Les concerts de l’année 2018 : le choix de nos rédacteurs
Sauvé dans Agnès André, Anne Lefebvre, Anne-Marie Panigada, Babette Richard, Catherine Cour, Catherine Laugier, En scène, Francis Panigada, Franck Halimi, François Bellart, Michel Trihoreau, Nicolas Blanchard, Patrick Engel, Pol De Groeve, Vincent Capraro
Tags: Alain Sourigues, Aldebert, Alexis HK, Amélie-les-Crayons, Barcella, Ben Herbert Larue, Bernard Joyet, Bruno Ruiz, Camille, Contrebrassens, Debout sur le zinc, Enzo Enzo, Evasion, Fabian Tharin, François Gaillard, Fred Nevché, Frédéric Bobin, Frédéric Nevchehirlian, Garance, Gauvain Sers, Govrache, Hélène Piris, Hervé Suhubiette, HK, HK & Les Saltimbanks, Hubert-Félix Thiéfaine, Jean Mouchès, Jérôme Mardaga, Julien Clerc, Katrin Wal(d)teufel, La Canaille, Laurent Berger, Laurent Viel, Les Fatals picards, Les Fouteurs de joie, Les Grandes Gueules, Les Hurlements d'Léo, Lili Cros & Thierry Chazelle, Lili Cros & Thierry Chazelle, Liz Cherhal, Loïc Lantoine, Lucien la Movaiz Graine, M, Manu Galure, Manu Lods, Marie-Paule Belle, Martine Scozzesi, Matthieu Chedid, Mèche, Mélissmell, Michèle Bernard, Monique Brun, Narcisse, Nicole Rieu, Nouvelles, Paris-Combo, Pascal Mary, Patrick Font, Pierre Lapointe, Romain Didier, Tom Poisson, Trio Benoît Keller, Véronique Pestel, Victoria Delarozière, Yoanna, Yves Jamait
Voici un classement par nature impossible à établir : celui de nos concerts, ceux vus par les membres de notre équipe rédactionnelle et photographique. D’ailleurs, si ce n’est quelques artistes nommés deux ou trois fois (Contrebrassens, Marie-Paule Belle, Pascal Mary, Erwan Pinard, tous vus lors de Barjac m’enchante, seule scène où se concentrent nombre de nos rédacteurs), ces 14 palmarès sont tous très différents. NosEnchanteurs c’est justement ça : la gourmandise, l’éclectisme, la découverte. Et tout ça fait, sur 365 jours, cette cohérence de notre petite entreprise que vous êtes de plus en plus nombreux à lire au quotidien.
Voici donc retenus 61 concerts tous vus, hors les rendez-vous estivaux (Avignon, Barjac, Concèze, Pourchères…), à proximité des lieux de vie d’une équipe disséminée dans l’Hexagone, en Belgique aussi (et désormais au Québec !). La chanson ne vit pas que dans la Capitale, dans deux ou trois salles prestigieuses, moins encore dans les grands médias. Même si nous guettons la programmation tant de l’Olympia que du Forum Léo-Ferré, des Francofolies de Spa que du pèlerinage annuel de Barjac (mise en ligne du programme 2019 sur NosEnchanteurs le 15 janvier !), nous allons la débusquer aussi dans des tas d’endroits plus petits, moins exposés. C’est ce que notre ami et collègue Michel Trihoreau nomme La Chanson de proximité (il en a fait un livre, toujours disponible). C’est notre façon de rendre vivante cette chanson, hors des modes, des tics et tocs journalistiques, de ces engouements parfois suspects.
A votre tour, dites-nous vos disques et vos concerts de l’année, vos « top 5 » à vous, vos coups de cœur. Celles et ceux qui vous ont enchantés. A votre tour, dites-nous vos passions.
