Greg Houben : Rio/Liège aller-retour
Si l’ami Pol de Groeve, de Liège, traite l’actu des chanteurs français sur NosEnchanteurs, y’a pas vraiment de raison pour que je ne fasse pas un sort aux chanteurs belges. Sort entre nous tout à fait agréable lorsqu’il s’agit de Greg Houben qui, au bout de trois « singles », se voit offrir tout un album qu’il remplit à merveille. Ça se nomme Un belge à Rio, promesse tenue dès le premier titre, Cigarette, aux accents carioca. Rio, c’est le carnaval, où on aime se grimer. Lui farde Mylène Farmer et (par deux fois, dont une version brasileiro mix qu’on préférera) son Pourvu qu’elles soient douces, tant et si bien qu’il faut (un peu) dresser l’oreille pour reconnaître cette œuvre impérissable qui fait l’éloge du derrière féminin et de ce qu’on peut en faire. Plus loin dans le disque, c’est à Comment te dire adieu, naguère chanté par l’Hardy Françoise, qu’Houben applique son traitement brésilien, parachevant avec finesse le travail de Gainsbourg. Le reste est de sa composition, parfois aidé sur les musiques par Cédric Raymond, une fois par Quentin Liégeois (ça doit être un habitant de Liège). Liège, à qui Greg Houbel consacre une chanson (Rio/Liège) : « Oh Liège / Ma famille mon cœur / Mon amour / Tu n’as rien à envier / Car la Meuse en juillet / C’est ton fleuve de janvier ».
La pluie souvent tombe sur les vers d’Houbel (« Un jour de pluie, le gaz des torchères / Le paradis est devenu l’enfer », « Les essuies-glace pleurent le tempo dans la nuit », « Des nuages qui mélangent le sel et la pluie »…) surtout quand Nino souffle « sur la terre dans le dos des ruisseaux ». D’un titre l’autre, ce sont deux régions, deux climats, deux ambiances presque, Rio d’une part, Liège de l’autre, qui semblent se raconter par des visages (notamment celui d’Anne, sa fille), des paysages, des larmes de pluie et des pluies de pleurs, toujours sur de chaleureuses notes brésiliennes.
Si on vous dit que ce premier opus fut enregistré, avec force de musiciens, tant en Belgique qu’au Brésil, vous comprendrez la cohérence de ce disque non bilingue dans la forme mais dans l’esprit. Un bien joli album pour plus embellir encore et paradoxalement (cause à la pluie) ensoleiller sa discothèque.
Le site de Greg Houben, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs a déjà dit de lui, c’est là.
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