Brel ! Un nom qui claque et résonne belge comme aucun autre
par Jean-Luc Dieu,
Dans quelques semaines on fêtera les 40 ans de sa disparition. Pour être exact, cela n’aura échappé à personne, les commémora- tions ont commencé depuis un certain temps déjà avec quelques émissions télé, plusieurs livres et de nombreux spectacles par monts et par vaux. Si certains n’ont pas à rougir de leurs interprétations du Grand Jacques, d’autres, il faut bien le dire, ressemblent plus à des enterrements de seconde classe qu’à de véritables hommages. Inutile de m‘arracher des noms, je ne cafterai pas.
En revanche, qui mieux que Bruno Brel lui-même peut porter bien haut le flambeau familial ? Avec son talent et son timbre de voix qui ne peuvent cacher la fibre familiale, avec cette façon bien à lui de faire le Jacques sans être taxé d’imitateur, Bruno, après quelques reprises sur l’un ou l’autre album et sur scène, nous livre cette fois, quelques mois après Flammes, un album presque 100% BB – les quelques autres % étant constitués d’un inédit de Leprest -, un opus dédié entièrement à son oncle.
Une seule chanson y est écrite et composée par Bruno, Mon Maître, qui donne finalement son nom à l’album initialement envisagé sous Brel le Flamand et qui, en ouverture, rappelle qu’il a de qui tenir, même si cette chanson pourrait tout autant être dédiée à Brassens qui fut essentiel à la genèse artistique de Bruno.
Les dix autres titres de l’album sont de Jacques et, surtout comptent quelques raretés comme il est coutume de les appeler. Ainsi, à côté de classiques comme Amsterdam, Les vieux ou Marieke (impeccablement co-interprétée avec Micheline Van Hautem) on trouve Je m’en remets à toi, initialement écrite pour Piaf. Celle-ci décéda peu de temps après ce cadeau et n’a donc pas pu l’enregistrer. C’est finalement Charles Dumont, compositeur de la musique, qui lui donna vie. Il y a aussi Fils de…, depuis quelques temps au répertoire de Bruno, jamais enregistrée par Jacques mais qu’il interpréta sur scène à la fin de sa carrière. Elle fut une des chansons préférées de Jacques et est d’une actualité brûlante alors même qu’un journaleux la qualifia d’œuvre mineure.
Autre curiosité que Hé, M’man qui clos cet album. Initialement écrite pour Mireille Mathieu, celle-ci ne l’interpréta jamais et c’est Martine Baujoud qui la créa bien avant que Bruno lui redonne vie.
Ce CD n’est donc pas un hommage de plus mais est « L »’hommage incontournable non seulement pour qui aime Bruno mais aussi pour tous ceux avides d’encore découvrir des facettes méconnues du Grand Jacques. Facettes peu connues que Bruno nous révélera également bientôt dans un livre, Brel en 40 chansons, co-écrit avec Baptiste Vignol et Stéphane Loisy (1).
Pour l’instant l’album n’est disponible que lors des concerts de Bruno, nombreux en ce moment tant en Belgique qu’en France, et chez quelques personnes relais comme votre serviteur ou chez Marie-Noëlle Doutreluigne, inénarrable tenancière du Café de la Rue à Molenbeek (0473/505.875), par exemple lors du concert, ce samedi 15 septembre, de Jean-Sébastien Bressy, auteur-compositeur-interprète, qui viendra exceptionnellement du Sud de la France où il est aussi un des accompagnateurs les plus prisés de grands interprètes dont… tiens tiens, Bruno Brel.
(1) Bruno Brel est le co-auteur (avec le dessinateur Jean-Marc Héran) du livre « Jacques Brel », dans la collection « à la plume & au pinceau », qui lui aussi fait sélection d’une quarantaine de chansons (43 exactement). Ce livre, initialement paru en 2015 aux éditions Carpentier, vient de ressortir au printemps dernier aux éditions Plume & Pinceau.
Le site de Bruno Brel, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs a déjà dit de lui, c’est là.
En concert les 18 septembre 2018 à La Flûte enchantée, Ixelles (Belgique), 27 et 28 septembre au Cadif à Tubize (Belgique), 29 septembre Salles Daniel Boudeville, Quend (80), 5 octobre à Erpeldange-les-Wiltz, Luxembourg (soirée Privée), 6 octobre Concert au Congrès du Club Richelieu à Luxembourg (L), 7 octobre, Salle des fêtes, Wormout, (59). Liste complète des concerts à venir sur brunobrel.com avec adresses complètes et téléphone.
Il n’y a hélas de disponible sur la toile que de mauvaises vidéos, prises souvent au téléphone. Pas vraiment de quoi vous faire une juste idée de Bruno Brel en scène…
Vous écrivez: « Fils de…, (…) jamais enregistrée par Jacques ».
C’est une erreur: la version studio de ce titre figure sur « Brel 67″
Une vidéo existe, qui le montre en pleine session d’enregistrement:
https://www.youtube.com/watch?v=3A8pa0qJE3A