La plupart des noms des artistes, en cliquant dessus, donnent accès aux articles correspondants. Photos Catherine Cour, Nicolas Blanchard, Anne-Marie Panigada, Vincent Capraro, DR
Les disques de l’année 2018 par les rédacteurs de NosEnchanteurs, c’est ici.
AGNES ANDRE
Debout sur le zinc chante Boris Vian au Théâtre des 3 soleils au Off 2018 d’Avignon. Un violon langoureux, un percussionniste à claquettes, des lampes de chevets trouvées dans un débarras, et un maracas banane. Un archet vibrant sous la coquinerie des vers du cher Vian, un spectacle qui part du drôle pour s’en aller vers de l’émouvant, des bouilles qui s’allient aux paroles, de l’oriental, du tzigane et même le rock tant abhorré de Vian qui chatouillent le swing originel… Sans oublier le petit mot de la fin : « Public de la chanson, permets qu’on t’engueule » ! Bref, quelle redécouverte chaleureuse (et non due à la chaleur ambiante de l’été avignonnais !) de la pétillante vie du dérangeur d’oreille Mr Boris Vian ! ; J’aimerais pouvoir y inclure Toi tu te tais de Narcisse, slameur suisse qui sait redonner aux mots toute leur enveloppe charnelle et percutante, le tout dans un format de spectacle complètement avant-gardiste, mais ces mots étant inspirés uniquement par des vidéos Youtube (éternel regret de ne pas avoir assisté au spectacle du Off 2018), je ne me prononcerai pas plus loin…
FRANCOIS BELLART
Victoria Delarozière. Le féminisme servi par l’humour, la musique, une belle voix et une belle artiste, dans une présentation originale, variée et entraînante ; Marie-Paule Belle, Barjac 2018. Une voix et un abattage qui n’ont pas pris une ride, un ensemble généreux de chansons, dans lesquelles se côtoient l’humour, l’empathie, l’humanisme… et le talent ; Frédéric Bobin avec Hélène Piris au violoncelle, en acoustique (chez l’habitant). Très belle exposition des chansons qui fait ressortir leurs qualités textuelles et musicales et qui m’a évoqué les Brassens à Bobino avec Pierre Nicolas ! ; Nicole Rieu. Une présence extraordinaire, des chansons directes et de belle facture, généreuses et émouvantes, une superbe surprise ; Contrebrassens, Barjac 2018. Une défense crâne et efficace des chansons de Brassens avec une contrebasse, une superbe voix et un grand talent qui achève le plaisir de la revisite !
NICOLAS BLANCHARD
Pour la famille Blanchard (palmarès fait en famille) : Tracer la route (François Gaillard et Marie Bobin) pour la magie du moment ; Amélie les Crayons pour l’inventivité de sa mise en scène ; Tom Poisson pour la justesse épurée de son spectacle ; Monique Brun et Michèle Bernard pour l’émotion dégagée ; Marre mots par Yoanna et Brice Quillion, pour les enfants et les grands.
VINCENT CAPRARO
CATHERINE COUR
Les Grandes Gueules, Salvador !, Avignon 2018 ; Contrebrassens (Pauline Dupuy), Barjac 2018 ; Pascal Mary, Barjac 2018 ; Marie-Paule Belle, Barjac 2018 ; Évasion, Les hormones, Simone !, Chante appart’ à Toulon. Bon… faut dire que je suis très peu sortie (et que j’ai peu acheté de CDs) cette année…
POL DE GROEVE
Camille. La tournée qui suit son très beau Ouï. Des moyens importants mis au service de la poésie et de la délicatesse. Concert magnifique, à tous niveaux. L’impression tenace d’avoir vécu un rêve ; Les Fouteurs de joie. Tout est dans le nom du groupe. Un concert théâtralisé de 5 doux dingues, à la fois musiciens, chanteurs et comédiens. Irrésistible ; Jérôme Mardaga. Du rock noir, intense, angoissant, mis en valeur par une scénographie anxiogène. Pas très optimiste mais assurément le meilleur concert des Francos de Spa 2018 ; Barcella. Un concert du nouveau fou chantant est toujours un régal d’intelligence et de dextérité. Même les chansons plus faibles sont sublimées par un tel talent, c’est dire ; Pierre Lapointe. Superbe dispositif scénique pour un artiste intello disséquant – non sans humour – les tourments du cœur durant une heure et demie. Et à la fin, c’est l’émotion qui gagne.
