Les disques de l’année 2018 : le choix de nos rédacteurs
Voici que, dans toute sa diversité, NosEnchanteurs se raconte à travers un classement de fin d’année. Tableau d’honneur de disques (c’est aujourd’hui, 24 décembre) puis de concerts mémorables (c’est pour le 26 décembre). Le « top 5 » officiel de NosEnchanteurs ? Non ! NosEnchanteurs, vous le savez pour nous lire chaque jour, ne parle pas d’une seule voix, si ce n’est celle du respect et de l’honnêteté qui nous animent. Nous n’avons pas tous forcément les mêmes préférences, n’achetons ni ne recevons les mêmes disques, ne nous retrouvons pas forcément aux mêmes concerts : difficile alors d’élire entre nous un artiste, un spectacle. Juste additionner nos coups de cœur et ainsi tenter un auto-portrait collectif, un selfie de groupe.
Pour illustrer un papier, nous avons toujours eu besoin d’une photo. Ce sera celle de Frédéric Bobin, le plus cité dans ce classement, par sept rédacteurs sur douze. Après trois essais en mai 2009 (trois papiers sur Johnny Hallyday, le croirez-vous ?), Bobin fut le premier à inaugurer NosEnchanteurs, en fin août de cette même année. Plus de neuf ans après, Bobin est toujours bien présent au générique de ce blog qui est devenu entretemps un site important, le rendez-vous incontournable des amateurs de chanson francophone. Chorus parlait volontiers de la génération Chorus ; pouvons-nous parler à notre tour de la génération NosEnchanteurs ? Les palmarès qui suivent en dessinent un peu les contours.
Si, sur un classement tel que celui-ci, nous pouvons oublier un artiste important, au simple prétexte qu’il n’a pas sorti d’album dans l’année, ou que nous soyons bêtement passé à côté, nous ne risquons pas de le taire sur la durée. Avec déjà presque dix ans de NosEnchanteurs, bien plus de 5000 articles disponibles, une bonne quinzaine de collaborateurs sur le terrain, nos pages sont un reflet assez fidèle de la diversité de cette chanson que nous aimons. Et qu’il est important de faire connaître pour l’aider à vivre. NosEnchanteurs n’a de raison d’être que s’il est largement partagé, pour offrir une fenêtre « médiatique » à ceux qui en sont souvent privés.
Ce classement porte sur des concerts vus et albums sortis entre décembre 2017 et novembre 2018. Douze mois où, d’Hallyday à Aznavour, de France Gall à Maurane, de Marc Ogeret à Rachid Taha, la chanson a encore laissé beaucoup de plumes. Qu’il nous soit permis ici de rappeler le doux souvenir de quelques amis plus proches encore : Jacques Higelin et Patrick Font, morts le même jour d’avril. Et de François Corbier. Salut à vous, les copains !
Le titre de l’album renvoie généralement sur l’article concerné dans les pages de NosEnchanteurs.
AGNES ANDRE
Grand Corps Malade Plan B. Pour « j’ai croisé Yana au feu rouge » et… pour les mots de GCM qui prennent un envol mélodique un peu vacillant sur certains titres ! ; Eddy de Pretto Cure. Sentiment mitigé pour cet album où l’étrangeté des paroles parfois sybillinement fulgurantes, parfois d’une vulgarité plate, côtoie des mélodies électro-pop à la noix et une énergie de voix épique.
FRANCOIS BELLART
Marianne Masson Drôles d’éléphants. Pour Le point de non-retour où la violence conjugale fait prendre conscience de la vanité de la vie à deux ; Pascale Olivier Patterns. Pour Fille de prolo, chanson vigoureuse dans laquelle l’artiste se présente sans détours ; Marion Cousineau éponyme. Pour La moitié du billet, chanson subtile et très émouvante qui fait appréhender la difficile tâche de récupérer les cendres au crematorium et de les disperser au terme d’un voyage quasiment rédempteur ; Rémo Gary Rémo Gary et Cie. Pour Quand le monde aura du talent, l’amour physique représente, à tort ou à raison, un refuge face à la médiocrité du monde ; Nathalie Lillo La brèche. Pour C’est un désert : l’empathie pour celles qui recherchent les restes des torturés pendant les dictatures militaires.
NICOLAS BLANCHARD
Pour la famille Blanchard (palmarès fait en famille) : Frédéric Bobin Les Larmes d’or ; Evelyne Gallet La fille de l’air ; Balmino Contresens ; Juliette J’aime pas la chanson ; Augustine Hoffmann Qu’est-ce qu’on sème.
