, mais tout de même, là, vraiment ça ne passe pas… Amicalement, tout de même. Cristine

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