PATRICK ENGEL
Avril 2018 : Paris Combo à la Cigale (Avec la très talentueuse Alysce en première partie). Alors même que j’ai vu le groupe des dizaines de fois déjà, cette fois ci a été tout à fait poignante, le jour même de la mort d’Higelin. Un concert particulièrement cathartique, et un très bel hommage rendu par Belle du Berry… ; Juin 2018 : Lili Cros & Thierry Chazelle, sur le bateau le Marcounet, dans le cadre intimistes des Dimanchanteurs, avec la primeur de l’annonce de leur date à venir à l’Olympia le 18 mai 2019. (Pauline Paris en 1ere partie, nous faisant elle la primeur de ses délicates adaptations de Renée Vivien) ; Août 2018 : Sans conteste la soirée-phare du festival DécOuvrir de Concèze, orchestré par l’immarcescible Matthias Vincenot. Ce soir là, en effet, Romain Didier nous gratifie de son superbe spectacle Dans ce piano tout noir, ébouriffant exercice de style déroulé quasiment d’une seule traite, un très grand moment d’écoute et de communion. En première partie, l’incroyable Leila Huissoud nous fait la démonstration sans faille que la valeur n’attend pas le nombre des années… ; Août 2018 : Dans le cadre enchanteurs des Arènes gallo-romaines de Lutèce, Les Hurlements d’Léo envoient la sauce et illuminent la nuit parisienne de leurs riffs électriques, cuivrés et sautillants ! En première partie, l’impeccable Garance vient nous cueillir de sa bouleversante lucidité, hargne calme et guitare en étendard ; Décembre 2018 : Mèche en solo, dans le cadre du festival parisien Monte le Son à la médiathèque Valeyre, dans le cadre d’une série de concerts inauguraux du nouveau fonds de disques spécialisé Chanson. Un moment privilégié au beau milieu des livres, avec même le cadeau de quelques nouveaux titres chantés pour la première fois ce soir-là…
FRANCK HALIMI
« Lamomali » (l’aventure malienne) par M & Co, décembre 2017 Zénith de Dijon. Quand Matthieu Chédid se donne les moyens d’obtenir la participation d’une troupe composée de musiciens aussi différents et inspirée, ça vaut vraiment des points ! Mais, quand on est au lendemain des obsèques de Johnny Hallyday et que, encore empreint d’une émotion réelle, -M- se lâche à donf et entraîne ses amis dans une sarabande du diable, le spectacle atteint des sommets d’une intensité rare. De plus, le fait d’avoir vécu ce moment incroyable au milieu d’un parterre de réfugiés invités par la production -et qui l’ont fêté « à l’africaine »- a offert à ce spectacle total une dimension unique, dont je me souviendrai longtemps… ; La Canaille 11.08.73, avril 2018 au Moulin de Brainans (Jura). La Canaille nous balade sur le fil pas rasoir de son rap élégant, racé et à hauteur d’humain. Musique aux p’tits oignons et d’une énergie folle, textes d’une touchante vérité, avec des vrais morceaux de juste contestation à l’intérieur. C’est un rap qui ressource, un hip-hop keep cool of course et des idées qui roulent de source ! ; « Explicit Liber » (jazz contestataire) par le Trio Benoît Keller, avril 2018 à La Vapeur de Dijon. Étonnante idée que celle de célébrer le mi-centenaire de Mai 68 par un jazz libertaire et inventif. Ça commence, scène vide, par L’Internationale et par des slogans de manif enregistrés. D’aucuns pourraient