VINCENT CAPRARO
Frédéric Bobin Les larmes d’or. Les frères Bobin, Philippe à l’écriture et Frédéric à la musique et chant. Le contraire pourrait aussi fonctionner tellement ces deux là sont à l’unisson. Tout est délicat et tendre chez Bobin, même les noirceurs de la vie sont sublimées. Cet album m’a tout simplement ému. Tout est beau. J’aime cet artiste. Ses influences me parlent, on les devine et pourtant son univers est bien le sien qu’il nous livre avec tellement de générosité ; Nicolas Peyrac Suffit que tu oses.Voilà un album très émouvant, d’un artiste apaisé, serein et lucide qui nous apporte une belle bouffée d’énergie positive sans ignorer les difficultés à vivre. Nicolas transforme le noir, le gris, en arc-en-ciel, en source de vitalité. Il nous exhorte à aller au bout de nos envies, à rester maître de notre destin, quitte à prendre des risques ; Aldebert Enfantillages 3. Sur ce troisième opus d’Enfantillages, Guillaume Aldebert réussi encore cette belle performance d’élever le genre de la chanson pour jeune public au rang de l’excellence. Des propos intelligents, concernés, pour des petites têtes blondes respectées. Aldebert parle à nos enfants avec beaucoup d’attention, d’empathie et d’humanité ; Féloche Chimie vivante. Un album d’un artiste-artisan, peaufiné, produit avec la liberté qui le caractérise. Equilibriste de l’âme, voyageur, magicien, Féloche est un grand chimiste de la vie ; Louis Bertignac Premier rang. Bertignac est toujours excellent en live. Celui ci sorti en 2018 est un bijou (2CD+ le DVD). Ce guitare héros français, adolescent sexagénaire, prend toujours un énorme plaisir à jouer et c’est communicatif. » Je joue pour les temps qui viennent / Et je joue pour les temps qui vont / Je joue dans un coin de mon âme / Qui brûle douc’ment ».
CATHERINE COUR
Juliette J’aime pas la chanson : mais Juliette, moi, j’aime ! ; Christina Rosmini Tio Brassens : sur scène, c’est mieux ! Mais, faute de grives… ; Michèle Bernard et Monique Brun Un p’tit rêve très court : et la finesse, la subtilité d’un duo de deux artistes complémentaires qui prouvent que les maths sont fausses : une plus une, ça fait bien davantage que seulement deux ! ; Grand Corps Malade Plan B : lui, il m’intéresse toujours… et il a toujours une analyse intéressante ; Eric Frasiak au Théâtre de Bar-le-Duc.
PATRICK ENGEL
Carole Masseport A la fin de l’hiver. La talentueuse Carole Masseport est chanteuse, bassiste, auteure et compositrice. Son agréable voix sobre, grave et limpide s’écoute avec délice, portant des textes souvent introspectifs. La musique, dont les beaux arrangements sont de Jean-Jacques Nyssen, arrangeur entres autres de Clarika, est légère et, agréable, mais pas seulement… ; Frédéric Bobin Les larmes d’or. Ce cinquième album du lyonnais Frédéric Bobin est un nouvel enchantement tout en pudeur et en retenue. Folk-singer à l’élégante sobriété, il promène au fil de ses petites chroniques intimes et universelles une douce mélancolie qui n’est pas exempte d’engagements sociétaux, évoquant par moments l’univers de Souchon. Des textes touchants, une voix chaleureuse et des arrangements épurés, tout concourt à mettre en lumière une belle humanité à fleur de peau. En bonus, un très joli titre en duo avec Kent ; Féloche Chimie vivante. Le ludion bondissant, toujours armé de sa mandoline fétiche, est enfin de retour avec ce troisième opus débridé à l’énergie insolente. Ses textes à la poésie audacieuse, portés par des rythmiques des iles sautillantes, sont parfois colorés d’une pointe de rap ou d’électro… Suivez si vous le pouvez ce gracieux pirate, ce funambule gracile et volage ; Phanee de Pool Hologramme. Cette jeune artiste suisse déboule tel un ovni avec son univers si particulier, porté par une scansion chantée-parlée et une voix mutine à se mutiner… Dans la lignée de chanteuses atypiques comme Camille, Lior Shoov ou Léopoldine HH, Phanee de Pool éclaire des textes envoûtants, le tout magnifiquement mis en valeur par une production aux petits oignons. Un album lumineux à vous donner la chair de Pool ; Christina Rosmini Tio Brassens. Ah, l’agréable découverte que voici ! Après deux albums originaux, Christina Rosmini, artiste protéiforme (chanson, danse, théâtre, comédie musicale…) rend ici un magnifique hommage ensoleillé au moustachu sétois. Outre un choix de titres très pertinent, elle colore à merveille ces chansons espiègles et farouches de musiques flamencas gorgées des parfums suaves de la Méditerranée. Un disque habité et profondément humaniste.
