Namur 2018. Aldebert, parents admis
Les Solidarités, Namur, 26 août 2018,
Le sage a dit : « Une bonne journée de festival débute par un concert pour enfants ». En ce dimanche un peu grisâtre, les Solidarités, festival familial s’il en est, nous ont donné l’occasion de vérifier l’adage.
Il faut dire aussi qu’il aurait été bien sot de se priver. Car l’artiste pour jeunes oreilles programmé en ce début d’après-midi a tout pour plaire. Aux adultes comme aux mômes. Son énorme succès parle d’ailleurs pour lui : attirerait-il tant de monde sans donner autant de plaisir aux parents qu’à leur descendance ? Vous aurez deviné, je présume, qu’il sera question d’Aldebert.
A mi-parcours de sa tournée d’Enfantillages 3, prévue pour durer 2 ans et demi (saluons la performance !), c’est avec un spectacle forcément bien rodé qu’il débarque à Namur. Dirions-nous que ça roule pour lui ? En tout cas, c’est chaussé de baskets à roulettes qu’il fait son apparition, glissant sur scène sur l’air aérien des Somnambules. Chemise noire, pantalon mauve, sourire aux lèvres et public instantanément emballé. Un groupe solide de 4 musiciens (clavier, guitares, batterie et contrebasse) le seconde efficacement, l’accompagnant dans ses délires musicaux comme dans la mise en scène des chansons.
Et quelles chansons ! Si on pouvait avoir des morceaux avec cette qualité d’écriture à chaque concert pour adultes… Destinées aux enfants par leur thématique, les chansons d’Aldebert ne s’autorisent aucune facilité pour autant. Vocabulaire recherché, construction rigoureuse, métissage des musiques…, au service d’une fantaisie revigorante et d’un humour impertinent à plusieurs degrés, à même de satisfaire petits et grands. Ajoutez-y une cuillerée de rêve et de poésie, une pincée de conscience sociale, deux doigts d’écologie. Mélanger le tout et servez chaud l’histoire effrayante d’un Apprenti-Dracula (Nosfératu en formation / J’ai ça dans le sang / C’est bien ma veine), une ode à l’imagination (Capucine, qui peut voir des choses merveilleuses dans un simple morceau d’écorce), le portrait d’un tonton aux super pouvoirs pourris (Choper la crève en été / Manger des Danette vanille par 4 / Reculer le temps d’une heure en hiver / Déplacer les objets rien qu’en les touchant) ou celui d’un lion qui n’a connu que le zoo (Je suis le fils du Lion / Pas vraiment l’enfant roi / Moi j’ai grandi en prison / On dit en captivité)… Et le savez-vous ? Les enfants aiment aussi le rock, le vrai, le dur, celui qui cogne, celui qui sied aux Hyperactifs. Et s’il se mâtine de hip hop pour donner naissance à du Gros son, je vous dis pas !!!
Sur scène, notre fringant quadra ne se ménage pas, roulant, sautant, dansant. Spectacle pour enfants, vraiment ? Eclairages, arrangements ou mise en scène ne diffèrent en rien d’un concert pour grands. Et quand Aldebert descend dans le public pour chanter sa Maison-monde, hymne joyeux et sans prêchi-prêcha au vivre ensemble, l’hystérie n’est pas loin. La Bruelmania n’était qu’un gag !
Parents, ne passez pas à côté d’Aldebert. Ce serait spolier vos marmots d’une rasade d’intelligence et de plaisir, d’émotion et d’humour. Ou alors, ne venez pas vous plaindre s’ils tournent mal.
Le site d’Aldebert, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs a déjà dit de lui, c’est là.
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