penser et dire que ce spectacle n’a rien à faire dans un palmarès de NosEnchanteurs. Mais cette chanson que l’on tente d’exposer et de défendre ici, raconte-t-elle autre chose que ce qui y est relaté ? ; Liz Cherhal, L’alliance, juillet 2018, Off d’Avignon. Liz Cherhal est cash et ne s’en cache pas. Elle avance sur scène comme dans la vie. Sans faux-semblants, elle porte ses chansons comme d’autres une oriflamme sur un champ de bataille. Mais, son chant de bataille à elle, c’est la vie. Et, d’emblée, c’est l’esthétique résolument rock qui nous happe et nous embarque. Déploiement d’inventivité qui va permettre que les cinq langages que sont la musique, le français, la langue des signes, la danse et l’onde vibratoire puissent se parler, se conjuguer et s’articuler pour nous offrir une insigne et cherhal liance. Pour le meilleur et pour l’inspire ; Loïc Lantoine et Le Very Big Experimental Toubifri Orchestra, Barjac 2018. Ce que l’on aime, chez Loïc Lantoine, c’est sa faculté à dynamiter le langage, pour le mettre en bouche goulûment. Ce que l’on adore, dans Le Very Big Experimental Toubifri Orchestra, c’est sa faculté à transgresser certaines règles de la musique pour pouvoir continuer à jouer (dans tous les sens du terme).Grand épisode de poésie non conventionnelle et de musique foutraque : grosse claque et grande classe !
MICHEL KEMPER
Erwan Pinard, Barjac 2018 et ailleurs. Ce mec m’étonne. C’est à peine de la chanson, c’est un cri. Comme une douleur, un type qui saigne abondamment. Qui pense et qui se panse. C’est ça, un homme qui chante-crie son amour, sa douleur. Comme un loup mais pas comme Garou. Il est étonnant, bouleversant. Un jour il avalera son micro, qu’il bouffe chaque fois devant nous. Ce s’ra ballot ; il s’étouffera, il mourira, il s’ra plus là ; Laurent Berger, Lyon. C’est un duo guitare-contrebasse, comme Brassens. Là, c’est Laurent Berger et Michel Sanlaville. Plus qu’un duo, une complicité, au service d’une douce et belle poésie, d’un très bel album (L’âme des maraudeurs) pour lequel je suis étonné, au final, qu’il ne figure pas dans notre classement de disques (là, je me rattrape et sauve l’honneur). Récital impeccable, précis, touchant. Un beau, un superbe moment de grâce ; HK, Le Chambon-Feugerolles puis Barjac 2018. C’est un show dont la matière est la brulante actualité : Kaddour Hadadi en est le showman qui fait de ce genre de distraction une tribune politique. Ruffin pourrait être dans les chœurs que ça ne déparerait pas, bien au contraire. Militant et jouissif, ce spectacle hors normes à fait le bonheur d’un Barjac alors incandescent ; Contrebrassens, Barjac 2018. Un moment bien trop court (ce fut une première partie) qui pourtant semble arrêter le temps, tout abolir. Car il n’y a rien de plus important que Brassens quand il est servi ainsi, par la grâce de cette contrebassiste : le total talent est au fond Dupuy ; Yves Jamait, salle Jeanne-d’Arc à Saint-Etienne 2018. J’en suis encre scotché, tout ému. Non seulement l’œuvre de Jamait est assez prodigieuse mais ce diable d’homme sait la mettre en scène, avec des trouvailles que je ne vous en dis pas plus : allez le voir. Comme il tourne beaucoup et de partout, ça vous sera possible.
