Barjac 2018. Eric Guilleton enchante Barouh
Sauvé dans Anne-Marie Panigada, En scène, Festivals
Tags: Barjac 2018, Eric Guilleton, Nouvelles
1er août 2018, Salle Trintignant, Barjac,
Dans la mémoire de Barjac, le concert de Pierre Barouh, en 2012, restera pour très longtemps une soirée d’anthologie : au terme d’un long concert dans la cour du château, Barouh doucement s’en était allé, paré du respect de tout le monde, comblé d’amour. Il venait de nous offrir ses p’tites chansons de pas grand’chose, au charme indéfinissable. Vous pensez : des histoires de bicyclette et de ronds dans l’eau, de vent, de tambours parfois…
« S’il est vrai qu’il était une fois / Des fleurs et des fleuves et tout un choix / De saisons, de prairies, de bois… » Six ans après, le revoici. Ou, pour presque copie conforme, un de ses fidèles, de ses amis, un type tout aussi discret, précieux, talentueux : Eric Guilleton. Sans doute que lui seul pouvait rendre, non un hommage, mais un tel salut à Barouh, avec une telle humilité. Guilleton est un type sans âge, que seuls ses cheveux blancs trahissent. Ça et ses vieilles lunettes rondes qu’il tient de son grand-père. Sans âge avec, pour l’heure, un répertoire sans rides, frais comme l’œuf qui vient d’être pondu. C’est ça, oui : frais. De la chansonnette en ce festival où on tient la chanson pour parfois bien plus grande qu’elle.
Voici du Barouh. Du qu’on connaît par lui, de l’inédit aussi. Des titres pour le cinéma, comme celui-ci au début si dansant tiré d’Alertez les tambours : « Nous les ferons danser les filles du dimanche / Tant fait pas mon copain / Je nous vois tous les deux / Dans un bal rieur… » Des chansons offertes à autrui aussi, dont pas mal à Guilleton. Pour une heure, une heure seulement… Dans une épure remarquable : un chanteur et sa guitare, une chaise, une table, un verre et une carafe. Des titres qui s’enchainent doucement, une émotion que Guilleton a bien du mal à retenir. « Tu prenais des plaisirs / À faire des ronds dans l´eau / Aujourd´hui tu ballottes / Dans des eaux moins tranquilles / Tu t´acharnes et tu flottes / Mais l´amour, où est-il ? » Une heure en dehors de tout, des remous du monde comme de l’actualité de ce festival ; une heure de fluidité, de pur bonheur : « Ce n’est que de l’eau, camarade… » Une voix douce, claire, précise, qui aime à caresser les mots, à les choyer. On retiendra, là aussi pour longtemps, cette image de Guilleton, humble troubadour, baroudeur de l’esprit, dans cette agréable entreprise de transmission. Tantôt à la guitare, parfois à l’ukulélé, il conquiert la salle, petite mais bondée, qui attendait beaucoup de ce clin d’œil à Pierre Barouh. Et sort repue, satisfaite.
Le site d’Éric Guilleton, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs a déjà dit de lui, c’est là.
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