CMS

Anne Peko, sa cantate à Barbara

Anne Peko en scène (photo Henri Pinhas)

Anne Peko en scène (photo Henri Pinhas)

2 novembre 2018, Théâtre des variétés, Paris,

 

On monte un escalier presque caché pour arriver dans cette petite salle. Pas loin d’être pleine, en ce début de soirée de dimanche… Bel écrin pour ce bijou de spectacle, comme un collier de perles de couleurs et formes différentes dont l’ensemble, porté avec grand talent par ces trois artistes, fait une bien jolie parure.

En noir et rouge, se déroulent devant nous les succès de Barbara. On retrouve avec plaisir ces airs connus qui font quasiment partis de nous. Même si l’original se fredonne dans nos têtes, ils prennent là une toute autre dimension. Avec mise en scène et accessoires, avec la virtuose sensibilité de ses musiciens (Pierre-Michel Sivadier au piano et Sylvain Rabotin au violon), Anne Peko nous fait visiter l’univers de Barbara depuis sa fenêtre à elle.

De la Gare de Lyon à Göttingen, de Vienne à Nantes, De Shanghaï à Bangkok jusqu’Au bois de Saint-Amand, nous embarquons pour ce voyage avec l’émotion pour seul bagage. Peko nous prend par le cœur pour ce plongeon dans l’œuvre de la « longue dame brune » où l’on voit défiler ses états d’âmes : de gaité en mélancolie, d’amour en désespoir.

La mise en scène est originale, soignée et travaillée, fut-ce dans la sobriété comme pour Drouot où la lumière se concentre sur la main de cette « gloire déchue des folles années trente […] près des paniers d’osier, dans la salle des ventes ».

MA CANTATE A BARBARA, LE DISQUE C’est le disque qu’on emportera avec soi, ému par ce que vient de nous donner Anne Peko sur scène, pour en garder, en fixer la souvenir précis. Et on aura raison. On peut aussi acheter ce précieux opus cause à la rumeur flatteuse sur la Peko, au regret qu’on a de ne pas l’avoir vue, que Paris et son Théâtre des variétés sont bien loin de chez soi… Bien sûr qu’on y retrouve gravés pas mal de titres emblématiques de Barbara (Marienbad, Nantes, Au bois de Saint-Amand, Ma plus belle histoire d’amour, L’aigle noir, Une petite cantate…) mais aussi d’autres moins en vue, qu’à moins de posséder l’intégrale de la grande dame brune on peut ne pas connaître : Gare de Lyon, Du bout des lèvres, J’ai troqué, De jolies putes vraiment, De Shanghaï à Bangkok… Rien que ça est important. Qui plus est le timbre d’Anne Peko est éloigné de celui de Barbara : mine de rien, ça crée la distance nécessaire pour oublier Barbara, pour s’en s’encombrer d’un poids inutile se consacrer aux seules chansons, éventuellement les redécouvrir sans le trop-plein d’émotion qui peut nuire. Cet album a été enregistré en avril de cette année, avec Pierre-Michel Sivadier, Jean-Lou Descamps et Sylvain Rabourdin pour musiciens. Anne Peko, Ma cantate à Barbara, Fracas/EPM/Socadisc 2018 MK

MA CANTATE A BARBARA, LE DISQUE
C’est le disque qu’on emportera avec soi, ému par ce que vient de nous donner Anne Peko sur scène, pour en garder, en fixer le souvenir précis. Et on aura raison. On peut aussi acheter ce précieux opus cause à la rumeur flatteuse sur la Peko, au regret qu’on a de ne pas l’avoir vue, que Paris et son Théâtre des variétés sont bien loin de chez soi… Bien sûr qu’on y retrouve gravés pas mal de titres emblématiques de Barbara (Marienbad, Nantes, Au bois de Saint-Amand, Ma plus belle histoire d’amour, L’aigle noir, Une petite cantate…) mais aussi d’autres moins en vue, qu’à moins de posséder l’intégrale de la grande dame brune on peut ne pas connaître : Gare de Lyon, Du bout des lèvres, J’ai troqué, De jolies putes vraiment, De Shanghaï à Bangkok… Rien que ça est important. Qui plus est le timbre d’Anne Peko est éloigné de celui de Barbara : mine de rien, ça crée la distance nécessaire pour oublier Barbara, pour s’en s’encombrer d’un poids inutile se consacrer aux seules chansons, éventuellement les redécouvrir sans le trop-plein d’émotion qui peut nuire.
Cet album a été enregistré en avril de cette année, avec Pierre-Michel Sivadier, Jean-Lou Descamps et Sylvain Rabourdin pour musiciens.
Anne Peko, Ma cantate à Barbara, Fracas/EPM/Socadisc 2018
MK

Pas de sobriété, par contre, pour nous parler de ce « bien beau bordel » qu’est De jolies putes vraiment, où chapeau et grosses lunettes s’ajoutent à la robe rouge pour nous chanter cette chanson d’un registre moins connu. Franche rigolade et force de détails truculents : « Nous avons eu mam’zelle Pompon / Nous avons eu la grosse Charlotte / Ninie de Vannes et la Zonzon / Qui arrosait chaque soir sa motte / Au cognac et au marsala […] De jolies putes, vraiment / Et un vraiment bien beau bordel… »

Après ce moment divertissant, nous renouons avec brio dans l’émotion forte des grands classiques de Barbara. L’aigle noir, Nantes, Marienbad, Une petite cantate et Göttingen s’enchainent et prolongent avec fougue et délicatesse ce voyage pour revenir, après nous avoir déclaré avec fièvre que nous étions sa plus belle histoire d’amour, Au bois de Saint-Amand, là d’où « un beau jour, tête folle […] loin du temps de l’école [elle est] partie, vole, vole au vent ». Voyage à rebours, retour sur une œuvre majeure, Anne Peko est une passeuse qui, plus que bien d’autres, connaît les chemins de Barbara, sait les tours, détours et contours de son œuvre. Nous les chante de nouveau, dans l’infidélité de son ressenti à elle, de son émotion, de son art accompli de la restitution.

 

Jusqu’au 6 janvier 2019 au Théâtre des variétés, 7 bd Montmartre à Paris, les vendredi et samedi à 19 h 30 et dimanche à 15 h 30.

Le site d’Anne Peko, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs a déjà dit de Barbara, c’est là.

 Image de prévisualisation YouTube

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

*

code

Vous pouvez utiliser ces balises et attributs HTML : <a href="" title=""> <abbr title=""> <acronym title=""> <b> <blockquote cite=""> <cite> <code> <del datetime=""> <em> <i> <q cite=""> <strike> <strong>

Archives