CATHERINE LAUGIER
Fabian Tharin en duo, Fosbury. Ce Suisse là, avec ses bidules électroniques, ses blousons dorés, sa façon de faire tout à l’envers et de se foutre de tout, de l’amour, du sexe, de la vie et de la mort, on se dit qu’on n’aimera sûrement pas. Coup de chance, c’est un poète épris de liberté, cachant sa tendresse sous un humour jamais méchant, et la subtilité de son propos sous des aphorismes provocateurs. Et le décalage marche, même sur un public qui a passé l’âge du Fosbury-flop. A voir sans faute s’il repasse en France pour vous rafraîchir les neurones ; Lucien la movaiz graine solo, Heureusement. Celui-ci est incontournable dans le choix parce qu’il refuse de choisir un style, mélange les genres des personnages et des musiques. Le punk-clown-poète-indigné–désespéré-troubadour a un cœur gros comme son accordéon et est capable d’arracher des larmes à un CRS. Et parce qu’Une chanson pourrait être l’hymne de NosEnchanteurs ; Melissmell en duo avec Matu. On a beau dire qu’elle ne nous y reprendra plus, on y retourne et on se fait avoir à chaque fois. Qu’on soit révolutionnaire ou pas, on se retrouve à hurler avec les loups, à (ne pas) bêler avec les moutons, à pleurer avec sa Maman, à chanter la colère et la mélancolie, à vibrer aux petites et aux grandes notes de Matu. Du brut de voix et de passion, et sa petite lumière qui nous éclaire ; Nevché, Décibels. Comme Babx, Nevché est un des symboles de notre époque. Poète, musicien expérimental, il voit le monde comme une grande épopée, et l’homme (ou la femme) comme un animal qui pense, sent, souffre et espère. Ses œuvres sont opéra contemporain, au cœur de toutes les cultures, de toutes les musiques et il sait mêler les mythes antiques et les aventures les plus contemporaines, Ulysse et les quartiers Nord de Marseille, les musiciennes de l’académie de Mandoline et les chœurs d’écoliers aux claviers électroniques, et aux instruments rock. Julien Clerc, Tournée des cinquante ans. Parce que c’est un des rares artistes que j’accepterais de voir au milieu de milliers de personnes, parce qu’on ne peut rater cinquante ans de chansons qui vous ont fait vibrer à chaque étape de votre vie, pour son sourire et sa façon de paraître heureux de vous voir, pour les paroles poétiques de ses auteurs, pour ses mélodies dont vous vous souviendrez encore 70 ans après, même s’il ne les chante plus, pour sa voix, pour Le Patineur, parce que Ce n’est rien, et que Mon cœur hélas reste un Cœur volcan.
ANNE LEFEBVRE
Alexis HK, Barjac 2018 : parce qu’on se sent intelligent en l’écoutant chanter, parce que cette voix étonnante prend aux tripes, parce qu’on n’a rarement vu si belle dépression sur scène, ni si noir humour réjouissant, parce que passées les premières minutes interloquées, il nous emmène bien loin dans son monde décalé, parce que c’est un des rares concerts qu’on aurait bien réécouté tout de suite après, et en entier… ; Pascal Mary, Barjac 2018 : parce que c’est la classe, tout simplement. Parce qu’il est touchant sans être poignant, parce qu’on adore son humour féroce et son immense sensibilité, parce que ses textes et ses mélodies sont autant de petits bijoux, parce qu’il a un talent fou une voix magnifique et que c’est un vrai bonheur de le voir sur scène… ; Melissmell, Manosque 2018 : pour la voix à fleur de peau qui sait se faire rauque ou cristalline, pour les chansons poing levé et les mots qui viennent réveiller la colère, pour l’émotion et la sensibilité sur scène, pour l’engagement rageur toujours présent, l’authenticité, la soif d’absolu et l’envie de refaire le monde… ; Martine Scozzesi, Volx 2018. Pour la beauté d’une belle voix chaude, pour la poésie des textes, pour des musiques joliment rythmées, pour l’engagement au coeur de la chanson, pour l’émotion toujours juste (un grand coup de coeur pour Un jour de rien) pour un concert si complice sur scène avec ses musiciens…
