Namur 2018. Utile comme Julien Clerc
Les Solidarités, Namur, 26 août 2018,
En mai 1968 sortait le premier 45 tours de Julien Clerc, La cavalerie. Un hymne à la liberté bien dans l’esprit de l’époque. Un jeune homme de 20 ans, à la tignasse sauvage, et à la voix reconnaissable entre toutes, y clamait de son puissant vibrato qu’il faut abolir l’ennui. Vaste programme…
Cinquante années plus tard, notre soixante-huitard est toujours là. Le cheveu moins abondant et plus soigné, mais la silhouette intacte. A l’instar de son chant, principal instrument de charme du fringant septuagénaire.
Durant ces cinq décennies, c’est peu dire que l’homme s’est forgé un répertoire en béton. Certes, de nos jours, il ne squatte plus le haut des charts, mais combien de tubes dans sa besace ? Aussi, lorsqu’entre en scène la tête d’affiche des Solidarités, pas d’inquiétude : forcément allons-nous avoir droit à un enchaînement de succès (les festivals sont par excellence des lieux de concerts « best of ») qui, vu la qualité de l’artiste, nous transporteront au nirvana. Et vous savez quoi ? Ça n’a pas raté !
Regroupés sur une estrade, pas moins de huit musiciens. Auprès des classiques guitare-basse-claviers-batterie, un quatuor à cordes féminin, également choriste à l’occasion, apporte à l’ensemble une ampleur symphonique qui sied à merveille aux grandes chansons romantiques de notre vedette. Qui s’avance armé de son sourire ravageur et nous balance d’emblée son Utile de 1992. Premier titre, premier hit, chef de file d’une longue série : La Californie, Si on chantait, Fais-moi une place, Femmes je vous aime, Ce n’est rien… Le stock semble inépuisable. Des chansons graves (Double enfance), des chansons plus légères (Hélène, La fille aux bas nylon, Cœur de rocker…), des chansons d’amour immortelles (Ma préférence, dans une très belle version piano-accordéon, que le public chantera évidemment de bout en bout), des mélodies indémodables (Mélissa, Laissons entrer le soleil…). Au milieu de ces classiques, trois chansons récentes (Je t’aime etc, Sous mon arbre et A vous jusqu’à la fin du monde) ne font pas pâle figure, rappelant que l’homme en a toujours sous le capot.
Avec un tel programme, est-il besoin de préciser que le concert s’est déroulé sans anicroches ? C’est sûr, Julien Clerc n’est pas l’artiste le plus bavard du monde (juste quelques mots à l’entrée de scène et les remerciements d’usage au terme de sa prestation), mais son plaisir d’être là et de nous offrir ses chansons n’est pas feint et se communique sans peine. L’enthousiasme du public n’aura même pas été refroidi par la pluie, invitée de dernière minute.
Juju nous quittera sur la chanson de circonstance : Partir. On le laissera s’en aller avec regret, tant on aurait bien repris quelques tubes encore pour la route. Je veux être utile à vivre et à rêver, nous avait-il chanté. Mission accomplie.
Le site de Julien Clerc, c’est ici. Ce que NosEnchanteurs en a déjà dit, là.
Le clip officiel de Sous mon arbre (de l’album A nos amours, 2017) tout juste publié.
La version 2017 de Ce n’est rien à la Fête de la musique à Toulouse.
Pour mémoire une version de Ce n’est rien de l’époque de sa création, non datée. La chanson date de 1971, album Niagara.
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