Charles Aznavour, 1924-2018
Nous ne ferons pas ici l’inventaire de, dit-on, ses quelque 1400 chansons (1). Ni l’histoire de sa vie. D’autres le feront et on remettra sous presse dans les heures qui viennent moult biographies qui seront demain à l’étal des librairies. L’un des grands, des très grands de la chanson, des immenses, vient de mourir, presque à la surprise générale tant il nous semblait doué d’immortalité. A notre stupéfaction. Au retour d’une tournée au Japon, d’une tournée internationale écourtée, avant toutefois de reprendre celle en cours dans l’Hexagone. Une tournée d’adieux dont le terme était chaque fois remis aux calendes, comme si Aznavour ne pouvait qu’être en haut de l’affiche, plus jamais en retrait. La scène était cette maîtresse qu’il ne savait quitter.
La carrière de Charles Aznavour se confond avec l’Histoire de la chanson. Elle en est consubstantielle. Il lui a apporté quelque unes de ses plus belles pages, de ses titres de noblesse. Toutes ces chansons qu’on sait, qui spontanément nous viennent à son évocation (La Mama, Comme ils disent, Les émigrants, Il faut savoir, Non je n’ai rien oublié, Et pourtant, Emmenez-moi, La bohème, Tu t’laisses aller…) et celles offertes à d’autres artistes tels que Piaf ou Hallyday.
Il fut chanteur, merveilleusement, totalement, avec ce grain de voix si particulier qui fut son ADN, à s’imposer par une volonté sans faille, à tenir des décennies durant le haut de l’affiche. Il fut acteur pareillement. On se souviendra de Tirez sur le pianiste de Truffaut, d’Un taxi pour Tobrouk de Denys de La Patellière ou du Tambour de Schlöndorff, trois films extraits d’une filmo avantageuse de près de 60 long métrages.
Ses deux derniers albums Toujours puis Encores, comme s’il lui avait fallu marquer le supplément de temps que la vie lui a donné, ce rab de présence, de force et de talent, cette voix forte à peine altérée par les outrages du temps.
Amplement relayée, commentée par les médias, la mort de Charles Aznavour va plus encore accréditer l’idée que la chanson se meurt, qu’elle disparaît. L’arbre Aznavour, pour imposant qu’il soit, ne doit pas cacher la forêt qu’est la chanson. La chanson française est riche comme on ne peut se l’imaginer : elle est simplement à l’ombre des médias, du possible succès. Autant à ses débuts il fut difficile pour Aznavour de s’imposer, autant cette chanson dont il est un des plus grands représentants vit actuellement des heures difficiles, sans relais médiatiques ou si peu. Que cette voix qui s’éteint aujourd’hui réveille en nous le désir de renouer avec une telle chanson de passion, de talent. De grande, de très grande émotion.
(1) La légende prête à Aznavour ce nombre de chansons. Beaucoup moins selon Robert Belleret, qui dégonfle la légende de « l’homme au 1400 chansons ». Ce biographe affirme qu’il s’agit là d’une pure affabulation : » J’ai fait un compte très précis. Nous sommes plutôt autour de 600, en incluant des adaptations étrangères et beaucoup de chansons que Charles Aznavour lui n’a pas interprêtées et qui, parfois, ne l’ont été par personne. Et il a signé 400 musiques. De même, il a été acteur non pas dans 90 films, mais dans une cinquantaine, où, parfois, il ne fait qu’une courte apparition… »
Ce que NosEnchanteurs a déjà dit de Charles Aznavour, c’est ici.
Et voilà, le moment que je redoutais…
Le grand Charles « En haut de l’affiche » nous a quitté.
Il sera monté sur scène jusqu’au bout, malgré ses problèmes de santé.
Il nous laisse un trésor de chanson.
600 chansons ecrites au lieu des 1400 avancees par la legende?
L’admiration pour leur auteur n’en est que plus grande car le pourcentage de chansons inoubliables par rapport au nombre total de chansons ecrites est de ce fait bien plus important. Phenomenal, meme.
Qui, au moins en France, peut affirmer qu’il n’a pas une chanson d’Aznavour qui trotte dans sa tete ?
Il ne nous reste plus qu’a nous incliner devant ce monsieur et bien sur a reecouter ses chansons. Sans jamais s’en lasser.
Bonjour Michel, merci pour ce bel hommage à l’homme et à son oeuvre. Il va en effet manquer à la chanson et à son rayonnement.
Ses chansons écoutées à la radio de BsAs ont bercé mon enfance… il est un des responsables de mon amour pour le français.
Merci cher Monsieur,
Longue vie encore mille ans dans les nuages ❤
Merci Michel , si en France la chanson française recule, à BsAs elle sera toujours présente et cette semaine on chantera dans notre Alliance les belles chansons de ce monsieur qui a dit un jour qu’ il était marié avec une femme de couleur, car elle était trop blanche…