ANNE-MARIE et FRANCIS PANIGADA
Bruno Ruiz célèbre, Forum Léo-Ferré, février 2018. La chanson rythme notre vie, nous accompagne que l’on soit spectateur ou artiste. C’est cette évidence que Bruno Ruiz s’est attaché à nous démontrer dans ce spectacle bati de chansons et d’auteurs qui lui ont donné, dans les années 70, l’envie de faire ce métier. Une superbe interprétation, un voyage dans la mémoire et un florilège d’artistes : Trenet, Ferrat, Ferré, Debronckart, Barbara, Francis Blanche, Béart, Brassens, Leclerc, Beaucarne, Vasca, Elbaz, Bertin, Salvador, Dimey, Esposito, Bühler, Bécaud, Bourvil, Reggiani, Boby Lapointe, Nougaro, Moustaki, Magny, Gainsbourg, Aznavour, Brel et même Hallyday ; Mouchès & Sourigues, L’Atelier de Réparation de Chansons, Barjac 2018 : Joueurs de mots, bricoleurs de rimes et de notes, ces deux landais se sont réunis dans une entreprise fort salutaire, une structure artisanale, spécialisée dans l’entretien courant et la réparation de chansons nécessiteuses.. Pour eux si la chanson est sujette à l’usure, voire à la mort, pas d’angoisse, des techniques sont là pour les restaurer. Une autre façon de célébrer la chanson par l’humour, le jeu, la virtuosité, la subtilité du trait d’esprit, l’amour de la langue et des mots et bien sur celui de la chanson ; Erwan Pinard, Barjac 2018. La chanson n’est pas toujours une compagne de tout repos et oserai-je dire que plus elle me secoue, me bouleverse, me dérange, plus j’en redemande ! Et oui, j’aime les écorchés. Erwan Pinard est de ceux-là. Il cogne, éructe, assène ses mots comme des uppercuts, laissant le public groggy. Guitare au poing, il va le chercher, le provoquer, Mais qu’on ne s’y trompe pas, le seul qu’il affronte, c’est lui-même, homme déchiré, homme blessé, homme éperdu d’aimer. « Qu’as-tu été capable de faire par amour ? ». Voila la seule question qu’Erwan Pinard clame tout au long du spectacle ; Ben Herbert Larue, La Menuiserie Pantin, mai 2018. Un ogre affamé de mots, un artiste formé au monde du cirque et celui du théâtre, Ben Herbert Larue est un chanteur-poète tour à tour poignant, lunaire ou drôle. Sa voix puissante et rocailleuse, que vient souligner l’accordéon rappelle le Vintrignier de la Rue Kétanou mais aussi quelques grands écorchés vifs de la chanson française tel Allain Leprest, qu’il reprend remarquablement. Charisme, talent, poésie, force de l’imaginaire, une découverte à faire, un disque à venir début 2019 ; Katrin’ Waldteufel, Cello Woman, Théatre Clavel, juin 2018. On dit qu’elle est moitié femme, moitié violoncelle, mais en réalité elle est deux en une, Cello Woman et Mister Cello. Il lui chante ses notes, elle lui joue ses mots. Il y a de l’élégance dans l’air, de la fraicheur sur scène. Entre classique et punk, fantaisie et frénésie, ce spectacle est un bijou, finement ciselé, un travail soigné qui s’oublie pour faire place à la comédie humaine, à l’émotion, au sourire. Une heure avec cette Cello Woman c’est juste du bonheur ! Réjouissant !