POL DE GROEVE
Alain Chamfort Le désordre des choses. L’artiste à son sommet, grave et léger, qui aborde la ligne droite sourire aux lèvres. Tout ce qu’on aime chez Chamfort hissé au niveau de la perfection. Un grand disque, tout simplement ; Richard Gotainer Saperlipopette (or not saperlipopette). L’homme du Youki dans la force de son talent. Un trop court recueil de chansons, réjouissant de bout en bout, mêlant humour, esprit et moralisme. Probablement son meilleur disque depuis Chants zazous ; Phanee De Pool Hologramme. Un ton nouveau, un propos intelligent, un humour distancié. Une brillante réussite pour un premier disque. Vivement la suite ; Alain Bashung En amont. La claque venue d’outre-tombe. Le deuxième disque de Bleu pétrole, qui était en réalité un double album ; La Green box éponyme. Florent Vintrigner passe Victor Hugo à la lessiveuse de la modernité et en fait ressortir l’extraordinaire actualité de sa poésie. Hugo est grand et La Green box est son prophète.
MICHEL KEMPER
Frédéric Bobin Les larmes d’or. Avec ce cinquième album, les frères Bobin se hissent à un niveau enviable dans le milieu de la chanson. L’auteur (Philippe) et le compositeur-interprète (Frédéric) ont gagné en précision, en assurance. Pas de surenchère pourtant, seulement douze morceaux, douze nouvelles pièces magistrales où rien n’est posé au hasard, ni une note ni un mot. Précis, précieux ! ; Collectif La Tribu de Pierre Perret. Enfin un disque hommage totalement, jouissivement réussi, qu’on doit aux Ogres de Barback et à leur formidable tribu (Olivia Ruiz, Mouss et Hakim, Christian Olivier, Idir, Alexis HK, Féfé, Magyd Cherfi, François Morel, etc) : ça nous change des insupportables tribute sans âme des majors ; Alain Bashung En amont. On l’a vu jadis dans le Vercors, on le sait désormais au Père-Lachaise… et voilà cet album, beau et troublant, dix ans après… ; Alexis HK Comme un ours. Tout juste sorti de sa tournée Georges et moi, Alexis nous concocte un disque bavard, exigeant, politiquement puissant, qui plus est raffiné : de la grande classe, ce dont HK est coutumier ! ; Liz Cherhal L’alliance. Une chanson en hypertension, des mots lourds de sens, des vies recomposées, des parcelles de drames… Sensible et exemplaire !
CATHERINE LAUGIER
K La femme en boîte. Parce qu’elle renouvelle le mythe de la femme fatale en chantant sans tabou toutes les affres de l’amour, entre chanson réaliste et performance punk, entre cruauté et tendresse, parce que sa musique, avec Jérémie Kokot, est hallucinante, parce qu’elle nous fait vivre ses fantasmes et ses cauchemars en rages, en douceur et avec humour… parce que c’est un… cas. Et parce que sa collaboration sur cet album avec Samuel Cajal, qui vient également de sortir un très bel album solo, Une issue, est parfaite de noire poésie ; Samuel Covel Mue imaginale. Un des albums courts de l’année, six titres, assez long malgré tout pour se rendre compte de l’originalité de l’écriture poétique de ce jeune artiste, moderne Villon à l’accent de troubadour occitan. Ancré aussi dans la contemporanéité d’un Bashung, d’un Leprest ou d’un Nougaro, l’écriture est hardie, éternelle et moderne à la fois, et la musique a un souffle jazz rock ; Mathias Bressan L’imprévu. Un chanteur belge qui s’accompagne à la batterie, quelquefois à la guitare, ce n’est pas si fréquent. Parce que ça cogne, parce que ça gueule, parce que ça chante, que l’on voyage, que l’on rêve, et que sur scène, il paraît que c’est encore plus emballant. Son écriture rock et poétique est un déclencheur d’émotions. Et parce qu’il pleut des oiseaux sur la ville ; Fred Signac Signac. Pour les textes de Joël Rhode (ou d’Eric Signor, aussi aux arrangements lunaires), la musique de Christophe Jouanno (parfois la sienne), qui le décrivent mieux que lui-même, pour son interprétation brûlante, noire, veloutée de ce monde de solitude et de perdition, pour le calme et la douceur qu’il arrive à en faire sortir malgré tout, pour l’espoir ; Jean-Louis Cadoré Un chant. Pour le chant éternel de Bertin à Thiéfaine en passant par Leprest, pour la poésie, pour la guitare au coin du feu comme celle aux riffs électriques, pour le piano rêveur, pour la contrebasse profonde, pour la sensualité, la noire espérance, pour l’amour, le monde qui s’effondre et l’éternelle beauté des fleurs. Pour ses amis auteurs précieux et musiciens inventifs, pour les duos parfaits avec Amandine, pour Jean, Romain, Nicolas, Renaud, Richard… les subtils poètes et musiciens qui entourent l’auteur compositeur à la voix d’or.
