Off Avignon 2018. Lou Volt fait des étincelles
13 juillet 2018, Atypik Théâtre, Lou Volt monte le son,
Voilà la chanteuse ! Silhouette impeccable dans un tailleur moulant imprimé ethnique, escarpins jaunes, décolleté cœur bien placé sur des appas garantis cent pour cent naturels malgré l’hilarante chanson Botox blues, « Ma taille de guêpe, mes cuisses bien lisses, mon cul d’enfer », Lou Volt est issue de la troupe du Splendid. Pour son concert personnel elle exerce ses talents avec deux très bons musiciens, au piano Frédéric Thibault (accompagnateur d’Henri Dès ou d’Annie Cordy) , et à la guitare et à la basse Antoine Hurault (Lalanne, Sheller…) tous deux issus du Splendid et choristes à l’occasion.
Ce trio acoustique resserré lui permet de mettre en valeur ses talents de comédienne tout à la fois sexy et intelligente, dans des chansons débordantes de vitalité écrites sur mesure pour une femme par deux hommes qui saisissent bien l’esprit féminin : Xavier Thibault, le fils de Jean-Marc, auteur compositeur interprète et fondateur du Grand Orchestre du Splendid ; et Eric Toulis que l’on n’a plus besoin de présenter. Enfin, pour ceux qui habitent depuis trente ans sur une île déserte, nous venons de le chroniquer dans Les Escrocs, mais il chante aussi tout seul, et met en scène d’autres artistes (voir notre article sur Virage à droite).
Cette nature optimiste nous conte avec une bonne humeur contagieuse les aléas de toute vie de femme, du rendez-vous amoureux soigneusement préparé mais où l’élu vous pose un lapin ; des débuts dans le spectacle vivant, trop parfois, quand on veut devenir danseuse, et qu’on se retrouve danseuse nue ; des coulisses du pouvoir où les hommes politiques font tout à la va-vite, Cinq minutes douche comprise. Coachée par une américaine experte en Female Power, Lou nous donne une leçon de dressage de mâle en douceur, avec la participation d’un Henri de bonne volonté dans le public : « Oui mon minou ! » On continue dans les relations de couple avec Un X sur ton Ex (ou comment s’en débarrasser). Mais le summum du vécu me paraît ressortir de cette scène plus vraie que nature sur les joies de la recomposition des ménages : « Pierre me présente Julie et sa petite sœur Léa – Et toi t’es moche ! Maman elle est plus belle que toi ! ». Lou imite parfaitement les petites filles ! Je vous passe l’hilarante scène du lit, vous n’avez qu’à y aller, na !
On retrouve toujours la dérision, la liberté insolente et l’énergie du Grand Orchestre du Splendid, mais avec ce petit quelque chose en plus qui vous touche direct en plein cœur et agite vos zygomatiques. L’humour et l’énergie de la chanteuse ne doivent pas faire oublier sa voix entraînante à la diction parfaite. Lou Volt, c’est la féminité triomphante et joyeuse, ce petit côté gouailleur typiquement français, voire parisien, un parfum intemporel qui vous donne envie de swinguer, de danser le mambo, le cha-cha ou le reggae, la descendante d’Yvette Guilbert. Ou mieux encore, l’héritière de l’esprit libertin du XVIIIème, la grivoiserie légère sur fond de clavecin que les films porno actuels lui font tant regretter…
Même si le spectacle finit par cette peu réjouissante prédiction « Tout va sauter / On va tous crever », c’est une cure d’optimisme que ce concert. On sort gonflé à bloc par la pêche d’enfer de la survoltée !
Rappel sur un air de Brassens (devinez !) : « moi je chante sur bande… » qui finira par rendre grâce aux musiciens !
95 rue de la Bonneterie 04 86 34 27 27, jusqu’au dimanche 29 juillet, c’est à 15h20. Le site de Lou Volt, c’est ici. Ce que NosEnchanteurs en a déjà dit, là.
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