BABETTE RICHARD
Véronique Pestel à la Grange Bleue à Bessines : un de ces moments magiques avec une rare qualité d’écoute quand le public ne fait plus qu’un et communie dans la même émotion. Que les sourires étaient beaux à la fin du spectacle ; Hommage à Patrick Font à A Thou Bout’ Chant à Lyon : que de talents… ! Tous ces artistes qui se sont succédé sur cette scène les uns après les autres ou en même temps, pour nous faire revivre le talent de ce « grand frère ». Un bravo particulier à Evelyne Gallet et Nicolas Bacchus qui ont orchestré ça magnifiquement ; Manu Lods à L’Anecdote : belle complicité entre Manu et son p’tit bassiste qui nous ont pris par le cœur pour nous ont emporté dans le monde merveilleux des émotions du quotidien (le sien ou celui des autres) à qui la finesse de son écriture donne une si belle dimension ; Frédéric Bobin et François Gaillard chantent Renaud, Pourchères 2018 : c’était une des dernière fois que ce duo nous faisait revisiter l’œuvre du chanteur énervant. La force et le talent de ce duo de complices apportent une dimension supplémentaire à ces magnifiques chansons ; Garance, Barjac 2018 : Grand talent et belle énergie pour cette jeune femme qui grandit sur scène. Elle a allumé le feu de nos émotions et fait vibrer le chapiteau en déplaçant les montagnes de nos certitudes.
MICHEL TRIHOREAU
Enzo Enzo et Laurent Viel, Chacun sa famille. A ce couple apparemment improbable, il faut ajouter un troisième et un quatrième larron : Pascal Mathieu, l’auteur des textes et Romain Didier, le compositeur. Ils taillent en pièce la famille, ses tabous, ses hypocrisies, avec un humour acide, un jeu débridé pour en extraire l’essentiel : l’amour ; Manu Galure, Le Tour de France à pied et en chansons. Manu Galure, le chanteur-marcheur poursuit pour la deuxième année son pari fabuleux : porter à pied, ses chansons d’un village à l’autre, étape par étape, autour de la France, s’adaptant à toutes les structures de proximité. Ce n’est pas seulement la performance qu’il convient de saluer, mais la rigueur souriante qui séduit autour du piano ; Hervé Suhubiette, Quand je serai grand, je serai chanteur et je m’achèterai un accordéon ! Artiste complet pour tout public, surprenant, tendre, drôle, il est partout à la fois, il jaillit, petit garçon, où on ne l’attend pas, manipulant instruments et accessoires, tour à tout rond ou incisif, toujours inventif avec une aisance trompeuse. C’est de la poésie en trois dimensions, ludique et réaliste, tendre et percutante.
Lucien la movaiz graine :
Contrebrassens :
Erwan Pinard :
Hubert-Félix Thiéfaine :
Pascal Mary :
pour moi mis à part Anne Sylvestre qui restera indétrônable à mon coeur , j’ai découvert cette année 2018 beaucoup de talents sans doute pas nouveaux pour beaucoup d’entre vous
Erwan Pinard , Claudine Lebègue, Mèche, Sophie Gentils, Claud Michaud , Agnès Bihl , Frédéric Bobin et bien d’autres à venir…
une fois la machine des découvertes lancée , impossible de l’arrêter
mais le concert qui m’a le plus émue et qui raisonnera encore longtemps dans ma tête et dans mon coeur c’est celui d’Yves Jamait : une merveille
que 2019 soit aussi merveilleuse que 2018 musicalement merveilleuse ! tout plein de bonheur à tous Nadine
Manu Galure
Gaël Faye
Emmanuelle Laborit au théâtre de La Croix Rousse
Jean Guidoni au théâtre de La Croix Rousse
Monique Brun et Thibaud Defever à l’Anecdote
Bien d’accord pour le Debout sur le Zinc chantant Boris Vian au Théâtre des 3 Soleils. Un moment vraiment intense.
Manquent cependant parmi les spectacles-hommages le Vissotski de Lise Martin et Valentin Vandelr, « Presque un cri », et le Manset de Maxime Kerzanet et Léopoldine HH.
Mais il est vrai que ces deux spectacles n’en sont encore qu’à leurs prémices et sont encore très peu joués…