ANNE LEFEBVRE
Leïla Huissoud Auguste, pour le mélange détonant de culot, de sensibilité, de charme et de simplicité, pour une belle voix qui semble capable de tout, pour le talent d’écrire des chansons qui ont un vrai univers, pour des arrangements qui lui font un si bel écrin… ; Frédéric Bobin Les larmes d’or, pour la beauté des mélodies, pour la mélancolie souvent et les belles images des textes toujours, pour les chansons qui nous parlent de la dureté du monde, sur ces rythmes folk qui savent nous l’alléger un peu, pour cette voix si classe et la guitare si rock… ; Maud Lübeck Divine, pour l’exploration sans fard d’une rencontre, pour la beauté fragile de cette voix qui se met à nu, chante sur le fil, joue avec les mots, les assemble, jongle avec les vers, enlace les tourments en même temps que l’amour, instille en nous une (fausse) douce mélancolie sur des rythmes joliment obsédants…
BABETTE RICHARD
Frédéric Bobin Les larmes d’or. Le talent à l’état pur, tout est bon, la forme et le fond. On espère que « le soir tombe » va un peu changer le monde, au moins lui ouvrir des nouveaux horizons dans celui de la chanson ; Pierre Perret Humour liberté : grande classe pour ce bel album où l’on retrouve l’ami Pierrot dans toute la diversité dont il sait faire preuve. De la chanson titre rebaptisée pour ses amis de Charlie-Hebdo aux migrants en passant par les prêtres pédophiles, ils dénoncent les plaies de notre société. Sans oublier quelques truculences dont il a le secret… ; Eryk E Alaska C’est tout simplement beau… On se laisse embarquer avec son chat en Alaska. Il vous faut ce disque-là ! ; Evelyne Gallet La fille de l’air. Ce disque m’a permis de découvrir cette chanteuse pêchue ainsi que l’ensemble de son œuvre : faites comme moi, laissez-vous entrainer dans son univers. Jean-Michel Caradec L’intégrale (coffret 5cd) Rien de mieux pour découvrir ou redécouvrir l’œuvre de ce grand monsieur parti trop tôt.
MICHEL TRIHOREAU
Dominique Babilotte La promesse du baiser. Il élève la chanson à un niveau de plénitude rare dans l’émotion et la pensée. Des sujets originaux que lui dicte l’environnement ou l’actualité, il fait des bijoux qui nous questionnent et nous troublent. Une belle voix pour servir le tout ; Stéphanie Lignon Collioure-Quimper. Avec beaucoup de grâce et de naturel, Stéphanie observe au plus profond les nuances et les détails, défauts ou qualités, qui font la vie des gens, des arbres ou des pierres. Elle en fait des ballades poétiques, vigoureuses, épurées et touchantes ; Frédéric Bobin Les larmes d’or. Le talentueux folksinger français, avec les textes de son frère, nous promène, sans en avoir l’air, des souvenirs embellis aux promesses les plus sévères. On a l’impression, à son écoute, de mieux comprendre le monde et c’est délicieusement lucide ; Nicolas Moro L’Amour est un oiseau volage. Faux loser ou faux fanfaron, Nicolas Moro étale ses capacités sur une large palette musicale pour nous entrainer dans une apparente futilité. On se laisse berner avec plaisir tant il y a, derrière la farce, un regard sérieux, distancié et une vraie tendresse ; Jofroi Habiter la Terre. Habitant de la Terre, chanteur sans autre frontière que la francophonie, au fil des années, Jofroi construit une œuvre pleine de sagesse, sans concession, jamais désespérée. Chaque nouvel album est une pierre de plus dans la construction d’une humanité meilleure.
Frédéric Bobin :
Grand Corps malade :
Féloche :
Phanee de Pool :
Christina Rosmini :
Alain Bashung :
Bonjour, voici mon palmarès à moi, concernant les chansons sorties cette année, par ordre alphabétique pour ne vexer aucun artiste:
- Angèle (Balance ton quoi, La thune)
- Delta (Je tire)
- Les Fils du facteur (Ch’uis pas Américain, J’dis pas, Quand tu t’en vas, Un tube)
- Foé (Alors Lise)
- Arthur H (Assassine de la nuit, La boxeuse amoureuse)
- Laurent Lamarca (On est des milliards)
- Sim’s (Berin, Même pas peur)
- Le trottoir d’en face (Montana)
- Ycare (Cette moitié de nous, D’autres que nous)
Sans ordre de préférence
Frederic Bobin
Carole Masseport
Eddy de Pretto
Juliette
Bernard Lavilliers
J’ai vu et écouté Gaël Faye, c’est remarquable. Il mérite une belle place dans la liste avec « Pilipili sur un croissant au beurre. » De plus, suite à sa rencontre avec mes élèves lors de son concert à REIMS, je peux confirmer que l’ecrivain/chanteur est Un chouette personnage.